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Défenseurs de l'environnement : le rapporteur spécial de l'ONU alerte sur la répression et la criminalisation

De nombreux États européens ont durci leur réponse aux manifestations de défense de l'environnement. Interdictions, répression, voire brutalités policières, sont dénoncées par le rapporteur spécial de l'ONU, qui rappelle la légitimité de ces combats.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
Défenseurs de l'environnement : le rapporteur spécial de l'ONU alerte sur la répression et la criminalisation
Actu-Environnement le Mensuel N°445
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°445
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« L'urgence environnementale à laquelle nous sommes collectivement confrontés, et que les scientifiques documentent depuis des décennies, ne peut être traitée si ceux qui tirent la sonnette d'alarme et exigent des mesures sont criminalisés pour cette raison », prévient Michel Forst, le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l'environnement. Dans un papier de positionnement (1) publié le 28 février, il alerte sur une tendance à la hausse de la répression et de la criminalisation des défenseurs de l'environnement, dans de nombreux pays européens, dont la France. Au pays des droits de l'homme, de nombreux acteurs se sont en effet inquiétés, ces derniers mois, de l'absence de débat, de concertation sur les enjeux environnementaux et, en parallèle, d'une hausse de la répression sur le terrain et d'une réduction du champ d'action sur le plan juridique.

Selon Michel Forst, les gouvernements devraient au contraire reconnaître publiquement le rôle que jouent ces lanceurs d'alerte, défendre leur liberté d'expression et de manifestation et garantir un dialogue démocratique constructif. « Les gouvernements continuent de prendre des décisions qui vont directement à l'encontre des recommandations claires et urgentes des scientifiques, déplore-t-il. Face à cette situation et à l'impression légitime que les décideurs manquent à leur devoir, un nombre croissant de personnes et d'organisations - groupes, mouvements, militants et scientifiques, enfants et grands-parents - se mobilisent pour défendre leur droit humain, et celui des générations futures, à un environnement propre, sain et durable. »

Harcèlement, répression et climat de peur

Le rapporteur, qui s'est rendu la semaine dernière à la rencontre des opposants à l'A69, constate qu'en effet « les défenseurs de l'environnement ont de plus en plus recours (…) à des formes de manifestations pacifiques susceptibles de perturber l'espace public, telles que l'occupation de sites de construction, des marches lentes ou des blocages routiers qui créent des embouteillages ». Des actions « souvent qualifiées à tort par [les médias] et par les personnalités politiques d'"antidémocratiques", voire de "violentes" ».

Le Comité des droits de l'homme des Nations unies a rappelé que les campagnes de désobéissance civile et d'action directe (2) étaient une forme d'exercice des droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion, du moment qu'elles s'exercent dans la non-violence. Les perturbations qu'elles causent doivent être tolérées, puisque ces rassemblements constituent une utilisation légitime des espaces publics, indique le comité.

“ Les États créent un climat de peur et d'intimidation pour les défenseurs de l'environnement ” Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l'environnement
Pourtant, de nombreux États européens répriment ces manifestations de manière disproportionnée, tendent à criminaliser leurs participants et à instaurer un climat de peur. « Le Rapporteur spécial a reçu de nombreux rapports faisant état du discrédit, de la criminalisation et de l'utilisation inappropriée de mesures administratives et civiles à l'encontre de mouvements et de militants environnementaux qui ont recours aux actions pacifiques de désobéissance civile, comme le fait de grimper dans des arbres pour empêcher leur abattage, les blocages routiers, l'interruption d'événements sportifs… » Ce dernier souligne « une tendance inquiétante à restreindre sévèrement les formes légales de manifestations environnementales ».

De nouvelles infractions pénales sont créées et les lois antiterroristes sont utilisées contre des militants environnementaux, déplore Michel Forst. Des canons à eau, des gaz poivrés, des gaz lacrymogènes, des flash-balls sont utilisés par les forces de police contre les manifestants, qui « sont arrêtés, soumis à des fouilles à nu et placés en garde à vue pendant plusieurs jours sans inculpation ». Cela va même jusqu'à une peine de prison ferme pour un militant ayant bloqué un pont, détaille le rapporteur, qui estime que « les États créent un climat de peur et d'intimidation pour les défenseurs de l'environnement ».

La France n'est pas une exception

Le document ne manque pas d'exemples pour illustrer cette situation. En commençant par un rapport de 2023 de l'Union européenne sur la situation et les tendances du terrorisme qui assimile le militantisme environnemental et la lutte contre le changement climatique d' « extrémisme ». Le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, n'est pas le seul à parler d' « écoterroristes ». Les services de renseignements danois ont ajouté les extrémistes climatiques à la liste des menaces terroristes. En Espagne, les mouvements Extinction Rébellion et Futuro Vegetal ont été classés par les pouvoirs publics comme « terrorisme » international ou national. En Italie, une loi sur l' « écovandalisme » a été adoptée en janvier dernier. Au Royaume-Uni, les lois sur la criminalité et l'ordre public ont renforcé les pouvoirs de la police sur les manifestations pacifiques et ont créé de nouvelles infractions pénales.

Ces évolutions s'accompagnent, sur le terrain, de harcèlement des manifestants et des journalistes lors de manifestations, de brutalités policières et d'abus de pouvoir, d'une augmentation des poursuites et des inculpations, de mesures d'enquête et de surveillance étendues, liste le rapporteur spécial. « En France, en Pologne et en Espagne, des défenseurs de l'environnement ont été pris en filature par la police et suivis jusqu'à leur domicile et, en France, en Allemagne et en Espagne, des militants ont été mis sur écoute et leurs véhicules ont été géolocalisés », détaille le rapport. Des domiciles ont été perquisitionnés et des arrestations ont parfois été effectuées par des unités antiterroristes. « En France, des manifestants environnementaux ont été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur procès - souvent pendant plusieurs mois - avec d'importantes restrictions sur leur liberté de mouvement et sur les personnes qu'ils peuvent rencontrer, ainsi qu'une interdiction de participer à toute manifestation ». Des peines « sévères et disproportionnées », assorties de suppression de moyens de défense, ont été constatées aux Pays-Bas, au Danemark ou encore au Royaume-Uni. Enfin, dans certains pays, les mouvements sont eux-mêmes criminalisés, à l'instar de Futuro Vegetal en Espagne ou des Soulèvements de la Terre en France.

