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Renouvelables : simplification, compléments de rémunération, PPE et éolien offshore au programme de 2016

Le SER a pointé ses attentes pour 2016. Si la simplification, le complément de rémunération et la PPE devraient progresser, le 3ième appel d'offres éolien offshore semble plus problématique. La DGEC affiche une grande prudence sur le sujet.

Energie  |    |  P. Collet
Renouvelables : simplification, compléments de rémunération, PPE et éolien offshore au programme de 2016

A l'occasion de l'ouverture du 17ième colloque du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jean-Louis Bal, son président, a passé en revue les attentes du secteur. L'année sera marquée par la planification pluriannuelle de l'électricité (PPE), les textes règlementaires encadrant le complément de rémunération et la simplification. Autant de sujets qui, jusqu'à maintenant, suivent leur cours. En revanche le troisième appel d'offres éolien offshore, attendu par la profession, ne semble pas progresser. Jérôme Pécresse, le PDG de General Electric Renewable Energy, a été clair sur le sujet : "On attend que les pouvoirs publics tiennent leurs promesses". Rien ne garantit qu'il soit rapidement entendu.

Globalement, 2015 a été une bonne année pour le Syndicat des énergies renouvelables. Outre les annonces favorables faites lors de la COP21 et l'adoption de la loi de transition énergétique, "les énergies renouvelables électriques confirment leur embellie", estime Jean-Louis Bal. En revanche, même si le SER évoque de "belles perspectives", la conjoncture 2016 pourrait être moins favorable. Tout d'abord, la chute du pétrole "porte sérieusement atteinte" au développement des énergies renouvelables thermiques. Autre problème, la chute des prix de gros de l'électricité ne permet de rentabiliser aucun investissement productif dans le secteur. Le "marché européen est déprimé", regrette Jean-Louis Bal, rappelant que le prix du mégawatheure a chuté à 30 euros au cours de 2015.

La neutralité technologique déplait

Parmi les sujets clés de 2016 figure la publication de la planification pluriannuelle de l'électricité. Le décret, qui "déterminera la dynamique" des années à venir, est très attendu par le SER. Que ce soit pour le photovoltaïque, les énergies marines renouvelables (EMR) ou la méthanisation, la PPE devra établir clairement un calendrier d'appels d'offres. Laurent Michel, le directeur général de l'énergie et du climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie, a indiqué que "le premier travail de synthèse est achevé". D'ailleurs, la trajectoire des renouvelables est connue depuis fin 2015, a-t-il rappelé, précisant qu'elle ne devrait subir que "quelques ajustements". Un projet de rapport et de décret devraient être présentés au comité de suivi d'ici la fin du mois de février. Au sujet des appels d'offres, le DGEC indique travailler à une simplification des procédures, afin, entre autres, de réduire le nombre d'aller-retour entre les porteurs de projets et la commission de régulation de l'énergie (CRE). Objectif : gagner 6 à 8 mois de procédure.

Autre sujet phare de 2016 : la fin des tarifs d'achat. Jean-Louis Bal "prend acte" de la confrontation progressive des ENR électriques au prix du marché. Mais, comme tous les acteurs de la filière, le SER attend les textes d'application relatifs au complément de rémunération. Le travail est "bien avancé", explique Laurent Michel, rappelant que le décret est au Conseil d'Etat et les arrêtés ont été notifiés à la Commission européenne. S'agissant des procédures d'appels d'offres, dont le nombre devrait se multiplier dans les trois prochaines années parallèlement à la fin des tarifs d'achats, le président du SER s'est dit "très opposé aux à la neutralité technologique", jugeant "farfelue" l'idée. Cette procédure, envisagée par l'Union européenne, qui consiste à lancer des appels d'offres sans spécification technologique, permet à l'énergie la plus attractive de l'emporter, qu'il s'agisse de solaire, d'éolien ou de biomasse. Laurent Michel s'oppose pour sa part à des appels d'offres "bêtement neutres", ne voulant pas voir uniquement se développer l'énergie la plus compétitive de chaque région.

