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Ecophyto : première baisse du recours aux pesticides en 2012

Le recours aux phytosanitaires a pour la première fois baissé de 5,7% en 2012, s'est félicité le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll le 9 décembre, en présentant un point d'étape du plan Ecophyto visant à réduire de moitié leur usage en 2018.

Ecophyto : première baisse du recours aux pesticides en 2012
Environnement & Technique N°332
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°332
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"Pour la première année, des résultats nettement encourageants ont été relevés", s'est réjoui le ministre de l'Agriculture alors qu'en 2011, l'utilisation des pesticides continuait encore de progresser de 2,5% en France. En octobre 2012, Stéphane Le Foll proposait alors de réorienter le plan Ecophyto, lancé en 2008, face à ce constat "mitigé" afin d'encourager de nouvelles pratiques agroécologiques et "arriver à convaincre les agriculteurs qu'on peut produire autant en réduisant les pesticides", avait-il déclaré.

"Dynamique de réduction des pesticides"

Le ministre a salué hier "la mobilisation des agriculteurs, qui confortent la dynamique de réduction du recours aux pesticides (1) engagée dans notre pays". L'utilisation des produits phytosanitaires (NODU (2) ) a globalement diminué de 5,7% en 2012 par rapport à 2011 en zone agricole. Le recours aux herbicides et insecticides a notamment baissé de 11%.

La baisse des substances classées cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) 1A et B se poursuit : -63% entre 2008 et 2012, liée aux retraits des produits notamment entre 2008 et 2009 prévus dans le cadre réglementaire européen. Les substances classées CMR2 (au titre de l'arrêté pour pollutions diffuses) ont également diminué de 37% entre 2008 et 2012.

En revanche, le recours aux substances "problématiques pour l'environnement" reste stable depuis 2008. L'usage des fongicides a, lui, augmenté de 6% en 2012. "Cela est à mettre en relation avec des conditions météorologiques qui ont favorisé la forte pression des maladies fongiques sur l'ensemble des cultures", a expliqué le ministère.

M. Le Foll a néanmoins "salué le déploiement de plus d'une centaine d'initiatives Ecophyto concrètes". Parmi elles, les 1.900 fermes Dephy, qui visent à expérimenter des techniques économes en produits phytopharmaceutiques, ont identifié "90 systèmes de culture économes et performants en un an ". Près de 300.000 professionnels dont 200.000 agriculteurs ont déjà obtenu leur Certiphyto, un certificat attestant "de connaissances suffisantes pour utiliser les pesticides de façon sécurisée et en réduire leur usage". Plus de 3.400 bulletins de santé végétale ont également été publiés en 2013 grâce au réseau d'épidémiosurveillance appliqué désormais sur 15.000 parcelles agricoles.

Quarante-deux exploitations d'enseignement agricole sont engagées dans la démarche Ecophyto : le ministre a souligné "l'engagement des lycées agricoles qui ont mis en œuvre des projets novateurs et particulièrement performants". Les alternatives aux pesticides (lutte intégrée, biocontrôle, désherbage mécanique, filets anti-insectes, etc.) sont également de plus en plus utilisées, a-t-il ajouté.

Loi d'avenir pour l'agriculture : des mesures "ambitieuses" prévues

"Les conditions du changement sont là et nous avons des solutions concrètes pour tendre vers des modèles plus durables. Il y a un an je détaillais le projet agro-écologique pour la France et mon ambition de développer une agriculture faisant de l'environnement un levier de croissance et de progrès, je suis heureux de constater que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à rejoindre cette nouvelle voie", a déclaré Stéphane Le Foll.