1. Consulter le document
https://unece.org/sites/default/files/2024-02/UNSR_EnvDefenders_Aarhus_Position_Paper_Civil_Disobedience_FR_1.pdf
2. En novembre dernier, des militants de huit associations environnementales ont construit un mur de parpaings pour bloquer l'entrée des ministères de la Transition écologique et de la Transition énergétique, à PAris
https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1359.html

Réactions44 réactions à cet article

Pour bien des gouvernements mieux vaut casser le thermomètre que soigner la maladie. Et si les lobbys de l'agriculture intensive peuvent se permettre de faire des millions d'euros de dégâts sous l'oeil indifférent de la police, celle-ci a la possibilité de se défouler sur les militants écolos ou simples manifestants.

petite bête | 29 février 2024 à 10h31 Signaler un contenu inapproprié

Il est parfaitement révélateur que les Nations Unies s'inquiètent de ces dérives autoritaires de gouvernements - dont celui de la France - sur les citoyens soucieux de leur avenir.
Cette criminalisation de tout mouvement de défense de l'environnement est insupportable pour les droits fondamentaux des citoyens mais aussi très inquiétante pour la survie des démocraties occidentales. Elle est le signe tangible d'une crispation réactionnaire du vieux monde conservateur sur ses acquis financiers et politiques, qu'il considère être sans limites ni sujets à un quelconque questionnement citoyen. C'est ainsi que s'installe progressivement et à bas bruit un pouvoir autoritaire, lequel peut fort bien un jour ou l'autre se muer en dictature. Et quand on constate que même les scientifiques ne sont plus écoutés par les politiques - alors que c'était leur ligne d'affichage il y a encore peu -, le risque de dérive autoritaire monte d'un gros cran.
Curieusement, je n'entends jamais ceux qui cherchent à épouvanter la ménagère de plus de 50 ans en prophétisant l'avènement apocalyptique d'une prétendue dictature écologique (dont ils sont du reste bien incapables de citer le moindre cas malgré leurs cris d'orfraie) s'inquiéter de ces prémices de dictature politico-financière - qui est elle bien une réalité un peu partout dans le monde -...

Pégase | 29 février 2024 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié

Tout est au niveau des paroles, des étiquettes, des sobriquets....
Les médias sont de mèche, et ainsi orientent l'opinion publique.
Les gens ont du mal à comprendre qu'on puisse être de droite sur certains sujets, mais militant écolo en même temps, sans être "extrémiste".
Si on veut préserver la "culture française" en combattant l'immigration clandestine, on est tout de suite "extrême droite", voire "fachiste".
Si on veut protéger le monde naturel, on est tout suite "écolo", voire "écoterroriste". Ce sont des points de vue qui diffèrent de ceux de la majorité, et dans une démocratie, l'individu a le droit d'exprimer son point de vue !

Erikk | 29 février 2024 à 11h38 Signaler un contenu inapproprié

Je ne crois pas que la violence institutionnelle puisse refroidir les convictions de ceux qui se battent pour leur avenir et celui de leurs enfants, bien au contraire.
Les plus grands motifs de la désaffection pour la cause écologique sont entre autres:
- l'ignorance
- le mépris
- la transformation de la vérité scientifique
- la manipulation politicienne
Seule l'honnêteté médiatique est en mesure de combattre le phénomène.

paco55 | 29 février 2024 à 13h00 Signaler un contenu inapproprié

@ paco55 : le dénominateur commun des motifs que vous énoncez n'est-il pas la farouche illusion, savamment entretenue par les tenants d'une croissance économique infinie, qu'il est toujours possible d'avoir plus, cela sans considération aucune pour les conséquences (ou externalités négatives) ?
Il y a donc une forme de consensus chez les adorateurs du veau d'or à minimiser et travestir la réalité et, "en même temps", balayer et - s'il le faut - écraser celles et ceux qui dénoncent ces travers délétères et au final suicidaires.

Quoiqu'il en soit, ce rapport de l'ONU démontre clairement que la France, qui ne manque jamais de s'enorgueillir d'être la patrie des Droits de l'Homme, s'est mutée en pays des droits absolus des affaires et de la répression des citoyens éclairés.

Pégase | 29 février 2024 à 14h15 Signaler un contenu inapproprié

Paco, vous oubliez le plus important. Il s'agit surtout d'une dissonance cognitive, car le gens ne veulent pas changer leurs habitudes, et forcément avoir l'impression de moins bien vivre. A part une infime minorité, personne ne renonce à l'avion! Pourtant les gens savent combien c'est nocif. Idem pour la viande, etc. etc.
Personne ne souhaite moins bien vivre, ou au moins avoir cette impression.
Ils sont en effet ignorant du fait qu'à peine un peu plus d'il y a 100 ans :
- Pas d'eau courante (pas de toilette)
- Pas d'électricité
- Pas de voiture
- Pas de médecine moderne
- Pas d'alimentation bon marché

Toutes ces avancés sont très très récentes! Et je ne mentionne même pas le voyage par avion, l'ordinateur, l'internet, le smartphone, l'AI.....

We are doomed !

Erikk | 29 février 2024 à 14h34 Signaler un contenu inapproprié

Pégase, comme je l'ai écrit maintes fois, "l'humain" ne changera pas, et ne regarde pas plus loin que le bout de son nez. La seule solution est législatif, et donc punitive.
Mais, vivant dans une démocratie, avec des hommes politique, et par extension, un électorat composé de ces mêmes "humains".... Bref, ce n'est pas simple.
Quant aux "Droits de l'homme", à part dans l'Occident, le reste du monde s'en fout éperdument, et ceci ne risque pas de changer.

Erikk | 29 février 2024 à 14h57 Signaler un contenu inapproprié

La France est classée parmi les démocraties défaillantes, son gouvernement réprime, c'est dailleurs la seule chose qu'il sache faire : réprimer les GJ, les manifestants contre la réforme des retraites, les révoltés des banlieues. Plutôt que d'apporter une réponse politique, il criminalise, bien pratique, cela lui évite de répondre sur le fond.

Je pense qu’il faut cesser d’adopter une attitude mélancolique ou victimaire face aux brutalités du gouvernement. Nous sommes entrés en France de plain-pied dans une période préfasciste, qui a éclaté au grand jour avec la réforme des retraites, qui vole deux ans d’existence à chaque actif déjà entré dans le troisième âge, et qui se crépite en continu, pour qui veut voir, dans une myriade de « faits divers », d’oukases gouvernementaux et de petits évènements ignobles et racistes que la macronie laisse puruler, de l’incendie de la maison d’un maire qui voulait simplement ouvrir un centre d’accueil aux canots de migrants qu’on laisse se noyer par centaines dans une bruyante jubilation, en passant par la libido déchaînée d’une police qu’aucune hiérarchie ne vient plus cadrer et qui nous apprend à chaque manifestation le vrai sens du mot « violence ».

