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Biodéchets : et si l'échelle intermédiaire était la juste échelle ?

Le traitement des biodéchets doit se généraliser. Mais quelle est l'échelle la plus pertinente entre le compostage à domicile et la méthanisation à grande échelle ? Réponse avec Jimmy Colomies, co-fondateur de la start-up Tryon.

Publié le 02/06/2020
Hors-série - Avril 2020
Cet article a été publié dans le Hors-série - Avril 2020
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À l'heure de la prise de conscience individuelle et des évolutions réglementaires sur la gestion des biodéchets, se pose la question de la juste échelle des solutions de valorisation. En effet, après le Grenelle 2 pour les producteurs de plus de 10 t/an, la loi transition énergétique va généraliser l'obligation de tri à la source et de valorisation des biodéchets pour tous les acteurs, jusqu'aux particuliers, d'ici 2023. Cela représente un tiers de nos ordures ménagères, soit un gisement de près de 20 millions de tonnes par an en France qui, contrairement aux déchets organiques agricoles et industriels valorisés à l'heure actuelle, sont produits par une multitude de petits producteurs disséminés sur l'ensemble du territoire.

Le biodéchet a par ailleurs un statut de SPAN3 (Sous-Produit ANimal de catégorie 3) qui implique des process et des autorisations spécifiques : hygiénisation, agrément sanitaire, traçabilité… Ainsi, dans un objectif de réduction du coût et de l'impact social et environnemental de la gestion complète des biodéchets (collecte et traitement), il est nécessaire, pour chaque territoire, de se poser la question de la bonne échelle à adopter.

L'importance de la taille des unités

Dimensionnées trop grandes, les unités peuvent rencontrer des difficultés d'approvisionnement de par la multitude des acteurs et l'étendue de la zone de chalandise, mais également de mise en place. Plus les projets sont importants, plus ils sont complexes et longs, avec parfois plus de quatre ans de mise en œuvre. De plus, l'envergure des projets touche directement le volume du trafic généré, ce qui peut soulever la crainte des riverains, entraînant malheureusement parfois des recours susceptibles de repousser, voire faire tomber, le projet.

Dimensionnées trop petites en parallèle, les unités rencontrent de nombreuses difficultés techniques et économiques, notamment liées aux sujets sécuritaires et réglementaires. Les contraintes de la méthanisation, additionnées à celle des SPAN3, imposent en effet de devoir intégrer et amortir des fonctionnalités comme la réception des camions de collecte, la gestion des erreurs de tri et des produits emballés, l'hygiénisation… Cela implique alors des seuils de rentabilité pour permettre aux unités de tourner avec un coût de traitement de déchet cohérent face au coût de production du MWh énergétique.

Si, en théorie, des unités individuelles à l'échelle de la GMS (note : Grandes et moyennes surfaces), de la restauration, voire du résidentiel, paraissent optimales pour ce nouveau tri sélectif des petits producteurs, elles ne semblent en réalité pas fournir une réponse pertinente sur de nombreux aspects. En termes d'implantation par exemple, la réglementation impose, entre autres, une distance minimale de 50 mètres d'une habitation qui est, dans les faits, souvent revue à la hausse par précaution. Cela additionné aux contraintes de surface, de rétention, à l'impossibilité d'être disposé en milieu confiné, fait qu'il est impossible d'en faire bénéficier tous les acteurs. Une collecte devrait alors être mise en place pour ces acteurs non éligibles, et le bien-fondé de la solution s'en retrouverait alors à nouveau remis en question.

Vers des capacités de traitement évolutives

Il existe en revanche une échelle intermédiaire permettant d'adopter une forme de « juste échelle » face aux besoins d'un territoire. Cette échelle dépend d'une part des caractéristiques du territoire en question, mais également de l'avancement sur la mise en place du tri sélectif, qui peut nécessiter plusieurs années avant d'atteindre un taux de captation nominal. Elle n'est donc pas forcément fixe et peut au contraire avoir un intérêt à être évolutive. Un bon dimensionnement se caractérise alors par l'association échelle / modularité, qui permet d'atteindre une rentabilité économique pour traiter sur de courtes distances les déchets de tous les acteurs d'une localité.

Des entreprises comme Tryon ont ainsi développé des technologies innovantes, offrant des capacités de traitement évolutives d'environ 1 000 à 10 000 t/an. Ces solutions standards et modulaires permettent ainsi de fournir aux collectivités locales une solution simple et rapide à déployer. Ces solutions peuvent en effet être mises en place en moins d'un an sur de petites parcelles de l'ordre de 2 000 m2, avec très peu de génie civil et une acceptabilité améliorée. Les solutions sont parfois même proposées avec une offre clé en main pour les aspects d'accompagnement au montage du projet, de financement et d'exploitation-maintenance.

La décentralisation des unités permet par ailleurs, en plus de la réduction de la logistique de collecte des déchets, de rapprocher la production de biogaz des zones de consommation. C'est un des critères clé pour le biogaz, très complémentaire aux autres énergies renouvelables grâce à sa production continue, afin de limiter l'aménagement nécessaire aux infrastructures existantes, comme les réseaux de transport et de distribution du gaz naturel.

Avis d'expert proposé parJimmy Colomies, co-fondateur de la start-up Tryon

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1 Commentaire

Ecovia

Le 05/06/2020 à 8h26

Article très décevant. On ne comprend rien à la notion de juste échelle. "Adopter une forme de « juste échelle » face aux besoins d'un territoire" veut tout dire et rien dire sachant que les projets quelqu'ils soient sont déjà dimensionné pour répondre à un besoin de traitement !

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