Le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, présenté en novembre dernier, vise une "utilisation plus ciblée des produits phytopharmaceutiques, en orientant le développement et les pratiques vers des méthodes alternatives de protection des cultures". Alors que le texte sera soumis à l'examen des parlementaires début 2014, le ministre a assuré qu'il "défendra des mesures ambitieuses" sur les produits phytosanitaires. En particulier celles qui proposent de faire reconnaître "clairement" les principes de la lutte intégrée dans la loi française, de faciliter le recours aux produits de biocontrôle pour l'ensemble des agriculteurs, de lutter contre les contrefaçons et les importations illégales de pesticides, ou encore "d'interdire toute publicité pour des produits phytosanitaires vers le grand public en dehors des produits de biocontrôle."

Un plan encore "insuffisant" pour les associations

Pour France Nature Environnement (FNE), "cette réduction est trop modeste pour être considérée comme un progrès significatif. Ce sont, chaque année, environ 80 millions de doses de pesticides qui sont épandues sur nos champs, puis dispersées dans le sol, dans l'eau, dans l'air."

Pour atteindre l'objectif de 50% de réduction, ce plan "n'est plus suffisant. D'autres leviers doivent être activés immédiatement", estime FNE qui demande la mise en place d'une incitation financière "sous la forme d'un bonus-malus sur les pesticides, et la création d'un conseil stratégique aux agriculteurs indépendant de la vente de pesticides, à l'instar de la séparation qui existe entre un médecin et un pharmacien".

Si Générations Futures souligne de son côté "des signes encourageants", l'ONG pointe "des difficultés avec les fongicides qui montrent qu'on doit aller plus loin dans la mise en place de systèmes robustes de type production intégrée et bio avec des variétés sélectionnées résistantes aux maladies ainsi qu'une simplification des autorisations de mise sur le marché des produits de biocontrôle", a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. "La future loi d'avenir de l'agroalimentaire, de l'agriculture et de la forêt devra prendre en compte ces éléments pour encourager les systèmes utilisant peu ou pas de pesticides, et protéger les personnes exposées de manière directe ou indirecte à ces toxiques", a -t-il ajouté.

1. Télécharger la note de suivi du plan
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/131206_Note_de_suivi_2013_version_finale_cle0a6f11.pdf
2. Le NODU (NOmbre de Doses Unités) est un indicateur de suivi du recours aux produits phytopharmaceutiques (hors traitements de semences et produits de la liste biocontrôle vert). Rapporté à la surface agricole utile (SAU), le NODU permet de déterminer le nombre moyen de traitements par hectare.

Réactions14 réactions à cet article

De la com rien de plus,il suffit de regarder l'article sur la restriction de l’usage des néonicotinoïdes un plus bas.

lio | 11 décembre 2013 à 10h23 Signaler un contenu inapproprié

Tout à fait d'accord. On passe de "En octobre 2012, Stéphane Le Foll proposait alors de réorienter le plan Ecophyto [] face à ce constat "mitigé"" à "première baisse du recours aux pesticides en 2012" : soit 3 mois de réorientation du plan qui auraient permis une baisse de 5,7% en 2012. Quant au BSV, on se rend compte qu'il n'a pas forcément interpelé les agriculteurs sur leurs pratiques mais a plutôt fait découvrir des maladies/parasites à certains, augmentant parfois les traitements en cas de risque élevé.

Le projet agroécologique est au moins lancé, mais il est temps de mettre des actions concrètes derrière et des moyens. Et surtout de se donner des échéances fixes atteignables face à des choix sur du long terme et non seulement à l'échelle d'un mandat. Bref, un beau projet si on s'en donne les moyens!

Rudy | 11 décembre 2013 à 13h35 Signaler un contenu inapproprié

Pendant ce temps, en Norvège les saumons d'élevage continuent à être attaqués par le poux-de-mer ...... et les éleveurs continuent à saupoudrer des pesticides dans les bassins ...... la chair de ces poissons est donc empoisonnée ...... qui va déposer plainte devant la Commission Européenne contre ces pratiques dangereuses pour la santé ?