Hélène de la Rochefoucaud | 29 février 2024 à 15h42 Signaler un contenu inapproprié

Suite

Alors, Comment prendre le relais des personnes aujourd’hui réprimées ? En faisant honneur à leur combat, qui est le nôtre. En ne cessant de créer : des actions, des récits, des livres, de nouvelles organisations avec d’autres noms et d’autres slogans, plus forts et plus fins encore, en inventant des événements qui échappent aux pouvoirs et les devancent, en densifiant les alliances et les tissages sur le terrain. Et en n’oubliant pas que l’on n’a pas trouvé mieux pour fusionner les luttes, notamment sociales et écologiques, que de les inscrire dans un lieu et un temps communs, donc dans des territoires qui fassent sens et qu’on se réapproprie, dans des zones qu’on va libérer, dans des forêts, des squats, des friches ou des bocages où l’on saura être heureux autrement.

Ce n’est même plus qu’on ne nous écoute plus, c’est qu’on prend un immense plaisir à nous dominer, à écraser nos mâchoires, nos gueules qui s’ouvrent et nos voix. Cet affect-là est propre au fascisme. Il est lisible dans l’attitude des Brav-M, très explicitement, et il n’a rien de neuf — ce qui est neuf est qu’on lui laisse toute liberté d’expansion dans une République dont l’architecture démocratique devrait la contenir. Encore faudrait-il que l’unique corps intermédiaire que le pouvoir écoute encore soit autre chose que les lobbies et le patronat, Medef [Mouvement des entreprises de France] et FNSEA [Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles] en tête.

Hélène de la Rochefoucaud | 29 février 2024 à 15h43 Signaler un contenu inapproprié

Suite et fin

Il nous faut rester debout sur tous les fronts : l’action directe, l’activisme social, écologique et anticapitaliste, la lutte syndicale soutenue, les batailles juridiques pied à pied, la guerre des imaginaires et des récits dans le champ de l’art et des médias, et même le vote, qu’on a trop déserté : debout, debout, debout ! Rien que s’asseoir suffira à nous coucher.

L’atermoiement et l’obéissance aux lois ne sont plus des solutions stratégiques viables, en macronie, si l’on veut arrêter le massacre — social et écologique. C’est la leçon évidente à en tirer.

Et une dernière chose : la violence ou la non-violence ne sont plus le critère pour décider de la pertinence d’une lutte. Le seul critère est : cette action favorise-t-elle le vivant en nous, autour de nous, hors de nous et à travers nous ? Tout ce qui contribue à polluer, assassiner, blesser, dévitaliser ou écocider le vivant mérite qu’on s’y oppose, très concrètement. Il s’agit de désarmer ceux qui tuent.

Il faut sortir du faux débat que cherchent à nous imposer médias et pouvoirs, et qui s’appuie sur une conception tristement bourgeoise de la vie désirable qui place confort et sécurité au rang d’absolus. Cette conception nous détruira en détruisant ce qui nous fait respirer.

Notre noblesse est de sortir par le haut en remettant le critère du vivant au centre des enjeux. Et le vivant, c’est déjà la terre et l’eau. C’est pour ça que Les Soulèvements resteront le phare de la politique vitale qui vient.

Hélène de la Rochefoucaud | 29 février 2024 à 15h45 Signaler un contenu inapproprié

Bravo, cher Erikk, pour cette subtile et sagace mise au point.

A ce qu'il paraîtrait, notre cher Pégase (qui n'est pas "ménagère de plus de 50 ans"), mais dont les 50 printemps sont pourtant bien sonnés, ne se montrerait pas épouvanté de "l'avènement apocalyptique d'une dictature écologique" (comprenons: instaurée par les écologistes)... tout en redoutant l'avènement d'une dictature anti-écologique (comprenons: instaurée par toute autre mouvance que la mouvance écologiste).

Nous sommes très nombreux, en France, à rejeter catégoriquement tout régime peu ou prou dictatorial, quels qu'en soient les instigateurs. Et l'âge ne fait ici rien à l'affaire, que l'on soit honorable ménagère ou valeureux rhéteur.

Cher Pégase, vous confondez le droit républicain (la liberté) de penser, d'exprimer, de se réunir, de de manifester, et le non-droit républicain de commettre des voies de fait interdites et des violences.
Si certains Etats membres de l'ONU se livrent à des rétorsions de basse dictature, bafouant ainsi les libertés précitées, je ne puis que le regretter sincèrement et fermement, mais ce n'est pas là le cas en France.

Les penseurs de l'écologisme politique conduisent une stratégie dont la logique bivalente sera funeste à la cause qu'il soutiennent:
- Soit la "politique de la chaise vide", quand on veut les inviter à participer aux recherches de consensus;
- Soit la "déclaration de guerre" quand leurs troupes se livrent à des méfaits punissables.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 29 février 2024 à 16h08 Signaler un contenu inapproprié

Hélène, je suis désolé, mais vous n'avez pas dû me lire. Je ne suis pas du tout d'accord avec vous! Pourquoi l'écologie doit être alliée à un soi-disant progrès social?
Je n'en ai rien à faire, si on doit travailler 2 ans de plus. Je trouve que ça a été clairement expliqué, et pourquoi la France ferait différemment d'autres pays civilisés et développés?
Puis, qu'est-ce que l'immigration a avoir dans ces débats ? Dans ce cas, suis-je un fachiste écolo ?! Je soutiens toutes les mesures pour réduire l'immigration clandestine, et surtout de certaines civilisations hostiles à la notre. Cependant, je défend ardemment l'Environnement, et souhaite le protéger.
Les gilet jaunes étaient une honte, et les émeutiers des banlieues attaquaient notre civilisation directement. Je voudrais bien voir le traitement qui leur aurait été réservé dans les pays de leurs aïeux...

Erikk | 29 février 2024 à 16h39 Signaler un contenu inapproprié

"notre cher Pégase (qui n'est pas "ménagère de plus de 50 ans"), mais dont les 50 printemps sont pourtant bien sonnés, ne se montrerait pas épouvanté de "l'avènement apocalyptique d'une dictature écologique" (comprenons: instaurée par les écologistes)..." : ayez au moins la politesse de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit (ou écrit), Euplectes. Comme à votre habitude, vous cherchez à bidonner les propos de vos adversaires.
Par ailleurs, je ne lis nulle part une quelconque dénonciation de votre part des récentes "voies de fait interdites et des violences" commises par certains agriculteurs surchauffés par les syndicalistes de la FNSEA (faux-nez de l'agrobusiness, cela n'est plus un mystère pour personne). Pourtant, le dernier chiffrage est à 8 millions d'€ minimum de dégâts sur les infrastructures et équipements publics, sans compter les centaines de milliers d'heures perdues par les salariés bloqués dans les embouteillages et presque autant d'heures perdues pour leurs employeurs... Mais force est de constater que ces méfaits ne sont plus punissables (mais l'ont-ils jamais été depuis que la cogestion de la politique agricole a été mise en place ?), ni les préfets ni les ministres directement concernés n'osant porter plainte.
Quant à la chaise vide, encore faudrait-il que vos bons amis de la FNSEA n'interdisent pas à certains le droit de siéger à certaines réunions...