Par ailleurs, les réflexions sur les bâtiments à énergie positive (Bepos) et sur l'autoconsommation tendent à prouver que les renouvelables atteignent progressivement des niveaux de prix compétitifs. Un nouveau modèle économique "tout à fait crédible" se met en place, estime Jean-Louis Bal. D'ailleurs, il appelle à la mise en œuvre rapide des conclusions du groupe de travail sur l'autoconsommation en prenant garde toutefois aux transferts économiques entre l'Etat, les collectivités, les opérateurs électriques et les particuliers.

L'appel d'offres éolien offshore avant la Présidentielle ?

S'agissant des différentes énergies, le SER plaide pour une simplification des procédures dans l'éolien, thème récurrent du colloque. Le syndicat appelle en particulier à la suppression du permis de construire afin d'aboutir à une procédure d'autorisation unique. Une demande "entendue" par Laurent Michel, le DGEC. Le SER dénonce aussi les tentatives anti-éoliennes. C'est le cas, par exemple, d'un amendement (1) discuté (et rejeté) au Sénat dans le cadre du projet de loi sur la liberté de création, architecture et patrimoine visant à interdire l'implantation d'éoliennes à moins de 10 km d'un monument. Avec quelque 45.000 monuments en France, cela "stopperait définitivement le développement de l'éolien en France", prévient Jean-Louis Bal.

Quant à l'éolien offshore, le SER exprime trois attentes : il faut favoriser la réussite des appels d'offres finalisés, réduire les coûts et assurer l'avenir de la filière. Pour y parvenir le SER plaide pour la mise en œuvre d'une procédure du type "dialogue compétitif" pour la troisième vague d'implantations et croit à un prix de l'électricité produite par les aérogénérateurs à 100 ou 120 euros par MWh d'ici 2030, raccordement compris. Quant au troisième appel d'offres, le risque de report après la Présidentielle de 2017 est "extrêmement préoccupant", estime le SER qui demande son lancement d'ici l'été. Sur ce sujet, Laurent Michel a été très prudent. Il indique avoir entendu le souhait de voir lancé l'appel d'offres avant mai 2017 et admet qu'une annonce en avril 2017 "n'aurait pas de sens". Mais à ce stade il ne promet rien : "quelques propositions ont été faites à la ministre", explique-t-il, laissant entendre que la procédure pourrait être lancée avant la fin 2016. Il a par ailleurs clairement fermé la porte à une procédure de dialogue compétitif, même si la procédure d'appel d'offres peut être améliorée.

Côté photovoltaïque, le SER juge le secteur "sorti de l'ornière", notamment grâce au doublement du volume des appels d'offres. Reste à pérenniser la situation pour préserver les 5.000 emplois du secteur. Autre bonne nouvelle, des offres incluant le stockage apparaissent autour de 250 euros par MWh, un tarif compétitif pour les systèmes électriques insulaires. Enfin, concernant la méthanisation le SER considère qu'il est "justifié" de plafonner l'incorporation des cultures pouvant être utiles à l'alimentation, mais pas celle des cultures intermédiaires.

1. Consulter l'amendement.
http://www.senat.fr/amendements/commissions/2015-2016/15/Amdt_COM-300.html

Réactions2 réactions à cet article

il est beaucoup question d'argent dans cet article ,en revanche on ne lit rien sur la protection des paysages .Ni sur leur valeur esthétique ni sur leur apport économique avec le tourisme rural.

sirius | 08 février 2016 à 16h35 Signaler un contenu inapproprié

@Sirius: Peut-être parce que l’éolien ne nie intrinsèquement en rien aux paysages ni au tourisme rural ? De facto, si les habitants et élus entrent dans une démarche concertée avec le développeur, il y a fort à parier que celui-ci sera prêt à supporter des mesures en faveur dudit tourisme rural (réfaction des sentiers de randonnées, etc.). Pour le reste c’est votre propre manie à être obnubilé par la vue d’une éolienne qui est le vrai problème. Sachant que 100% des recours d’opposants invoquent le paysage et que 80% sont déboutes, vous comprendrez à quel point les mouvements d’oppositions font dans l’obstruction judiciaire plutôt que dans la construction intelligente de l’avenir d’un territoire.

RMG | 09 février 2016 à 10h18 Signaler un contenu inapproprié

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