Dany à Nice | 12 décembre 2013 à 09h09 Signaler un contenu inapproprié

En clair, le ministre se félicite... de la météo. Les plans de type Ecophyto ne sont que de la communication institutionnelle qui veut faire croire qu'un type installé rue de Varennes, dans le VIè arrondissement de Paris, aurait une quelconque emprise sur les nécessaires traitements phyto à mettre en œuvre sur les cultures d'un pays aussi diversement doté en matière de terroirs, de climats et de productions agricoles que la France.

Albatros | 12 décembre 2013 à 15h40 Signaler un contenu inapproprié

lio
Un peu d'optimisme vous aiderai a mieux dormir et être plus agréable (et intéressante) dans vos commentaire qui ne sont pas souvent constructif mais pratiquement toujours négatif et qui donc ne servent à rien.

La réalité (et non vos certitudes absolues ne supportant pas de désaveux)
1999=120500 tonnes de produit de synthèse en produit phyto mis dans nos champs
2011=62700 tonnes de produit de synthèse en produit phyto mis dans nos champs
Il ne sert a rien de comparer une année sur l'autre (les conditions climatique, parasitaires changent tous les ans), mais il faut regarder les évolution sur le long terme.
Arriverez vous a pouvoir comprendre cela?????

Et oui les agri ont osé commencer à baisser les phyto avant le grenelle (2007)
Scandaleux non (lol)
Logique aussi car même si les vilains agriculteurs que vous insultez en permanence par vos propos désobligeant n'on rien a faire de l’écologie(ce qui est faux), il ont de toutes façon toujours chercher a baisser les charges de cultures et donc a faire le moins de dépense (et donc acheter /payer le moins de produit possible). (Blé à 90€/t en 2001 )
En plus la réalité est que le monde agricole ne se fou pas de la nature : lui il vie dedans contrairement au donneurs de leçon citadin qui on toujours tous compris et tous vu de leur fenêtre et qui porte plainte contre le coq et les chien qui font trop de bruit quand il viennent prendre leur retraite chez ces satané paysans.
les agri ne sont pas anti écolo mais anti con

yannquirigole | 13 décembre 2013 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié

J'oubliais
NON le foll n'est effectivement en rien responsable d'amélioration de ce coté là au contraire .Grâce a lui et sa démagogie crasse, on va même utiliser plus de phyto demain dans certain domaine(je ne rentre pas dans les explications mais cela est un fait certain).
Il va gagner la palme du plus incompétent et pénible des ministres de l'agriculture que l’on n’est jamais vu.
Osé même se félicité du bon résultat montre que se type de personnage se fou royalement de nous et est un comble.

Le programme ECOPHYTO lui porte ses fruits petit à petit et les chose vont continuer d aller dans le bon sens

yannquirigole | 13 décembre 2013 à 11h14 Signaler un contenu inapproprié

"les agri ne sont pas anti écolo mais anti con"

Enfin une explication au taux de suicide élevé dans la profession ?

yannquirigolepas | 13 décembre 2013 à 18h28 Signaler un contenu inapproprié

MM. Albatros et Yann... : + 1000.

Wackes Seppi | 13 décembre 2013 à 18h31 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

qui sait d'où sortent ces chiffres ? Ce sont les doses déclarés par les agri ou c'est sur la base de la consommation ? Dans les deux cas, ça ne veut rien dire. Dans le même temps, certains produits sont-ils efficaces à plus faible dose, ce qui expliquerait cette baisse mais ne signifierait pas une baisse de la dangerosité des substances ? J'ai du mal à croire à ces chiffres quand je vois ces milliers d'ha de prairies converties en maïs et colza...
Beaucoup de flou dans cette nouvelle.
Message à Yann : on peut être rural, avoir une expérience en agriculture, aimer les coqs qui chantent et critiquer cette agriculture qui a détruit un patrimoine naturel inestimable ou qui ne le conserve que pour recevoir des primes en plus. Marre de se faire continuellement critiquer de bobos ou de néoruraux quand on critique l'arrachage des haies, le drainage ou le déterrage de blaireaux.