Vous aurez donc l'amabilité de repasser pour nous asséner vos leçons de droit républicain.

Pégase | 29 février 2024 à 17h22 Signaler un contenu inapproprié

Il y a d'un côté les "bons" de la FNSEA qui peuvent faire de millions d'euros de dégâts, et de l'autre les "terroristes'' écolos qui doivent être poursuivis avec la plus grande fermeté s'ils font le moindre incident ou la plus petite dégradation.

petite bête | 29 février 2024 à 18h08 Signaler un contenu inapproprié

Avec vous Erikk au moins, on comprend très bien de quel côté évoqué par Hélène de la Rochefoucaud, vous vous situez : celui de la bourgeoisie qui place confort et sécurité au rang d’absolus. J'ajouterai doublé d'un racisme latent refoulé.

Philippe Charles | 29 février 2024 à 18h13 Signaler un contenu inapproprié

Chère Hélène de la Rochefoucauld,

Le riche inventaire "à la Prévert" de vos nombreuses récriminations, veut dénoncer les répressions dont sont accablés, selon vos dires, les Françaises et les Français.
J'aime votre franchise et votre style, et vous conviendrez avec moi qu'en France, chacun peut s'exprimer sans crainte, quand bien même son discours serait mâtiné d'un soupçon d'encouragement à la subversion et d'une pincée d'incitation à la sédition insurrectionnelle.

Je suis d'autant plus content de vous lire car votre discours confirme, s'il en était besoin, que l'anticapitalisme préside à vos motivations et à vos finalités, l'écologisme faisant office d'astucieuse raison sociétale et et de prétexte racoleur à vos objectifs politiques profonds: la révolte concertée contre l'autorité établie et le renversement de l'ordre établi.
Ce me semble être une mauvaise piste, chère Madame. Prôner la révolution par touts moyens, même violents, au motif que la fin justifierait les dits moyens, pourrait entraîner la guerre civile et je demeure convaincu que ne le souhaitez pas. Et vu les circonstances, malgré vos efforts, il est tout sauf certain que vous y triompheriez.

Nos concitoyens ont du bon sens et ne vous suivront pas. Les Pays autrefois communistes sont devenus plus capitalistes que nous. Et la violence est "le dernier refuge de l'incompétence" (I. Asimov).

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 01 mars 2024 à 02h38 Signaler un contenu inapproprié

Euplectes découvre ou plutôt feint de découvrir, que tout comme le féminisme sans anti-capitalisme est du développement personnel, l'écologie sans lutte des classes, c'est du jardinage ! Encore un effort passereau et tu comprendras aussi que dans le système capitaliste où l'argent est roi et la propriété sacrée, les puissants ne comprennent qu'une seule chose : les attaques qui mettent en danger leurs revenus par investissement-richesse. Et que la décision de s'attaquer aux propriétés privées ne se base sur des réflexions d'éthique mais bien sur la question de l'efficacité.

Philippe Charles | 06 mars 2024 à 17h46 Signaler un contenu inapproprié

Oui petite bête ce 2 poids 2 mesures de la part du gouvernement est vraiment insupportable. Pas étonnant qu'une telle injustice engendre des révoltes.

On ne demandera pas au capital d’envisager gentiment de rendre les clés, quand il est manifeste qu’il épuisera jusqu’au dernier gramme de minerai, fera décharge du dernier mètre carré disponible et salopera jusqu’au dernier cours d’eau pour faire le dernier euro de profit. Ces gens ont perdu toute raison et déjà ils n’entendent plus rien. L’alarme climatique, d’ailleurs loin d’épuiser la question écologique, aidera peut-être à en venir à l’idée qu’avec le capital, maintenant, c’est lui ou nous.

J.M.37 | 07 mars 2024 à 16h35 Signaler un contenu inapproprié

J'ai un peu de mal avec les concepts et les idéologies, qui aboutissent toujours à des catastrophes, avec retour à la case départ, en pire. Pour l'utopie communiste, merci, on a déjà donné. Pour l'ultralibéralisme, c'est la même chose avec d'autres moyens. Je n'ai rien contre le capitalisme s'il y a en face de lui le contre-pouvoir d'un Etat fixant les règles. Notre problème est qu'il n'y a plus de règles, certains pays comme la Chine cumulant capitalisme et totalitarisme. Mais entre ceux qui sont contre toute violence à condition que ce soient toujours les mêmes qui les subissent, qui ne sont "ni de gauche ni de gauche" et ceux qui prônent la révolution tous azimuts, je me range du côté des victimes. Mais je comprends l'exaspération d'une jeunesse dont chaque mobilisation a sans cesse un "cause toujours" comme réponse du pouvoir. Pour avoir siégé dans un grand nombre de commissions préfectorales ou nationales, diverses et variées, je fais mienne cette citation chinoise : "Une commission, c'est un animal avec quatre pattes de derrière". Pas étonnant que le pouvoir les multiplie, leur conclusion étant toujours écrite avant même qu'elles ne se réunissent.

petite bête | 07 mars 2024 à 17h51 Signaler un contenu inapproprié

Hélène de la Rochefoucaud, vous avez heurté les oreilles d’Euplectes, il faut y aller doucement avec les personnes sensibles !

Mais sur le fond on ne peut que vous donner raison, tant il est évident qu’une répression doublée d’une criminalisation s’abattent sur ceux qui ne font que tenter de limiter les ravages du rouleau compresseur néo-libéral, tenter de défendre le vivant. Les taxer d’éco-terroriste est complètement ridicule mais bien pratique pour le gouvernement, cela évite d’avoir à argumenter sur le fond.

Quand on dit « c’est une foule haineuse, des agitateurs, des casseurs », c’est une manière de dépolitiser le mouvement et ça c’est très important, on ne va jamais reconnaître qu’il y a quelque chose de politique et s’il y a une violence, ça ne peut être qu’une violence délictueuse, criminelle, qui va s’attaquer aux biens mais qui ne sera jamais reconnue comme politique. L’une des grandes violences de la répression qui est peu dite, c’est aussi cette dépolitisation et ce fait de nier les revendications politiques pour ramener ça à une violence délictueuse. « A vouloir étouffer des révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » comme disait Kennedy.

Aucun progrès social, aucune conquête des droits dans l’histoire humaine n’a été obtenue par la seule discussion. C’est une évidence historique. Le traitement de la contestation politique est réalisé de la même manière que celui de la violence ordinaire ou de la criminalité.

A suivre

Philippe Charles | 08 mars 2024 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

La violence fait partie de la conflictualité sociale et politique. Il y a énormément de progrès dont profitent même ceux qui n’en ont pas conscience, comme Euplectes a priori, et qu’ils trouvent pourtant absolument légitimes et justes, qui se sont arrachés par la violence, en tout cas par un profond désordre. La lutte vient briser la torpeur, le consensus mou, la soumission généralisée, qui s’enracinent dans un sentiment d’impuissance. Nous ne désobéissons pas par gaieté de cœur, notre conscience dicte notre conduite, c'est le moyen ultime de résistance à la destruction de l'environnement, des droits sociaux, des mensonges et des guerres. S’il le faut, nous emploierons même des moyens légaux.

