Sur 8 011 espèces d'amphibiens (représentant la quasi-totalité des espèces du groupe Amphibia recensées sur Terre), 40,7 % sont à considérer « menacées d'extinction » (ou, plus précisément, « vulnérable », « en danger » ou « en danger critique »), selon une étude (1) publiée dans la revue Nature par des chercheurs attachés à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette évaluation globale de l'état de conservation de ces animaux a déjà été réalisée en 2004. À l'époque, 32 % des espèces étudiées (environ 5 700) étaient dans cette situation – là encore, bien plus que n'importe quel autre groupe de vertébrés terrestres ou marins.
La part de responsabilité du réchauffement climatique s'est également accru : la modification de l'habitat, la sécheresse et le manque de précipitations ont impacté 39 % des amphibiens sur liste rouge (et 29 % pour l'ensemble) entre 2004 et 2022, contre seulement 1 % entre 1980 et 2004. Du reste, 29 % des amphibiens restent la cible de chytrides, des champignons aquatiques, parasites et invasifs (comme Batrachochytrium dendrobatidis ou B. salamandrivorans).
Le tableau n'est néanmoins pas complètement noir. Parmi les espèces inscrites sur liste rouge, 120 ont amélioré leur état de conservation depuis 1980. Pour au moins 63 d'entre elles, cette situation a directement résulté d'actions de protection de leur habitat, dans la chaîne des Ghats occidentaux en Inde, au Costa Rica ou dans le nord de l'île de Bornéo.