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AccueilYannick JadotClimat : les grands émergents bougent, le monde bouge... mais l'Europe piétine

Climat : les grands émergents bougent, le monde bouge... mais l'Europe piétine

Au regard des négociations qui ont abouti au protocole de Kyoto, un paramètre important a changé à l'approche de Copenhague : les pays émergents figurent au centre des négociations. Dès lors, la question à se poser est ailleurs : ne seraient-t-ils pas devenus, contre toute attente, les moteurs de la

Publié le 06/10/2009
En décembre, la communauté internationale va se rassembler à Copenhague pour un Sommet sur le Climat d'une importance cruciale. De Kyoto à Copenhague, notre compréhension de la crise climatique et des réponses à y apporter s'est améliorée. Chaque année, 300.000 personnes meurent déjà des impacts du changement climatique. Et il ne reste que quelques années pour stopper l'augmentation mondiale des émissions de gaz à effet de serre et les réduire, si nous voulons éviter que l'augmentation de la température de notre planète passe au-dessus du seuil dangereux de 2°C. Pour cela, des efforts doivent être faits dans tous les pays. Dans les pays industrialisés évidemment, responsables du changement climatique que nous connaissons aujourd'hui et qui ont à cet égard le devoir de montrer l'exemple. Mais aussi dans les pays en développement, et surtout dans les grands pays émergents. C'est là la différence fondamentale entre les discussions qui avaient débouchées en 1997 sur le Protocole de Kyoto et celles qui nous conduisent à Copenhague. Les grands émergents doivent limiter leurs émissions de gaz à effet de serre avant de les réduire. Et pour cela, la communauté internationale s'est mise d'accord sur le fait qu'ils doivent bénéficier d'un soutien technologique et financier. Les grands émergents sont-ils prêts à agir contre le changement climatique ? A écouter certains pays industrialisés, on peut avoir l'impression que non. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui refusent un engagement fort de leur pays en arguant du fait que la Chine ne suit pas. En Europe, des voix s'élèvent pour dénoncer le soi-disant manque d'action des grands pays émergents, et par conséquent font obstacle à ce que l'Union européenne s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici à 2020 (et non pas de 20%). Quant à la France, elle refuse de chiffrer le soutien financier que l'Europe doit apporter à moyen terme, tout en brandissant la menace d'une taxe carbone aux frontières pour se protéger de ces pays jugés insuffisamment ambitieux. Il y a là un décalage surprenant entre ces prises de position et ce qu'on peut lire régulièrement sur les actions entreprises par les grands pays émergents pour réduire les pollutions locales, assurer leur sécurité énergétique ou créer des emplois, et qui permettent également de limiter la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre. Qu'il s'agisse de production d'éoliennes, de panneaux solaires et maintenant de batteries pour voitures électriques (voire de voitures électriques elles-mêmes), la Chine est désormais le leader mondial toutes catégories. Elle a amélioré son efficacité énergétique d'une manière spectaculaire et est désormais sur le point de se fixer un objectif de réduction de l'intensité carbone de son économie. L'Afrique du Sud a, elle, établi un plan national pour que ses émissions commencent à décliner dès 2020-2025… alors qu'un tel déclin ne serait pas normalement attendu même en 2050. Quant au Brésil, il est prêt à réduire le taux de déforestation de l'Amazonie de 70% en 10 ans, la déforestation étant responsable de trois quart de ses émissions. Les grands pays émergents sont prêts à faire bien plus que leur part équitable de l'effort mondial. Il est loin le temps de Kyoto où ils refusaient tout effort en prétextant que le changement climatique était une affaire de pays riches. La question n'est en fait plus tant celle de leurs actions, mais de leur volonté à les inscrire dans le cadre d'un accord international contraignant. Si le climat est aujourd'hui l'affaire de tous, les grands pays émergents ont toujours une responsabilité historique et une capacité à agir bien inférieures à celle des pays industrialisés. La forme juridique de leur engagement ne pourra donc pas être la même. A quelques mois de Copenhague, la situation politique bouge. Les grands pays émergents s'engagent. Des pays industrialisés jusque là dirigés par des gouvernements peu enclins à réaliser des efforts suffisants montrent l'exemple. Certes, la somme de ces efforts ne nous permet toujours pas de garantir une réponse internationale à la hauteur de l'enjeu climatique. Mais la dynamique politique est désormais positive, et elle doit être entretenue. Ce qui rend d'autant plus surprenantes les déclarations européennes visant à nous préparer à un échec à Copenhague. A croire que l'Union européenne nous prépare en fait à son propre échec, à son incapacité à prendre les engagements, que ce soit de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre ou de soutien aux pays en développement, nécessaires au succès des négociations. Alors que le monde bouge l'Europe piétine. Yannick Jadot Député européen Europe Ecologie, Vice-Président de la Commission du Commerce international

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10 Commentaires

Nicolas

Le 08/10/2009 à 5h37

je vous demande que faut il faire pour assister aux debat a copenhage etant particulier et quant meme concerné par le rechauffement climatique

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Midogu

Le 08/10/2009 à 10h17

La Chine est aussi le premier reboiseur de la planète devant l'Inde et l'Indonésie...