Aujourd’hui de trop nombreux commentateurs préfèrent invisibiliser ces combats, appeler à ne pas faire de vague, à maintenir l’ordre établi qui profite aux possédants, à ne pas être trop virulent parce que quand même bon on est entre gens civilisés hein !

Il est profondément regrettable que dans ce pays certains ne comprennent pas (ou plutôt ne veulent pas comprendre) que l'histoire de France a été faite par des sans culottes, par des communards, a été faite par des résistants, a été faite par des grévistes. L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de lutte des classes. La République est née de l’insurrection.

A suivre

Philippe Charles | 08 mars 2024 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

Suite et fin

Mais il faut noter qu’il y a souvent un contresens dans la luttes des classes, ce ne sont pas les classes populaires qui s’arment pour mener la lutte contre les dominants, ça c’est seulement un aspect de la lutte des classes, très minoritaire dans l’histoire et très peu fréquent. La lutte des classes est un état du monde structurel qui fait que le réel est effectivement structuré par notamment une classe dominante qui lutte en permanence pour ses propres intérêts. En fait la lutte des classes, c’est surtout les dominants qui la mènent pour préserver leurs intérêts.

Et n’oublions pas que tout comme le féminisme sans anti-capitalisme est du développement personnel, l’écologie sans marxisme c’est du jardinage.

Je terminerai avec cette anecdote croustillante, pas plus tard qu’hier, j’ai vu une nouvelle inscription sur un mur à côté de chez moi, je la trouve pertinente : « les flics ne tuent pas, les prêtres ne violent pas et moi je n’écris pas sur les murs ».

Pardon pour la longueur mais il m’a paru nécessaire d’élargir un peu la focale pour échanger correctement sur ce sujet important de la répression des défenseurs de l’environnement comme nous permet de le faire l’autrice de cet article.

Philippe Charles | 08 mars 2024 à 14h36 Signaler un contenu inapproprié

J'avais écrit une réponse à "Philippe Charles", mais j'ai décidé de ne pas le publier, et j'avais raison.
Allez vivre en Russie, en Chine ou à Haiti et vous verrez combien vous aurez des libertés.
Cette colonne est la preuve que nous vivons dans une démocratie et dans un pays des droits. Certes, c'est loin d'être parfait, mais c'est infiniment supérieur à l'anarchie que vous prônez dans vos diatribes !
D'ailleurs, je me demande pourquoi l'éditrice m'a récemment censuré, tandis que vous et "Hélène" arrivez à imprimer n'importe quoi ?!
Je suis opprimé ! lol

Erikk | 13 mars 2024 à 11h21 Signaler un contenu inapproprié

Justement, Erikk, c'est précisément parce que nous ne vivons pas en Russie, Chine, Haïti (et bien d'autres charmants pays plus ou moins totalitaires), que nous n'avons surtout pas envie que ce modèle de gouvernement ne déteigne sur nos démocraties ! Or, et revenons ici un tant soit peu au sujet de l'article, l'ONU (tout comme d'autres organisations internationales et nationales) s'inquiète d'une dérive des pouvoirs dans bien des démocraties occidentales, dont la France, visant à criminaliser, intimider et réprimer de façon disproportionnée celles et ceux qui demandent que le respect de l'environnement, inscrit dans le code de l'environnement et dans la Constitution française (donc du droit au sens le plus strict), ait enfin une réelle portée dans les actes de gouvernance. Ce n'est pas une lubie, une tocade ou encore moins un acte de sédition, mais un droit fondamental.
La violence institutionnelle nait du refus croissant de ce droit par les gouvernants, de toute évidence plus au service d'intérêts catégoriels que de l'intérêt général. Ce qui peut fort bien mener, pas à pas et à bas bruit, vers la dictature, qu'elle soit ultralibérale, communiste ou d’extrême droite. Non merci !

Pégase | 13 mars 2024 à 14h23 Signaler un contenu inapproprié

Je vous rassure Erikk j'ai aussi été victime de censure dans une réponse que j'adressais à Euplectes.

Votre commentaire est caricatural, oui bien sûr on pourra toujours trouver pire ailleurs, mais on peut aussi trouver beaucoup mieux en matière de démocratie.
Dois-je vous rappeler qu'en France :
-nous avons à faire à un pouvoir réprimant les mouvements sociaux avec une violence quasiment jamais vue dans un régime démocratique moderne, la police tirant des flashballs sur les manifestants, leur arrachant les yeux, leur jetant des grenades de désencerclement mutilantes. D’ailleurs que régulièrement, ces manifestations soient tout simplement interdites.
-des personnes racisées, et d’autres, se fassent tuer par la police, sans qu’aucun policier ne soit jamais condamné.
-des journalistes, comme ceux de Taranis News ou Taha Bouhafs à l’origine du scandale Benalla, se faire régulièrement arrêter, confisquer et casser leur matériel, démettre l’épaule.
-les médias indépendants, comme Mediapart, se sont faits perquisitionnés pour avoir dénoncé des scandales d’Etat ; comme Disclose, se font convoquer par la DGSI ; comme Nantes Révoltée, sont menacés de dissolution par le ministère de l’Intérieur.
-que la police éventre les tentes des migrants, les tabasse, et que le gouvernement refuse d’accueillir un bateau avec 58 pauvres hommes et femmes.

Hélène de la Rochefoucaud | 13 mars 2024 à 14h30 Signaler un contenu inapproprié

Suite et fin

-l’Etat ment, tout le temps : qu’à des fins de propagande on accuse des opposants qui fuient les violences arbitraires de la police d’avoir attaqué un centre de réanimation, qu’en pleine crise sanitaire rien n’ait été prévu et que le choix soit fait de préférer dire que les masques ne servent à rien. Imaginons que la révélation de ces mensonges soit absolument sans effet.
-la présidence a voulu rendre un hommage national au Maréchal Pétain et réhabiliter Charles Maurras, fondateur de l’Action Française.
-les principaux médias français sont détenus par une dizaine de milliardaires proches du pouvoir et aux vues extrêmement réactionnaires, déversant sans cesse une propagande d’extrême droite et censurant les reportages incriminant leurs proches ou eux-mêmes.
-les violations des droits démocratiques en France sont condamnées par Amnesty International, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen, la Ligue des droits de l’Homme, et même l’ONU et son Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

La liste n’est pas exhaustive, loin s'en faut.

