Avec une croissance constante comprise entre 20 à 30% par an depuis 2008, le solaire thermique collectif se porte bien en France. L'année dernière, 103.800 m² ont ainsi été installés dans les bâtiments collectifs (contre 79.300 m² en 2010), selon Enerplan. Il contrebalance en partie le secteur, plus morose, des installations individuelles.

Un dynamisme de la filière dans le collectif...

Les raisons d'un tel dynamisme ? Tout d'abord, concernant les coûts, l'effet d'échelle joue en faveur de ce type d'installation. Pour les constructions neuves, ces dépenses sont - dans la plupart des cas - incluses dans l'enveloppe globale.

Pour les logements anciens, les initiatives restent toutefois plus limitées. Le plan de rénovation thermique - applicable en 2013 - de la feuille de route pour la transition écologique pourrait toutefois encourager dans le futur le développement du solaire thermique. "Les appels à projets régionaux, le label BBC, les dispositions de loi scellier - qui prennent fin cette année – ont favorisé le développement du solaire thermique dans le collectif, détaille Philippe Gay, coordinateur de missions chez Enerplan, même si le dossier demandé pour le Fonds Chaleur est complexe avec un certain nombre de pièces techniques à fournir, le dispositif s'avère également bien utilisé".

Cette tendance devrait se poursuivre. Le projet de loi de finance pour 2013 maintient la capacité d'intervention de l'Ademe pour la période 2013-2015, avec une priorité donnée aux actions mises en œuvre dans le cadre du Fonds chaleur.

Le Grenelle de l'environnement prévoit lui un objectif de 110.000 tep pour le solaire thermique collectif à l'horizon 2020. Le bilan provisoire du Fonds Chaleur, montre que fin août 2011, 875 projets en avaient bénéficié pour une production de 839 tep annuelle.

Enfin, utiliser la production d'eau chaude sanitaire s'avère un bon levier pour réduire les consommations d'énergies traditionnelles (électricité, gaz, fioul). Le durcissement de la réglementation thermique, avec l'entrée en vigueur de la RT 2012, conduit en effet à construire des habitations plus vertueuses. "Ce poste devient prépondérant parmi les 5 critères retenus pour les calculs de Cep pour les bâtiments", complète Henrick Bauer-Cauneille, Ingénieur Pôle Energie à l'Ademe Paca.

Des technologies concurrentes existent cependant comme les chaudières gaz à condensation ou les ballons thermodynamiques électriques.

...malgré un fonctionnement aléatoire des installations

Plusieurs Directions Régionales de l'Ademe ont initié des audits sur la qualité des installations solaire thermique collectives financées. Ils ont constaté que le fonctionnement des dispositifs laisse à désirer. Schématiquement, seul un tiers des systèmes marchent sans problèmes. Environ un tiers d'entre-elles présentent un disfonctionnement majeur et nécessitent des travaux onéreux. Le reste des installations affichent des résultats corrects. Des travaux peu onéreux pourraient cependant améliorer leurs performances. (cf article suivant)

Dorothée Laperche