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Fresco

Le 08/10/2009 à 11h51

Je suis d'un pays du Sud. L'Australie avait "loué" des terres pour deposser des déchets radiactif. A l'époque cela à marque les sprits et pour cause. Finalment mon pays d'origine avait dit non de justesse. Les pays riches sont très industrialisés et leurs come back s'annonce dificile. En plus, dans le contexte actuel, stopper net cela signifie beaucoup d'argent ...en moins. Il faut assumer enfin. Les discours sont très loins de la pratique!!

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Nadglobtrotter

Le 08/10/2009 à 17h07

Ca soulage d'entendre enfin du positif sur Copenhague! Cet article est très bien tourné! Même s'il s'agit de dénoncer l'immobilisme européen, on ne ressort pas de la lecture déprimé, comme dans tant d'autres articles (en tout cas pour ma part)! Au moins les choses bougent, il faut espérer que l'UE suivra!

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Océane

Le 08/10/2009 à 18h08

Pourquoi est-il si difficile de tourner la page des énergies fossiles ? Tout le monde sait aujourd'hui, qu'elles vont devenir de plus en plus rare, de plus en plus cher et qu'elles sont polluantes, au point d'être dangereuses pour la planète ?
Les pays industriels doivent fixer les objectifs et se donner les moyens, pour arriver à créer un nouveau monde décarboné, garant des équilibres fondamentaux (et éviter l'emballement des températures). Dans ce monde, il n'y aura pas de place pour les nostalgiques de la révolution industrielle carbonée. Nous n'avons pas le choix, et on attend tous, un engagement fort des politiques pour parvenir à décarboner la planète, et à dévellopper les emplois dans l'économie verte et durable. S'il y a des perdants, il faut les aider à se reconvertir. Il faut créer une dynamique...

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Alo

Le 09/10/2009 à 0h12

Mais pourquoi les dirigeants occidentaux continuent-ils à ne pas croire ce qu'ils savent????
Les occidentaux sont dits "cartésiens et rationnels". Mais qu'est-ce qui les fondent? L'argent, le court terme, la peur, le manque de courage seront-ils les moteurs des décisions et auront-ils le dernier mot?
Non évidemment, ce sont les enfants, leurs enfants, nos enfants..

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TaraMyst

Le 09/10/2009 à 8h24

je cite :

- Les grands émergents sont-ils prêts à agir contre le changement climatique ? A écouter certains pays industrialisés, on peut avoir l'impression que non. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui refusent un engagement fort de leur pays en arguant du fait que la Chine ne suit pas. En Europe, des voix s'élèvent pour dénoncer le soi-disant manque d'action des grands pays émergents, et par conséquent font obstacle à ce que l'Union européenne s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d'ici à 2020 (et non pas de 20%).

C'est le même discours que certains ont fasse au tri sélectif : - Je trierai quand tout le monde triera...

Le chien qui coure après sa queue, ce n'est certainement pas avec de pareils raisonnements que l'on avancera.

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Umwelt

Le 12/10/2009 à 8h09

Bien sur que les fossiles sont dangereuses, polluantes, limitées en stocks, mais il n'en reste pas moins qu'elles ne coûtent absolument rien. Leur densité énergétique (kWh/kg) très importante (négligeable devant le nucléaire, mais écrasante devant les autres moyens de stockage), leur très grande commodité (il est très facile de transporter du pétrole, beaucoup plus que de l'hydrogène) et facilité d'utilisation (on les utilise jusque dans les confins de l'Afrique), et la soif intarissable d'une énergie présentant ces qualités, sont autant d'éléments qui, malheureusement, joueront en la faveur des fossiles pendant encore très longtemps.

Après, il est évident que le coût des fossiles est sous-estimé: on ne prend pas en compte les dégâts sur l'environnement et la santé, mais ça n'arrivera pas de si tôt...

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Veilchen

Le 13/10/2009 à 14h08

Très bon article ,exactement ce que je pense .Je ne comprends pas cette attitude .Y-a-t-il des enjeux que l'on nous cache ? C'est à se le demander puisque l'urgence de la situation semble maintenant prouvée .Quand va-t-on agir tous ensemble ? Nous sommes tous sur la meme galère !

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Max

Le 08/11/2009 à 13h26

merci il nous faut des dirigeants comme vous dans ce monde pour que notre chère planéte ne sobre pas.

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