Si le recours à des circuits courts (coopératives, AMAP, vente à la ferme, marchés de producteurs…), notamment dans la restauration collective figure parmi les priorités du Ministre, il s'agit également d'atteindre l'objectif de 20 % de produits biologiques dans les restaurants collectifs publics en 2012 prévu dans le Grenelle 1 alors que les surfaces bios représentent plus de 2% de la surface agricole utilisée (SAU) en France. Pourtant selon les chiffres de l'Agence Bio parus en octobre dernier, le taux en 2009 de produits bios dans la restauration collective avoisinerait les 1,7 %, selon la directrice Elisabeth Mercier qui table sur seulement 4% en 2012 (contre les 20% attendus).
M. Le Maire a également annoncé qu'il proposerait ''dans les prochains jours'' avec le Ministre en charge du développement durable Jean-Louis Borloo une nouvelle méthode de travail afin de favoriser une agriculture ''durable'' ''dans le respect des contraintes économiques des producteurs''. Pour toute nouvelle mesure, dans le respect du Grenelle, une étude d'impact devra répondre à trois questions : quel est le bénéfice réel pour la société? Le progrès qu'elle permet d'accomplir? Quel est impact économique pour la filière? Cette mesure est-elle mise en place au même niveau par nos voisins européens?'', a expliqué le Ministre de l'Agriculture.
Bruno Le Maire a également précisé devant la presse, le choix pris avec M. Borloo, d'inscrire les mesures environnementales notamment celles en faveur de l'agriculture Haute Valeur Environnementale (HVE) dans le projet de loi Grenelle 2 qui sera examiné à l'Assemblée nationale après les régionales. Rappelons que la fédération FNE avait regretté que le projet de loi de modernisation de l'Agriculture n'envisageait pas la mise en place d'un crédit d'impôt pour les producteurs soucieux d'agriculture à haute valeur environnementale et dénoncé un ''oubli scandaleux''.
Thon rouge : arbitrage du gouvernement dans ''les prochains jours''
Concernant la décision française tant attendue à propos de l'inscription du thon rouge à l'Annexe I ou 2 de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (CITES), M. Le Maire a rappelé qu'il était favorable a une inscription à l'Annexe 2 qui concerne un commerce contrôlé de ces espèces considérées menacées alors que l'annexe I vise à une interdiction. ''Il faut respecter les ressources et les contraintes économiques des pêcheurs'', a-t-il souligné rappelant que ''1.500 emplois étaient liés au commerce du thon rouge''.
Le Président de la République Nicolas Sarkozy qui s'était prononcé en juillet dernier pour une interdiction du commerce international du thon rouge, devrait rendre ses arbitrages dans les ''prochains jours'', selon M. Le Maire.