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Une étude évalue la consommation énergétique des logements sociaux rénovés à Paris

Une étude inédite menée par l'Atelier parisien d'urbanisme, sur 9 000 logements sociaux parisiens rénovés, montre que leur consommation d'énergie réelle a baissé en moyenne de 28 %. Le mode de chauffage influence le niveau des économies.

Bâtiment  |    |  R. Boughriet
Une étude évalue la consommation énergétique des logements sociaux rénovés à Paris

Dans le cadre de son plan climat, lancé dès 2007, la Ville de Paris accompagne les bailleurs sociaux dans la réduction des consommations d'énergie de leurs logements. Ce mardi 5 mars, Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris chargé du logement, a présenté les résultats d'une étude, réalisée par l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), (1) qui évalue les consommations énergétiques réelles générées, avant et après travaux de rénovation, pour 9 162 logements sociaux déjà livrés entre 2012 et 2020.

Il s'agit de la « première étude de cette ampleur à l'échelle française sur l'efficacité réelle des rénovations énergétiques, et la troisième à l'échelle européenne, après une en Angleterre et une en Allemagne », a souligné Jacques Baudrier, lors d'une conférence de presse organisée à l'Hôtel de Ville.

Ce panel de 9 000 logements sociaux concerne 51 premières opérations de rénovation, menées par trois bailleurs partenaires de l'étude, dans le cadre du plan climat de la mairie. « Ce panel est assez significatif, et ces premières rénovations analysées ont porté sur les logements les plus énergivores qui ont été construits principalement entre 1940 et 1980. Ces logements sont équipés majoritairement de systèmes de chauffage collectif, avec des niveaux de consommations qui sont assez élevés », a expliqué Gabriel Sénégas, ingénieur et coauteur de l'étude à l'Apur.

Ces premières opérations ont majoritairement porté sur des immeubles très consommateurs d'énergie et sans caractère patrimonial particulier. Par ailleurs, des isolations thermiques par l'extérieur (ITE), qui conditionnent le niveau de gains d'économies d'énergie, ont pu être réalisées.

Des écarts de baisse de consommations observés après travaux, selon le mode de chauffage

Résultats, selon cette étude, la consommation énergétique du panel a baissé en moyenne de 28 %, après les travaux de rénovation. Et selon le mode de chauffage utilisé, la baisse de consommation atteint 25 % pour les logements chauffés au gaz collectif (19 % du panel), 28 % pour le chauffage individuel au gaz (12 % du panel) et 31 % pour les logements équipés de chauffage électrique (12 % du panel). Alors qu'ils représentent 57 % du panel, les logements raccordés au chauffage collectif urbain (CPCU) ont vu leur consommation réduite de seulement 18 %.

“ Les efforts de sobriété des occupants ne se traduisent pas par une dégradation du niveau de confort grâce aux gains thermiques qui découlent des travaux d'isolation ” Apur
Ainsi, « les logements rénovés équipés de systèmes individuels de chauffage se caractérisent par une baisse de la consommation plus importante, proche de - 30 % en moyenne, notamment due à la capacité de régulation et aux efforts de sobriété consentis par les habitants, en lien étroit avec le prix de l'énergie. Dans ces logements, les efforts de sobriété des occupants ne se traduisent pas par une dégradation du niveau de confort grâce aux gains thermiques qui découlent des travaux d'isolation », constate l'étude.

De même, la baisse moins importante qui s'observe pour les logements rénovés équipés de systèmes collectifs de chauffage « laisse entrevoir un gisement d'économies d'énergie supplémentaire avec un effort supplémentaire sur la régulation et l'optimisation des systèmes, ou encore dans certains cas une réduction des pertes sur les réseaux secondaires (calorifugeage des colonnes montantes dans les parties communes, etc.) », estiment les auteurs.

En outre, les travaux ont permis d'éviter aux logements du panel de consommer chaque année 20 500 mégawattheures d'énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 3 700 tonnes de CO2 par an. Par logement, cela correspond en moyenne à une consommation évitée de 2 236 kilowattheures  par an, soit une économie de 200 à 450 euros par an et par ménage, selon l'énergie de chauffage utilisée.

Enfin, l'effet rebond, à savoir une augmentation des consommations énergétiques consécutive à la diminution constatée à la suite des travaux de rénovation, « n'a pas été observé dans les données parisiennes », conclut l'étude.

5 000 logements sociaux rénovés par an jusqu'en 2050

L'élu communiste Jacques Baudrier s'est réjoui des résultats de cette étude. « Tout ce qu'on craignait, tels que des baisses de consommations d'énergie qui n'auraient pas été importantes et des effets rebonds, n'a pas été constaté. » Il ajoute aussi que le « différentiel théorique visé était de gagner 55 % d'économies d'énergie. Finalement, on s'aperçoit qu'avec des nuances importantes, selon les modes de chauffage, on arrive à 28 % en moyenne, donc un peu plus de la moitié [de cet objectif]. Les premières rénovations engagées n'étaient toutefois pas les plus performantes techniquement. On a, depuis, beaucoup progressé. Les économies d'énergie dans les logements sociaux devraient augmenter dans les prochaines études de l'Apur qui seront reconduites chaque année. »

Par ailleurs, la Ville prévoit d'accélérer son plan de rénovation thermique dans le parc social, avec l'objectif de 5 000 logements rénovés par an jusqu'en 2050. Et une enveloppe dégagée par la Ville de 50 millions d'euros chaque année pour accompagner les bailleurs sociaux. « Le coût moyen d'une rénovation atteint désormais 70 000 euros par logement pour les bailleurs sociaux, contre 40 000 euros pour les premières rénovations », a aussi souligné Jacques Baudrier.

L'objectif fixé par le nouveau plan climat de la mairie (actualisé en 2023) est aussi de réduire de 35 % les consommations d'énergie dans l'ensemble du parc social à l'horizon 2030 et de 50 % à l'horizon 2050. Sur un total de 250 000 logements HLM à Paris, « 63 000 rénovations ont aujourd'hui été financées, 30 000 livrées et 15 000 sont en chantier », a également précisé M. Baudrier. L'objectif est également de voir leur étiquette de diagnostic de performance énergétique (DPE) passer de C et D à « proche du B ».

1. Télécharger l'étude de l'Apur
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43623-etude-apur-renovation-consommation-energie-logements-sociaux-paris.pdf

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