« La présidence française a promis l'excellence écologique, mais orchestre un statu quo climaticide », alerte l'association Bloom. Ce mardi 8 juin, cette association annonce avoir déposé un recours gracieux envers le gouvernement lui demandant le retrait d'un décret relatif à la protection forte des aires protégées, paru le 12 avril dernier. Selon l'ONG, ce texte « trahit les intentions fermement antiécologiques du projet d'Emmanuel Macron ».
C'est la largeur de cette définition que dénonce l'ONG : « Ce que la France appelle, en l'amoindrissant dans ce décret, une "protection forte" devrait, en fait, correspondre à une définition s'appliquant à l'ensemble des aires marines protégées, tandis que la "protection forte" telle que promise par le Président, qui avait évoqué des aires marines "en pleine naturalité", devrait correspondre à de la protection "intégrale". »
Pour Bloom, en évitant une interdiction catégorique des activités humaines dans sa définition légale de protection forte, le gouvernement revient sur la promesse de « pleine naturalité » des zones visées. De ce point de vue, la protection forte devait s'apparenter aux standards internationaux (notamment prônés par l'Union internationale pour la conservation de la nature) de la protection intégrale, qui interdit toute activité humaine (y compris celles de recherche, de tourisme ou de pêche artisanale). « Ce que le gouvernement d'Emmanuel Macron accomplit aussi, en nivelant par le bas l'ensemble de la définition des aires protégées, c'est de faire disparaître le concept de "protection intégrale", les zones dites de "no-take" qui sont pourtant celles qui permettent le rétablissement le plus spectaculaire de la biodiversité et des habitats marins et sont évaluées comme les plus efficaces par les scientifiques », conclut Bloom.