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Projet agro-écologique : un bon démarrage mais l'essentiel reste à faire

Un an et demi après avoir lancé le "projet agro-écologique pour la France", Stéphane Le Foll estime que la dynamique est lancée. Les critères de mise en œuvre restent néanmoins à définir.

"C'est une mutation qui est en cours. Une mutation douce mais profonde". Plus d'un an après le lancement du projet agro-écologique, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a réuni la presse et les acteurs engagés dans ce projet (APCA, FNE, UNCivam, ARF) afin de démontrer que la France "a enclenché le processus agro-écologique". Autrement dit, les exploitations agricoles sont sur la voie de la "triple performance, économique, sociale et environnementale".

Tandis que l'objectif de ce projet est d'engager la majorité des exploitations agricoles dans l'agro-écologie d'ici 2025, près de 35.000 exploitations auraient intégré aujourd'hui cette démarche, estime le ministre alors qu'était organisée le 12 juin une réunion du comité de suivi. Un chiffre difficile à préciser puisque les critères de mise en œuvre de l'agro-écologie et les indicateurs de suivi sont toujours en cours de définition. Ils devraient être co-construits d'ici l'automne et permettront aux agriculteurs de s'auto-diagnostiquer, au ministère de l'Agriculture de prendre "une photo de l'an 1 de l'agro-écologie" et aux régions, qui assureront la gestion du deuxième pilier de la politique agricole commune (PAC), de distribuer les aides.

Les premières mesures sont mises en place

Toujours est-il qu'un grand nombre de plans annoncés en décembre 2012 par Stéphane Le Foll ont effectivement vu le jour : le plan pour le développement durable de l'apiculture (février 2013), le plan "énergie méthanisation autonomie azote" (mars 2013), le plan bio 2017 (mai 2013) et le plan d'actions "enseigner à produire autrement".

D'ores et déjà, ces plans voient leurs premières traductions concrètes sur le terrain. En matière de formation, l'agro-écologie sera intégrée aux référentiels du BTSA "Analyse et conduite des systèmes d'exploitation" dès la rentrée 2014 et du baccalauréat professionnel "Conduite et gestion de l'exploitation" à la rentrée 2015.

Le nombre d'installations de méthanisation à la ferme aurait augmenté de plus de 50% entre 2012 et 2013, pour atteindre 140 installations fin 2013. L'objectif du plan est d'atteindre 1.000 méthaniseurs d'ici 2020.

La loi d'avenir pour l'agriculture et la forêt, qui traduit un certain nombre d'ambitions en matière d'agro-écologie, est en cours d'examen au Parlement et devrait être adoptée d'ici la fin de l'année. Celle-ci devrait consacrer la création des groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE et GIEEF concernant les forêts). D'ores et déjà, un appel à projets "mobilisation collective pour l'agro-écologie", lancé en mai 2013, a retenu 103 GIEE (1) , qui s'engagent à faire évoluer leurs pratiques en échange d'une majoration ou d'une attribution prioritaire des aides.

Une mise en œuvre qui reste à préciser

"Le projet agro-écologique est un projet majeur, estime Jean-Claude Bévillard, chargé de l'agriculture à France Nature Environnement (FNE). Nous nous associons à cette vision d'avenir, qui vise à renverser les schémas agricoles des dernières décennies, mais restons vigilants quant à la mise en œuvre".

Car le plus difficile reste à accomplir : la rénovation des politiques de soutien financier et le partage de l'innovation au plus grand nombre.

Les critères de mise en œuvre de l'agro-écologie seront essentiels pour flécher les aides financières : mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations (2) , programme de développement rural (PDR)… Les associations de défense de l'environnement craignent des reculs sur les ambitions environnementales. Les régions (3) , quant à elles, qui gèreront ces MAEC, le plan de compétitivité et les aides à l'agriculture bio, demandent de la souplesse et de la subsidiarité (4) .

"Si nous partageons tous la même ambition, produire plus et mieux, il faut encore nourrir ce concept d'agro-écologie, analyse de son côté Guy Vasseur, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agricultures (APCA). Il faut le rendre opérationnel en mobilisant la recherche, l'expérimentation, l'innovation des agriculteurs…". C'est d'ailleurs l'un des objectifs du troisième contrat d'objectif 2014-2020, signé en décembre 2013 par les chambres d'agriculture. De nombreux travaux ont été lancés ou renforcés dans le cadre du projet agro-écologique, notamment sur les stratégies de biocontrôle et sur l'adaptation variétale. Reste à diffuser les résultats de ces travaux et à les traduire sur le terrain.

1. Voir les projets retenus par région
http://agriculture.gouv.fr/carte-projets-agroecologie
2. Doté de 200 M€ par an, il est financé par le fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), l'Etat et les régions. 3. Consulter la déclaration commune sur l'agriculture adoptée par l'État et l'association des régions de France (ARF), le 3 juin dernier.
http://www.lafranceagricole.fr/var/gfa/storage/fichiers-pdf/Docs/2014/declaration.pdf
4. Le volet développement rural, également appelé deuxième pilier, est co-financé par les Etats membres et l'Europe. A partir de 2015, 30% des aides de ce pilier devront être orientées vers des mesures environnementales. Pour cela, les Etats définissent des programmes pluriannuels régionaux ou nationaux à partir des grands principes fixés au niveau européen.

Réactions3 réactions à cet article

Alors là, chapeau M. Le Foll. On entrevoit grâce à vous enfin une lueur au bout du tunnel : va-t-on pouvoir sortir bientôt la France et l'Europe de l'addiction ruineuse et polluante de leur agriculture à l'agro-business (machinisme, épuisement des sols et des agrosystèmes, gouffre énergétique, intoxication générale de la population et des milieux par empoisonnement de l'air et de l'eau) laquelle nous mène tout droit à la catastrophe ? C'est à dire, à terme, à la dégénérescence de l'espèce et encore pire, à la faim ?

hlnlink | 18 juin 2014 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié

Et si tout cela n'étaient que des mots et de pieuses intentions...Il y a les chants des mots et il y a les champs des plantes...J'essaie de comprendre et de faire la synthèse de ce qui déferle sur les réseaux et la presse spécialisée...il y aurait vraiment du ménage à faire après de fines analyses de TOUT CE QUI SE DIT ET DE TOUT CE QUI SE FAIT...L avenir SERA FAIT DE CE QUI SE FERA ET NON DE CE QUI SE DIRA... LES FAITS SONT TÊTUS ... il y a vraiment trop de contradiction. Il n 'y a pas de grandes surprises ni innovations dans ce métier terrible et ingrat de paysan. le climat reste et restera le premier facteur de production... le reste se fera tant bien que mal par les hommes mais sur le fond rien n'a vraiment changé. on faisait déjà 55-60 quintaux/ha de blé en 1955 dans les bonnes terres du nord et de la Belgique MAIS TOUS CELA DANS UNE ROTATION DE CULTURE ACCOMPAGNE DE LA BINETTE MANUELLE..

BERTRAND | 18 juin 2014 à 15h50 Signaler un contenu inapproprié

Derrière les mots il y a des résultats, des techniques, des éléments factuels. Si on produisait 60 quintaux dans le Nord et en Belgique en 1955, aujourd'hui la moyenne se situe dans ces régions à 90 quintaux. L'agro-écolgie et les techniques qu'elle emploie permettent de maintenir ce niveau de rendement tout en réduisant les coûts de production et la pollution qu'elle engendre. Entre autres.

JFK | 19 juin 2014 à 16h10 Signaler un contenu inapproprié

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