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La 4e année polaire internationale a relancé l'intérêt de la recherche pour les pôles

La 4e année polaire internationale ouverte depuis mars 2007 touche à sa fin. Les premiers résultats publiés confirment les bouleversements subis par les pôles mais la mobilisation scientifique laisse espérer une plus grande considération.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
   
La 4e année polaire internationale a relancé l'intérêt de la recherche pour les pôles
© OMM/Hannes Grobe/Alfred-Wegener-Institut
   
Lancée le 1er mars 2007, la 4e année polaire internationale (API) touche à sa fin après deux ans de mobilisation scientifique. Sous l'égide du conseil international pour la science (CIUS) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), cette 4e API a permis de coordonner les recherches sur deux zones planétaires particulièrement exposées aux conséquences des changements climatiques à savoir l'Arctique et l'Antarctique. Au total, plus de 220 projets ont été lancés ou accélérés mobilisant plus de 400 millions de dollars. Parmi les programmes strictement scientifiques, 50 comportaient une participation française.

Des résultats déjà disponibles

Les chercheurs provenant de 60 pays se sont ainsi penchés sur les pôles de la planète afin de mieux comprendre les mécanismes qui les régissent, la faune et la flore qui les peuplent et surtout les changements qui y surviennent. Certains résultats ont déjà été publiés notamment sur la dynamique de la calotte glaciaire, la biodiversité marine, le devenir des polluants ou encore l'évolution de la banquise arctique.

La dernière étude en date a été publiée hier dans le Journal of Geophysical Research1. En analysant les trajectoires de plus de 600 bouées enchâssées dans la banquise arctique depuis 30 ans, des chercheurs de l'INSU-CNRS, de l'Université Joseph Fourier et de l'Université de Savoie ont mis en évidence une forte augmentation de la vitesse de dérive des glaces et de leur déformation interne. Ces deux effets liés aux propriétés mécaniques de la banquise contribuent par eux-mêmes à son rapide déclin. Une étude précédente réalisée en 2007 par l'équipe du voilier scientifique polaire Tara a estimé que la banquise arctique pourrait complètement disparaître en été d'ici 10 à 15 ans.

Un héritage prometteur

“ L'API c'est le démarrage d'une nouvelle façon de travailler après deux ans de mise en place de réseaux, de systèmes, de programmes ” Catherine Bréchignac
Mais les avancées scientifiques de l'API continueront à se faire jour dans les années et les décennies qui suivront, à l'instar des API précédentes. On utilise encore les données obtenues lors de la troisième année polaire, a témoigné Michel Jarraud, secrétaire général de l'organisation météorologique mondiale, à l'occasion du colloque de clôture tenu à Paris les 14 et 15 mai. Organisée en 1957 et 1958, la troisième API baptisée à l'époque l'Année Géophysique Internationale, fut l'occasion d'un effort sans précédent qui aboutit en 1959 à la signature du Traité de l'Antarctique et à l'essor des stations d'observation sur ce continent. Pour cette 4e année polaire, les espoirs sont tout aussi grands : ce n'est pas la fin mais le début, a expliqué Catherine Bréchignac, présidente du Conseil International pour la Science et du CNRS. L'API c'est le démarrage d'une nouvelle façon de travailler après deux ans de mise en place de réseaux, de systèmes, de programmes, a-t-elle ajouté. L'API a donné un coup de fouet à la communauté scientifique et a permis de fédérer les équipes de recherche, a renchéri Edouard Bard, professeur au Collège de France.

Les scientifiques notent ainsi que pour la première fois, des chercheurs provenant de pays tropicaux ont participé à l'année polaire internationale, conscients que leur pays risque d'être concerné par ce qui se passe aux pôles. Contrairement aux API précédentes, cette 4e édition n'a pas été qu'une affaire de spécialistes mais a été multidisciplinaire, a confirmé Gérard Jugie, directeur de l'Institut polaire français. Catherine Bréchignac remarque pour sa part que les travaux ont été rééquilibrés entre l'Arctique et l'Antarctique alors que la recherche s'était jusqu'à présent concentrée sur l'Arctique.

Tous sont ainsi convaincus que l'API ouvrira la voie à de nombreuses avancées scientifiques qui permettront de lever les incertitudes exprimées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du Climat (GIEC). Elle devrait aussi laisser en héritage, un solide réseau de systèmes d'observation et renforcer la coopération scientifique et politique.

Notes

1 - Rampal, P., Weiss, J. and Marsan, D., Positive trend in the mean speed and deformation rate of Arctic sea ice, 1979-2007, J.Geophys. Res., doi : 10.1029/2008JC005066, 14 mai 2009

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