Vous semblez complètement ignorer ces états de fait qui expliquent aussi pourquoi la France est classée démocratie défaillante par The Economist. Mais réjouissez-vous, sous ses faux airs de vitrine de la paix et des droits de l’homme, elle vient de passer 2ème vendeur d’armes au monde, cocorico !

Hélène de la Rochefoucaud | 13 mars 2024 à 14h37 Signaler un contenu inapproprié

Malheureusement, c'est à cause des extrémistes (comme certains parmi vous), que le gouvernement doit durcir le ton. Les autres pays que vous citez ne sont pas la France. Trop de droits, tue les droits! L'astuce est de trouver un juste équilibre. Ca va toujours dans un sens, puis dans l'autre.
En ce moment, je suis d'avis que les Français ONT TROP DE DROITS!
Je n'imagine même pas comment nous réagirons contre une VRAIE crise, comme une guerre ou une vraie famine. On se ferait bouffer par nos adversaires. Et oui, nous avons des adversaires! On est devenus mous et faibles.
Pour moi, cette colonne gère l'Environnement, et je soutiens les actions jusqu'à un certain point. Asperger une oeuvre d'art de peinture est inacceptable! S'enchaîner à un arbre, par contre l'est. D'autres personnes ne seront pas d'accord avec moi.

Erikk | 13 mars 2024 à 15h40 Signaler un contenu inapproprié

Vous avez raison sur un point, Erikk : le droit que certains se sont arrogé de défiler en tracteurs sur des autoroutes et des voies rapides (voies qui sont pourtant strictement interdites par le code de la route à ces engins lents mais où ils ont été accompagné par les forces de l'ordre - en l’occurrence du désordre), de dégrader ces mêmes voies par brûlages de déchets (bien commode ces manifs, pour se débarrasser de ce pour quoi il faudrait payer !), de dégrader du bâti public (préfectures) et privé (espaces verts de la fédé de pêche de Charente-Martime), etc., est parfaitement exorbitant !!! Mais là, l’État est compréhensif, laisse faire, ne porte pas plainte, et même encadre.
Oui, le code de l'environnement a de sérieux adversaires mais qui modifient à leur guise les règles du "jeu" grâce à un État fort avec les faibles mais faible avec les forts.

Pégase | 13 mars 2024 à 17h00 Signaler un contenu inapproprié

Chers tous,

Ne pourriez vous imaginer qu'une majeure partie de l'opinion n'accepterait pas ces propos séditieux, ce langage belliqueux, cette volonté à peine voilée d'en découdre, et qu'elle ne rejetterait pas les passages aux actes violents? Car la majeure partie de l'opinion n'a pas, en la matière, des pulsions aussi déterminées que les vôtres, et de loin: elle y est démocratiquement et sévèrement opposée.

Cette majeure partie de l'opinion se veut rationnelle, elle pense et exigera qu'entre ce que veut la chèvre et ce que veut le chou, qu'entre ce que veulent les capitalistes et ce que veulent les anticapitalistes de tous bords, qu'entre les tristes adorateurs du veau d'or et les sombres nostalgiques de l'âge d'or, une inéluctable coexistence "symbiotique" est l'unique voie de la sagesse, de la liberté et de la paix sociale.

C'est curieux quand même, cher Philippe Charles, ce rejet des conventions sociales, des principes moraux (éloge à peine déguisé de la violence) que vous semblez justifier et promouvoir, et cette abolition du droit de propriété que vous soutenez avec un cynisme désabusé qu'on croirait antirévolutionnaire ... alors que le droit de propriété est un des acquis majeur de la révolution française!

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 14 mars 2024 à 01h52 Signaler un contenu inapproprié

Erikk si je peux me permettre, votre réponse confirme ce qu’affirment vos contradicteurs ! Il suffit de les traiter d’extrémistes, ce que vous faîtes avec brio, pour dépolitiser leurs idées/actions sans même prendre la peine de confronter ses arguments (si tant est qu’on en ait…)

Pour revenir au sujet de la répression et par rapport aux idées d’extrême droite évoquées, s’il est si difficile d’imaginer ce qui se passerait dans le cas d’une prise de pouvoir par « l’extrême droite », c’est parce que tout ce que nous pouvions craindre de l’extrême droite s’est déjà produit ou va se produire (comme l’a justement rappelé Hélène de la Rochefoucaud), et sûrement en pire. Car l’extrême droite n’est pas le nom d’un parti mais celui d’une pratique du pouvoir, d’une pratique du pouvoir déjà existante. C’est le fait que l’extrême droite soit déjà au pouvoir qui rend par le même effet absolument terrorisant l’idée d’un « pire » chez certains (car pire que ça, qu’est-ce que ça va être…), et la neutralise totalement chez d’autres (pourquoi avoir si peur de quelque chose qui est déjà là, auquel nous nous sommes collectivement habitués).

La politique de Macron est aujourd’hui plus brutale, plus autoritaire, aussi xénophobe, que les gouvernements d’extrême droite actuellement au pouvoir en Europe, d’autre part le macronisme et le reste de la droite s’allieront à terme avec le RN.

J.M.37 | 14 mars 2024 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

L’extrême droite au pouvoir, ce sont les politiques mises en place (avec plus de modération qu’en France) par la Pologne, la Suède, la Hongrie, l’Italie, où l’extrême droite n’a pu arriver au pouvoir qu’avec l’adhésion et la participation des partis bourgeois classiques.

Sur-diaboliser le RN c’est dédiaboliser le macronisme, c’est donc dédiaboliser l’extrême droite dans ses modalités pratiques : c’est ici et maintenant que les opposants sont arrêtés, mutilés, éborgnés, fichés S, mis dans le coma, que des médias sont censurés, des journalistes tabassés, des migrants maltraités, laissés à la mort en Méditerranée…

En qualifiant le RN pour ce qu’il est – une droite dure, raciste et autoritaire – il devient plus difficile de le distinguer de ce que nous avons déjà. Le RN n’apparaît alors que comme une variante de l’existant, comme une nuance – avec des aspects bien pires donc, d’autres moins – mais une nuance quand même. Si on mélangeait en anonymisant les discours et le programme de Le Pen avec ceux d’autres candidats, il s’avérerait peut-être plus difficile qu’on ne l’imagine de savoir qui est qui.

S’il y a des différences de degrés entre le RN et le reste de la droite française, il n’y a pas de différence de nature. Autrement dit : insister autant sur l’idée que le RN serait “d’une autre nature” que les autres forces politiques, c’est passer à côté de l’extrême droitisation de l’ensemble du corps politique. Pire : c’est la banaliser, l’invisibiliser.