glyphosate55 | 17 décembre 2013 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

glyphosate55
d'accord avec vous.mais nous ne sommes que 30% à vivre en milieu rurale.
Ok aussi pour confirmer que tous n'est pas rose dans les pratiques agricoles qui évoluent positivement en permanance.Je ne connais pas de secteur d'activité ou tout est blanc ou tout est noir.Ce qui est sure c'est que l'on entend un paquet de contre vérité DEBILE sur le monde agricole et surtout de la part de personne qui non pas la moindre idée des réalité de ce monde et qui sont en permanence dans les critiques négatives que par croyance voir capacité limité.
Mes remarques allaient surtout vers ceus qui vont au tribunale pour les chiens qui aboient ou les coqs qui chantent ou la dernière envers cette imbecile de propriétaire de gite de luxe (1330€/semaine) en campagne qui attaque l'agriculteur d'a coté pour le bruit de cliqueti de l'enrouleur quand il arrose sont champ de blé dur (2 passage /ans).(et vous ne semblé pas en faire partie selon vos dires).

Pour celui qui utilise le pseudo yanquinerigolepas:
Que vous vous cachier derriere mon pseudo détourné est logique car votre remarque qui peu s'interpréter de plusieur façon semble quand même montrer votre niveau minable(que vous ne pouvez assumer).On peu rire de tout. OK.
Mais il y a quand même des sujets qui demande "la maniere" .alors que là vous ne pouvez qu'une chose:Vous cacher.
en résumer: remarque minable faite par un(e) lache.

yannquirigole | 17 décembre 2013 à 15h14 Signaler un contenu inapproprié

Suite et fin
L'origine des chiffres:
Tous les ans vous pouvez trouver les ventes totales de la filière à divers endroit (dont le site de l'UIPP).
Les chiffres cités ne sont pas nouveaux....
Encore d'accord aussi sur le fait que là, on a des indicateurs quantitatif et non qualitatif.
Mais impossible de rentrer dans le détail sur ce forum et au vu du niveau de certain intervenant qui savent tout sans rien connaitre, cette communication (chiffres vrais) suffit et est adapté a leur niveau de compréhension.
Pour info presque 500 molécule disponibles en grande culture il y a 30 ans, moins de 180 aujourd'hui.
Le nettoyage des molécules à risque (tox et ecotox) important a été fait.

yannquirigole | 17 décembre 2013 à 15h40 Signaler un contenu inapproprié

M. Yann...

Cet individu qui a détourné votre pseudo n'est pas seulement minable et lâche, mais aussi abject.

Y a-t-il un autre qualificatif pour quelqu'un qui utilise – de surcroît dans le cadre d'un « commentaire » d'une imbécillité crasse, dont la logique n'est accessible qu'à lui-même – des événements personnels aussi douloureux que des suicides ?

Wackes Seppi | 17 décembre 2013 à 16h26 Signaler un contenu inapproprié

Donc si ces chiffres se basent sur les ventes, ils sont totalement inutilisables à court terme. Il me semble que quand un produit est retiré du marché, on peut quand même en acheter au moins une année et faire des stocks, ce qui peut expliquer une hausse importante des ventes et une baisse l'année suivante. Conclusion, le ministre est soit incompétent soit malhonnête.

gllyphosate55 | 18 décembre 2013 à 08h41 Signaler un contenu inapproprié

Les chiffres annoncés par le ministère sont tout à fait plausibles. Il y a certes des achats qui se font une année pour un emploi l'année suivante, mais le phénomène doit être très limité.

Le ministère a publié une très intéressante note de suivi détaillée. J'en retire que, grosso modo, l'utilisation de produits phytos est retombée en 2012 aux niveaux de 2009 et 2010.

L'arnaque médiatique de notre cher ministre de l'agro-écologie se situe dans l'exploitation d'une différence par rapport à une année 2011 hors norme.

Wackes Seppi | 18 décembre 2013 à 11h38 Signaler un contenu inapproprié

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