© OMM/Hannes Grobe/Alfred-Wegener-Institut
Des résultats déjà disponibles
Les chercheurs provenant de 60 pays se sont ainsi penchés sur les pôles de la planète afin de mieux comprendre les mécanismes qui les régissent, la faune et la flore qui les peuplent et surtout les changements qui y surviennent. Certains résultats ont déjà été publiés notamment sur la dynamique de la calotte glaciaire, la biodiversité marine, le devenir des polluants ou encore l'évolution de la banquise arctique.
La dernière étude en date a été publiée hier dans le Journal of Geophysical Research1. En analysant les trajectoires de plus de 600 bouées enchâssées dans la banquise arctique depuis 30 ans, des chercheurs de l'INSU-CNRS, de l'Université Joseph Fourier et de l'Université de Savoie ont mis en évidence une forte augmentation de la vitesse de dérive des glaces et de leur déformation interne. Ces deux effets liés aux propriétés mécaniques de la banquise contribuent par eux-mêmes à son rapide déclin. Une étude précédente réalisée en 2007 par l'équipe du voilier scientifique polaire Tara a estimé que la banquise arctique pourrait complètement disparaître en été d'ici 10 à 15 ans.
Un héritage prometteur
Les scientifiques notent ainsi que pour la première fois, des chercheurs provenant de pays tropicaux ont participé à l'année polaire internationale, conscients que leur pays risque d'être concerné par ce qui se passe aux pôles. Contrairement aux API précédentes, cette 4e édition n'a pas été qu'une affaire de spécialistes mais a été multidisciplinaire, a confirmé Gérard Jugie, directeur de l'Institut polaire français. Catherine Bréchignac remarque pour sa part que les travaux ont été rééquilibrés entre l'Arctique et l'Antarctique alors que la recherche s'était jusqu'à présent concentrée sur l'Arctique.
Tous sont ainsi convaincus que l'API ouvrira la voie à de nombreuses avancées scientifiques qui permettront de lever les incertitudes exprimées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du Climat (GIEC). Elle devrait aussi laisser en héritage, un solide réseau de systèmes d'observation et renforcer la coopération scientifique et politique.
Article publié le 15 mai 2009