J.M.37 | 14 mars 2024 à 09h30 Signaler un contenu inapproprié

Pour conclure, je dirais que la répression-criminalisation qui s’abat sur les défenseurs de l’environnement est à craindre mais il faut la craindre maintenant : ce n’est pas demain que nos libertés élémentaires (manifestation, rassemblement, expression…) sont toutes remises en question, que la xénophobie la plus crasse s’exprime contre les musulmans, que nos droits sociaux sont balayés, c’est sous Macron et c’est donc contre lui qu’il nous faut riposter, de la même manière que nous le ferions sous un gouvernement labellisé d’extrême droite.


@Euplectes : "Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. En fait, historiquement, c’est toujours de cette façon que le changement s’est produit." De Margaret Mead

J.M.37 | 14 mars 2024 à 09h35 Signaler un contenu inapproprié

Mais oui, bien sûr, il est "rationnel" et "démocratique" que la violence s'exprime avant tout du côté des CRS, de la FNSEA et de la Coordination rurale, violence qui s'autolégitime, avec en face une violence parfois réelle, mais surtout imposée par les circonstances, et montée en épingle par le système.
Oui, il y a - hélas - des violences légitimes, et d'autres qui sont légitimées par le "bon sens" petit-bourgeois. Le pétainisme n'est pas mort, apparemment... Et la courtoisie affectée de certains propos fait preuve en réalité du total mépris de celui qui "sait" face à de jeunes gens qui seraient un peu excités. La forme est souvent bien révélatrice du fond.

petite bête | 14 mars 2024 à 09h42 Signaler un contenu inapproprié

Pour conclure, je dirais que la répression-criminalisation qui s’abat sur les défenseurs de l’environnement est à craindre mais il faut la craindre maintenant : ce n’est pas demain que nos libertés élémentaires (manifestation, rassemblement, expression…) sont toutes remises en question, que la xénophobie la plus crasse s’exprime contre les musulmans, que nos droits sociaux sont balayés, c’est sous Macron et c’est donc contre lui qu’il nous faut riposter, de la même manière que nous le ferions sous un gouvernement labellisé d’extrême droite.


@Euplectes : "Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés puisse changer le monde. En fait, historiquement, c’est toujours de cette façon que le changement s’est produit." De Margaret Mead

J.M.37 | 14 mars 2024 à 09h48 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour cet article et à certain.e.s commentateurs d’avoir pris la peine de développer leurs arguments afin d’alimenter ce débat.

D’un côté ceux qui préfèrent le statu quo pour préserver leurs privilèges, partisans d’une sécurité surabondante, de la sacro-sainte propriété privée, et qui résument la démocratie à l’élection, de l’autre ceux qui savent que si les élections changeaient réellement quelque chose, le pouvoir les auraient rendu illégales, qui pensent comme Brecht que ceux qui se battent peuvent perdre mais ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu, ou encore comme Machiavel que la meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples.

Les élites ont été si bien convaincues qu’il n’y aurait pas de vie future pour tout le monde qu’elles ont décidé de se débarrasser au plus vite de tous les fardeaux de solidarité.

Notre démocratie ainsi que les défenseurs du vivant sont fortement malmenés. Est-ce que cela serait pire avec l’extrême droite au pouvoir ? Peut-être. Toujours est-il que la différence de traitement avec le monde agricole est intolérable et particulièrement injuste pour un pays qui prétend que tout être humain doit être traité de la même façon par la loi.

PS : Mention spéciale à petite bête pour sa réponse à Euplectes («Et la courtoisie affectée de certains propos fait preuve en réalité du total mépris de celui qui "sait" face à de jeunes gens qui seraient un peu excités. La forme est souvent bien révélatrice du fond.»), je ne saurais mieux dire.

Boragure Vannier | 15 mars 2024 à 09h49 Signaler un contenu inapproprié

Chers tous,

Je remarque que les prises de position d'Euplectes ne laissent pas indifférent, ce qui n'est déjà pas si mal. Mais certains de mes contempteurs n'ont cesse de tenter de me déprécier en tant que personne (ils en ont bien le droit) et pour cette raison, j'estime être en devoir de réponse obligée:

Je ne cherche pas à me battre ni à vaincre, mais à débattre et à convaincre. Je me fixe et m'impose cette sorte d'honnêteté morale et pacifique qui consiste à chercher à savoir avant de savoir. Dans une telle démarche librement consentie, il n'y a de place pour aucune idéologie préconçue ou idée reçue.

Ce n'est pas pontifier que de dire ce que l'on sait et partant, de dire ce que l'on pense, et ce n'est pas mépriser le lecteur que de l'exprimer de façon courtoise et en termes choisis.

Ceci mis au point, je dois vous remercier, cher Philippe Charles, pour m'avoir "dessillé l'esprit" sur la réelle instrumentalisation de la science de l'écologie au profit de je ne sais quelles idéologies politiques, plus ou moins révolutionnaires et d'un autre âge. Je me refusais, jusqu'à présent, à accepter un tel complotisme; c'est fait maintenant, et cela m'attriste.

Cher.e J.M.37, la citation que vous attribuez à Margaret Mead, dans votre réaction du 14 mars ci-dessus, est contrefaite. La citation exacte est: "Ne doutez jamais du fait qu'un petit nombre de gens réfléchis et engagés peuvent changer le monde. En réalité, c'est la seule chose que l'on a jamais fait".

(...)

Euplectes | 17 mars 2024 à 12h32 Signaler un contenu inapproprié

(...)

Je vous invite à... réfléchir, cher J.M.37, sur le sens du mot "réfléchis", employé dans cette déclaration de cette célèbre anthropologue qui, au travers de ses nombreux voyages d'étude dans le monde, a conféré une base scientifique au mouvement féministe (et plus récemment aux mouvances LGBT et autres), ceci sans volonté préconçue d'aucune sorte et certainement pas révolutionnaire.

Enfin, je félicite Petite bête, comme moi défenseur le la Langue française, d'avoir trouvé un.e nouveau.elle admirateur.trice: Un.e persuadé.e de plus à considérer, c'est si facile, qu'Euplectes serait un égocentrique paranoïaque à l'orgueil démesuré (lol).

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 17 mars 2024 à 12h58 Signaler un contenu inapproprié

Pour ce qui est de l'adjectif "réfléchi", et quand je lis certains, je me dis qu'il en est des penseurs comme des miroirs, qui devraient réfléchir avant de renvoyer certaines images.

petite bête | 19 mars 2024 à 09h54 Signaler un contenu inapproprié

Modératrice, où êtes vous ?!?
Oui, il y a bien des extrémistes parmi vous.
1) La propriété privée date au moins des Romains.
2) J'ai lu Margaret Mead. Par la suite j'ai appris qu'il y avait un controverse autour de ses conclusions sur la sexualité. Certains l'ont même accusé d'avoir inventé certaines choses, et/ou avoir été trompée par le peuple qu'elle étudiait.
Bref, ses conclusions ont été révélées très subjectives et biaisées. C'est pourquoi la Gauche l'adore, et le Droite la déteste.

