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Lutte contre le réchauffement climatique : donnons au numérique l’opportunité de réaliser l’impossible

Déléguée générale de Huawei-France, Linda Han plaide ici pour utiliser pleinement les technologies numériques dans les stratégies de décarbonation de nos économies, tout en reconnaissant la nécessité de réduire son impact croissant.

Publié le 29/11/2021

Face à des prévisions scientifiques de plus en plus pessimistes, l'humanité n'a plus beaucoup de temps pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Cette urgence nous oblige à adopter collectivement une approche rationnelle et stratégique.

Cette approche doit être centrée sur les principaux moyens d’atteindre la neutralité carbone : la production d’électricité décarbonée, la transition du parc mondial de véhicules de transport thermiques vers des véhicules électriques et l’optimisation des performances organisationnelles et environnementales des secteurs essentiels de notre économie.

Le pouvoir du numérique dans la décarbonation des industries

En mettant en lumière les sources de gaspillage et les interdépendances, en créant des gains d’efficience et d’efficacité, en rendant possible la modélisation et la simulation de systèmes complexes, le numérique nous permet de faire plus avec moins. Ces efforts pourraient entraîner une réduction de 20 % des émissions de CO2 à l'échelle mondiale d'ici à 2030 et pourraient éviter 10 fois plus d'émissions de CO2 qu'elles n'en produisent réellement.

Pour s’en convaincre, il suffit de s’intéresser à des applications concrètes. Grâce à la collecte et au traitement intelligents des données, les agriculteurs savent désormais optimiser la productivité des cultures, sans avoir recours à des produits chimiques ou un pompage excessif des nappes phréatiques. Dans le secteur du transport, les données ont encore une fois un rôle crucial à jouer en optimisant les itinéraires pour réduire les émissions. Si pour le moment, un tel usage peut paraître anecdotique, il le sera beaucoup moins lorsque les véhicules autonomes et les bornes de recharge feront partie de notre quotidien. Ces évolutions pourraient réduire les émissions de CO2 de 3,6 gigatonnes dans le seul secteur des transports.

 

La technologie au service de la technologie

Aussi prometteuse soit-elle, cette économie décarbonée basée sur les données devra d’abord relever un défi de taille avant de jouer son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique : celui de sa propre décarbonation.

Heureusement, la technologie nous permet une fois encore de faire plus avec moins… Mais cette fois-ci à son propre service. Les données numériques ne sont pas immatérielles. Plus nous en produisons, plus nous sommes dépendants des data-centers, sorte de noyau central de l’écosystème numérique dont la consommation énergétique inquiète. En Europe, cette consommation pourrait augmenter de 28 % entre 2018 et 2030[1], selon les dernières estimations.

L’optimisation des performances opérationnelles et énergétiques des data-centers devient donc un enjeu sociétal majeur pour lequel l’écosystème technologique, clients comme fabricants, a un rôle à jouer. La première étape consiste à construire les data-centers dans des lieux adaptés, afin de permettre aux nouveaux systèmes de refroidissement, tels que la ventilation directe ou les pompes à chaleur eau-eau, de tirer profit des ressources naturelles à proximité.

Ensuite, entrent en jeu les équipements d'alimentation et de distribution, qui sont en fait les principaux consommateurs d'énergie et pour lesquels il est possible de privilégier l’usage de sources d’énergie solaire ou éolienne. Enfin, l’optimisation de la gestion et des opérations de maintenance est également un levier d’action non négligeable. Les machines et tours de refroidissement, les ventilateurs de climatisation et autres équipements énergivores présentent une courbe d'efficacité non linéaire qui rend obligatoire l’ajustement continu des politiques de contrôle en fonction des opérations réelles.

Ce qui est vrai pour les data-centers est également vrai pour d’autres infrastructures, notamment en matière de télécommunications. Les besoins grandissants en connectivité entraînent inévitablement une augmentation de la consommation des réseaux, qui devront être alimentés en énergie par des solutions fiables et durables, capables de réduire l’impact environnemental du réseau pour des performances améliorées.

Ce constat nous autorise à rester optimistes : oui, nous avons encore les moyens d'inverser la tendance, grâce au numérique. Cependant, le secteur des TIC a la responsabilité de s'attaquer aux conséquences négatives du développement et du déploiement des technologies. En parallèle, les secteurs privé et public doivent collaborer pour encourager la transition écologique et préparer une nouvelle génération de professionnels aux enjeux de demain. Cela signifie également que nous devons changer nos schémas de pensée car la réalisation des objectifs fixés par l’Accord de Paris implique d’imaginer des synergies et des collaborations dans des domaines qui, par le passé, auraient pu sembler impossibles… à l’image de l’agriculture avec les nouvelles technologies.

 

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[1] Source : https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/library/energy-efficient-cloud-computing-technologies-and-policies-eco-friendly-cloud-market

Article proposé par : LINDA HAN LINDA HAN

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Crédits photos : Creative Commons

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