"Déjà aujourd'hui, une entreprise connue propose la mise en service plutôt que la vente de ses ampoules, elle peut ainsi recycler les terres rares qui les composent pour en faire de nouvelles, détaille Pierre Houssais, directeur de la prospective et du dialogue Public pour le Grand Lyon, à l'avenir nous pourrions étendre ce modèle à grande échelle”.

Cette option d'économe circulaire est effectivement envisagée dans deux scénarios d'un exercice de prospective à l'horizon 2050 réalisée par l'Ademe. Elle serait ainsi mise en place dans un contexte où le cours mondial des matières premières s'avère élevé, avec une très forte volatilité et où l'Europe impose une forte régulation publique, selon l'Ademe. Le modèle s'articulerait alors entre un recyclage développé de l'ensemble des matières, une forte consommation intérieure du marché des matières premières de recyclage mais également gestion locale des déchets organiques et du BTP.

Mais cette gestion locale ne sera pas un mince affaire pour les collectivités. La question de la fiscalité des déchets et des budgets mis en oeuvre devra être réglée. Sans oublier le phénomène Nimby qui aujourd'hui se développe aussi bien pour des projets d'incinérateur que des projets de méthanisation. L'acceptabilité sociale des sites de traitement des déchets aura-t-elle évolué d'ici 2050 ? Peut-on imaginer des sites installés en plein coeur des lieux de vie ? Le renforcement du recyclage et surtout la baisse de production de déchets à la source sont sans doute une partie de la solution.

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Un recyclage et une réduction des consommations indispensables

“L'effort sur le recyclage n'est utile que si l'augmentation de la consommation des ressources naturelles est inférieure à 1%”, pointe une étude prospective de Veolia Propreté qui se situe à un horizon supérieur à 2100. Et pour avoir un impact satisfaisant sur la préservation des ressources naturelles, le taux de recyclage doit se situer à un niveau élevé, à 80%, selon ce document. L'augmentation démographique et le changement climatique devraient également peser sur la valeur économique des aliments et inciter à la réduction des déchets.

Parmi les outils : l'amélioration de l'étiquetage et des consignes de stockage, l'adaptation de l'offre aux besoins des ménages, des technologies innovantes en particulier dans l'emballage. “L'économie circulaire appliquée à la chaîne alimentaire offrira un potentiel pour la réduction des déchets : réutilisation des emballages, écoulement par des voies alternatives des surplus ou produits écartés par les producteurs et les distributeurs pour des raisons esthétiques, utilisation des déchets pour la production d'énergie”, pointe une étude anglaise. Cette réduction autorise d'autre forme de valorisation. “Avec un volume de déchets alimentaires plus faible, les citadins pourraient utiliser le compost issu des lombricomposteurs, dans les espaces verts, ouverts par la réduction des parkings“, avance Pierre Houssais.

Dorothée Laperche