L'urbanisation rentre-t-elle en conflit avec la diversité des oiseaux ? Dans une récente publication dans la revue Ecology letters, une équipe de chercheurs a fait un pas sur cette question. La Fabrique écologique (1) rapporte les résultats de cette étude menée sur vingt-sept régions, réparties sur cinq continents.
L'objectif était de comparer la diversité du nombre d'espèces dans trois types d'espaces différents : fortement urbanisés (beaucoup d'immeubles et très peu de parcs), modérément urbanisés (villes résidentielles avec des espaces verts), et les espaces périphériques (forêt, prairies et communes rurales). 185.000 oiseaux, de plus de 1.200 espèces différentes, ont été recensés et étudiés selon une étude phylogénétique, soit l'analyse des liens de parentés entre les différentes espèces d'une même communauté.
"Dans les espaces fortement urbanisés, on observe que le nombre d'espèces d'origine est deux fois plus faible que dans les espaces périphériques", indique la synthèse de La Fabrique écologique. Les espaces urbanisés ne permettent pas la diversification des espèces car : "l'urbanisation crée des filtres qui ne permettent qu'à un nombre restreint d'espèces de continuer à vivre dans ce type d'environnement".
Les villes favorisent la prolifération d' "exploiteurs urbains". Corbeaux, pinsons ou hirondelles, par exemple, ou encore des espèces exotiques. Leur nombre varie en fonction des régions. "Phylogénétiquement, très proches les uns des autres. Ils contribuent donc à l'homogénéisation des villes", rapporte La Fabrique écologique.
Pour les scientifiques, la solution est une "urbanisation diversifiée et d'intensité modérée". En réalisant un parallèle avec l'agriculture au Costa Rica, ils ont constaté une plus grande diversité des espèces dans les systèmes agricoles constitués de cultures différentes et comprenant davantage de végétation et de forêts, comparés aux monocultures intensives car ils maintiennent les oiseaux.
Des conclusions marquantes à la vue des projections réalisées sur l'urbanisme dans le monde. Entre 2000 et 2030, les surfaces urbanisées devraient augmenter de près de 1,2 million de km2.