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Recyclage : 2018 a été une année charnière pour la plupart des filières

2018 a été une année charnière, estiment les professionnels du recyclage. Après un bon début d'année, le secteur a souffert. L'année 2019 devrait confirmer ce retournement de tendance.

Déchets  |    |  P. Collet
Recyclage : 2018 a été une année charnière pour la plupart des filières

Globalement, 2018 reste une bonne année pour le recyclage, annonce ce mercredi 30 octobre la Fédération des entreprises du recyclage (Federec). Les quelque 2 000 établissements des 1 000 entreprises du secteur ont collecté 107 millions de tonnes (Mt), en hausse de 2 % sur un an, pour un chiffre d'affaires (CA) de 9,04 milliards d'euros (Md€), en baisse de 0,8 %. La plupart des secteurs, à l'exception notable des papiers-cartons, réalisent une année correcte, aussi bien en termes de tonnages que de CA.

Mais après une bonne année 2017, la conjoncture « s'assombrie », explique Jean-Philippe Carpentier. Le président de Federec explique que depuis la fin du troisième trimestre de 2018 la situation s'est dégradée. La persistance des problèmes liées à la fermeture des frontières en Asie, l'absence de débouchés pour certaines matières, la baisse des cours pour d'autres, ou encore les problèmes d'exutoires rencontrées en France, pèsent sur le secteur.

Le secteur des papiers-cartons en difficulté

Premier secteur à la peine : les papiers et cartons. En 2018, la collecte a reculé de 4,6 % pour s'établir à 6,96 Mt. Surtout, le CA a chuté de 26 % à 729 millions d'euros (M€). La « baisse chronique » de la collecte de papiers se poursuit (-5,6 %, à 2,25 Mt) et se conjugue à une baisse inédite de la collecte des cartons (-4,1 %, à 4,71 Mt), explique Pascal Genneviève. « Il est assez difficile d'expliquer » cette nouvelle tendance, commente le président de la branche. L'année 2019 s'annonce aussi difficile : le marché chinois est totalement fermé, les usines du sud-est asiatique sont saturées et l'Europe ne dispose pas de suffisamment de papeteries pour absorber la collecte. Aujourd'hui, 1 Mt ne trouve pas preneur en France et ce chiffre atteint 8 Mt à l'échelle européenne (sur une collecte de 56 Mt), alertent les professionnels. En conséquence, les prix ont été divisés par deux et, nouveauté, certains lots de bonne qualité se vendent difficilement. À ce stade, le secteur cherche des « solutions exceptionnelles » pour passer la crise, en attendant le démarrage de nouvelles unités en Europe.

“ Le secteur des papiers-cartons cherche des « solutions exceptionnelles » pour passer la crise. ” Pascal Genneviève, président de la branche
Le secteur des plastiques vit lui aussi une période compliquée. La collecte reste stable (+0,4 %, à 904 000 tonnes), mais le CA recule (-4,5 %, à 188 M€). Ces chiffres masquent des tendances très différentes selon les résines. Bien sûr, le polyéthylène téréphtalate (PET) clair, utilisé pour les bouteilles d'eau, bénéficie toujours d'une forte demande. Les professionnels bénéficient notamment de l'appel d'air lié à la nouvelle directive sur les plastiques à usage unique (directive SUP) qui impose l'incorporation de 25 % de PET recyclé en 2025 dans les bouteilles vendues en Europe. À l'inverse, peu d'unités recyclent les films en polyéthylène (PE), ce qui entraîne une chute des prix. Les flux à l'exportation sont aussi profondément modifiés : les ventes hors Union européenne ont chuté de 82 % en 2018 (elle représentent 3 % de la collecte, contre 18 % en 2017), au profit des ventes en Europe (+59 %).

Le recul des mises en chantier pèse

Les déchets du bâtiment connaissent eux aussi une période charnière. L'année 2018 est un bon cru, avec une hausse de 2 % de la collecte (à 41,6 Mt) et de 3 % du CA (à 1,83 milliards d'euros). Le secteur a profité du dynamisme de la construction neuve et de la rénovation. Mais la conjoncture change et les professionnels sont inquiets. « On est dans le dur », déplore Erwan Le Meur, qui préside la branche, expliquant que le nombre des permis de construire attribués de juillet 2018 à juillet 2019 a chuté de 6,3 %.

Les autres branches de Federec connaissent aussi des situations variables. La collecte des textiles continue de progresser (+7 %), mais le tri stagne (+1,7 %). L'interruption des investissements des opérateurs de la filière pèse et la remise en cause du soutien apporté par l'éco-organisme est source d'incertitude. La collecte des métaux non ferreux a souffert (-3,3 %, à 1,9 Mt), tout comme le CA de la branche (-5,2 %, à 2,84 Md€). Pour autant, l'année reste bonne puisque 2017, qui sert de base de comparaison, était une année excellente. Les métaux ferreux réalisent aussi une bonne année avec une hausse de 0,5 % de la collecte (12,9 Mt) et 8 % du CA (2,23 Md€). Mais les professionnels annoncent de moins bons chiffres pour 2019.

Enfin, la collecte de palettes et des déchets de bois à progressé de 6,5 % (6,83 Mt) pour un CA en hausse de 10 % (186 M€). L'année est surtout marquée par la poursuite de la forte hausse de la collecte des déchets d'ameublement (300 000 tonnes supplémentaires en 2018) et la progression de la valorisation matière (de 2,2 à 3 Mt). Mais, comme pour de nombreuse branches, 2019 sera moins bonne : la demande en panneaux de bois recule, entraînée par le repli de la construction.

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