Erikk | 19 mars 2024 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié

@ Euplectes

« Je ne cherche pas à me battre ni à vaincre, mais à débattre et à convaincre ». Force est de constater que vous n’avez pas convaincu grand monde mais ne vous arrêtez pas pour autant en si bon chemin, l’espoir fait vivre…

Vous aimez mettre en avant votre soi-disant droiture, neutralité et objectivité des sujets sur lesquels vous glosez, mais à vous lire, souffrez que je puisse en douter.

A présent que votre esprit est dessillé, il semble encore avoir sérieusement besoin d’aide en matière de maïeutique car le travail s’est interrompu au milieu du gué. Je vais, une dernière fois, jouer le rôle de sage-homme pour vous y aider.

La citation de Margaret Mead est une traduction en français, différentes formulations peuvent donc coexister. Mais ce qui compte manifestement pour vous c’est de traduire avec d’autres mots quitte à ce que la signification soit quasiment la même, car vous aimez tellement ergoter…

J’ai bien ressenti que dans vos écrits, la forme prévaut sur le fond. S’exprimer correctement en français c’est bien, être en capacité de réfléchir et d’apporter un regard critique, c’est mieux. Je suis navré de vous le dire mais les interventions d’Hélène de…, Pégase ou de P Charles ou sont nettement plus argumentées et convaincantes que les vôtres qui se contentent d’insinuer que le chaos climatique et tous les autres problèmes environnementaux doivent se résoudre en votant ou en demandant gentiment aux industries écocidaires d’arrêter de polluer (amusant !)

J.M.37 | 21 mars 2024 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié

Alors, deux alternatives, soit vous êtes vous-même un capitaliste propriétaire de moyens de production, auquel cas je comprends mieux votre position, soit vous n’avez absolument aucune connaissance des victoires passées des luttes sociales qui ont pourtant permis d’arracher, la plupart du temps par la violence populaire (par la suite légitimée et même commémorée) et le rapport de force, les conquis dont vous profitez bien volontiers aujourd’hui, et pour lesquels vous seriez outrés qu’ils soient remis en question. La violence populaire est ainsi une sorte d’appropriation par le peuple de la violence d’Etat, une contestation de son monopole, un transfert de souveraineté. D’ailleurs, toute l’histoire des mouvements sociaux démontre que le pacifisme n’a jamais fonctionné sans une contrepartie plus radicale. Si les pacifistes s’accrochent à la non-violence, c’est qu’elle est confortable, elle ne vient pas menacer les fondements d’un ordre social qui profite largement aux privilégiés blancs qui constituent le gros des troupes non violentes.

D’ailleurs, une certaine gauche déteste les militants qui recourent à des formes d’action plus violentes, parce que cela la renvoie à son apathie politique, à sa dissonance cognitive, elle projette alors sa haine sur ces militants qui ne sont pas encore usés par la résignation. Le gouvernement s’en prend à ceux qui refusent de demeurer passifs face à la catastrophe.

Le pacifisme en tant qu’idéologie vient lui-même d’un contexte privilégié.

J.M.37 | 21 mars 2024 à 17h56 Signaler un contenu inapproprié

Il ne prend pas en compte que la violence est déjà ici, que la violence est inévitable parce qu’elle fait structurellement et pleinement partie de la hiérarchie sociale actuelle (licenciements massifs, police qui tabasse, gaze et tue, centaine de milliers de SDF, contrôle médiatique, racisme décomplexé, journalistes sur écoute, exploitations des travailleurs…). Une violence structurelle en comparaison de laquelle les incendies de poubelles ou les casses de vitrine des beaux quartiers passent pour des actions pacifistes. Ce n’est pas pour rien si tant de « dérives » dans notre pays sont fréquemment pointées du doigt par la LDH, l’ONU, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Amnesty International ou encore le Conseil ou le Parlement européen.

Le système en place (Etat-Capitalisme, technocratie, système policier, lobbies, patriarcat, système techno-industriel, productivisme, institutions anti-démocratiques...) et ses agents nous font une guerre sans merci, une guerre contre les humains et l’ensemble des vivants.
Quand un tel système nous fait la guerre en toute conscience et avec acharnement planifié, quand il ignore et méprise volontairement nos doléances et refus, on ne peut pas « jouer à la contestation », en faire du théâtre symbolique, on ne peut pas compter sur le fait que ce système est raisonnable, à l’écoute, et qu’il finira gentiment pas changer d’avis si on lui explique mieux. De plus en plus de personnes le comprennent.

J.M.37 | 21 mars 2024 à 17h57 Signaler un contenu inapproprié

Les classes dirigeantes et possédantes œuvrent à renforcer les structures qui assurent leur domination, avec d’autant plus d’entrain qu’elles espèrent ainsi échapper aux conséquences les plus dramatiques de la crise écologique un peu plus longtemps que les autres. La stratégie est immorale mais relativement rationnelle, du moins à court terme.

Des scientifiques alertent depuis de nombreuses années mais les intérêts et les privilèges des plus nantis prévalent toujours. Face à la « surdité » et à l’immobilisme confondants des gouvernants, certains scientifiques entrent aussi en rébellion, oui car aujourd’hui, nous en sommes là.

Alors, qui sont les obscurantistes, qui sont les criminels ?

Une fois que les voies classiques de la démocratie ont été épuisées (relisez ce qui a été écrit précédemment sur ce fil, vous apprendrez beaucoup de choses), il ne reste guère d’autres moyens de résistance que la désobéissance civile, les actions clandestines et le désarmement des infrastructures toxiques et destructrices. Ces moyens relèvent de la légitime défense, d’une nécessité. On ne fera pas un monde différent avec des gens indifférents nous dit Arundhati Roy. Pour conclure, comprenez bien que je défends la diversité des tactiques, c’est-à-dire des combinaisons efficaces. Le seul combat qu’on perdra, c’est celui qu’on ne mènera pas.

Ah ! Une dernière chose Euplectes, méfiez-vous, lorsqu’on commence à parler de soi à la 3ème personne, la cuistrerie n’est jamais bien loin.

J.M.37 | 21 mars 2024 à 18h01 Signaler un contenu inapproprié

La gauche, la droite... Cette volonté de mettre dans des cases les intervenants, en cherchant des indices de ceci ou cela, évite de définir précisément. Qu'est-ce que "la Gauche" ? Je ne sais pas vraiment. Peut-être définirait-on "en creux" : estimer que les possédants (ce que je ne considère pas comme une tare) auront toujours plus de moyens de protéger et augmenter leurs richesses que les pauvres n'en auront d'y accéder, et qu'il est donc nécessaire que les dirigeants rétablissent par les lois et réglementations un équilibre dans les moyens de développement de tous. Un temps, ce fut le cas via l'éducation.

petite bête | 22 mars 2024 à 11h00 Signaler un contenu inapproprié

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