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Actu-Environnement

La prévention des risques liés aux inondations se renforce

À l'heure où la sécheresse est au cœur des préoccupations actuelles, la politique de prévention des risques d'inondations se renforce en facilitant l'accès à l'information, en incitant à la réalisation de travaux et en poursuivant les contrôles.

Risques  |    |  F. Roussel
En concernant près de 10.000 communes et cinq millions de personnes, le risque inondation est le premier risque naturel en France. Les dramatiques inondations de ces dernières années ont conduit à engager une refonte du dispositif de surveillance et d'annonce des crues. Cette réforme a entraîné une réorganisation territoriale des organismes de surveillance avec l'objectif de passer de l'annonce à la prévision des inondations. Sur le terrain, cela s'est traduit en 2002 par la mise en place de 22 Services de Prévision des Crues (SPC) rattachés aux cours d'eau gérés par l'Etat selon la logique des bassins versants. Ces SPC sont chargés de surveiller les cours d'eau, de prévoir leur évolution et de diffuser l'information. Pour coordonner ces 22 SPC, le Service Central d'Hydrométéorologie et d'Aide à la Prévision des Inondations (SCHAPI) a été créé en juin 2003. Il assure une mission d'appui technique et organisationnel auprès des SPC et une veille hydrométéorologique permanente, 24h/24 sur l'ensemble des cours d'eau en concentrant l'information de vigilance produite par les SPC sous forme de bulletins d'information.
L'objectif poursuivi par cette réforme consiste à donner aux autorités publiques de tous les échelons (national, départemental, communal), un état de la situation et des prévisions pour leur permettre d'anticiper et d'assurer dans les meilleures conditions la préparation et la gestion d'une situation de crise. Dans le même temps, ce nouveau dispositif doit permettre d'informer le plus rapidement et le largement possible les populations concernées.

Cette réforme aboutie aujourd'hui à la mise en place d'une carte de « vigilance crue » accessible par internet. Expérimenté pendant 6 mois, le dispositif est désormais opérationnel. L'information de « vigilance crue » consiste, par analogie avec ce qui est fait dans le cadre de la vigilance météorologique, à fournir des niveaux de risque pour les 24 heures à venir sur les tronçons de cours d'eau surveillés par l'Etat, à l'aide de 4 couleurs : vert, jaune, orange et rouge, en allant du niveau de risque le plus faible au plus élevé. Pour prévoir l'évolution des cours d'eau, les SPC prennent désormais en compte la pluviométrie, l'état des sols et la configuration des bassins versants. La carte de « vigilance crue » est produite deux fois par jour en mode régulier, à 10h et 16h mais peut être actualisée autant que nécessaire en cas de modification de la situation hydrologique amenant un changement de couleur sur un ou des tronçon(s) de cours d'eau.
Déclinée à l'échelle locale de chaque SPC, la carte est plus détaillée car elle intègre des cours d'eau hors périmètre surveiller par l'État et informe sur les stations d'observation qui servent à la surveillance des cours d'eau. Ainsi, pour chaque station, il est possible d'avoir accès aux données en temps réel (hauteur et débit) et à des éléments de référence caractéristiques de la station (coordonnées géographiques, photo du site, données sur des crues historiques ou de référence, etc...). Toutes ces informations sont donc librement accessibles par tous et parallèlement envoyées régulièrement vers les acteurs institutionnels et opérationnels de la sécurité civile. Pour Nelly Olin, ministre de l'écologie et du développement durable, cette carte donnera aux maires des 6.000 communes inondables par les grands cours d'eau et aux autorités publiques une information plus précoce, nécessaire à l'anticipation, à la préparation et à la gestion d'une situation de crise.

Ce nouvel outil est le premier axe de renforcement de la politique de prévention des risques liés aux inondations engagée en 2002. Il complète les Programmes d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) lancés également en 2002 et les Plans de Prévention des Risques Inondations (PPRI) existants depuis plus de 15 ans. Les PAPI regroupent un certain nombre de propositions définies en commun par les collectivités et les services de l'État d'un même bassin versant. Les projets retenus relèvent aussi bien de la catégorie des crues dites lentes (crues de plaine ou crues de nappes) que de la catégorie souvent ravageuse et meurtrière des crues torrentielles. Depuis 2003, 42 bassins versants parmi les plus risqués bénéficient d'un PAPI pour la période 2003-2008. Les propositions se focalisent globalement sur la régulation du débit en amont grâce à la création ou à la restauration des champs d'expansion des crues ; le développement de l'information préventive ; la réduction de la vulnérabilité des constructions établies en zone inondable ou encore le développement de maîtres d'ouvrages locaux agissant à l'échelle de bassins versants. Ces plans sont financés par les Régions, les Départements, l'État et parfois des fonds européens. En 2007, de nouveaux PAPI seront lancés plus particulièrement sur les fleuves Seine et Garonne. Mais Nelly Olin rappelle que ces travaux doivent s'accompagner d'une démarche de maîtrise de l'urbanisation en zones inondables. Aussi, nous devons poursuivre le développement des plans de prévention des risques d'inondations.
Conçu pour les zones urbanisées, le PPRI a pour objectif de réduire les risques en fixant les règles relatives à l'occupation des sols et à la construction des futurs biens. 4.000 communes sont aujourd'hui dotées d'un tel plan et 500 nouveaux PPRI devraient être approuvés d'ici à fin 2007. Pour la Ministre, il est primordial que personne ne puisse accorder de permis de construire en zones inondables. Il en va de la responsabilité des politiques pour ne plus voir de laxisme en urbanisme.
D'ailleurs, depuis le 1er juin 2006, les propriétaires d'un bien immobilier dans une zone exposée à des risques naturels doivent fournir aux acquéreurs et locataires un état des risques naturels et des sinistres pour lesquels ils ont été indemnisés. 13.000 communes sont concernées par cette nouvelle disposition. Les éléments nécessaires pour remplir les documents sont disponibles à 75% sur les sites Internet des préfectures et devraient l'être en totalité d'ici la fin de l'année. De plus, une cartographie des zones inondables et des plans de prévention de risques devraient être disponibles sur internet d'ici deux ans. Les élus et les citoyens ne pourront plus dire qu'ils ne savaient pas, explique Nelly Olin.

La politique de prévention des risques liés aux inondations s'appuie également sur la systématisation du contrôle de la sécurité des ouvrages hydrauliques et notamment des digues. Leur recensement est désormais terminé. Il a permis d'identifier 7.000 km de digues dont un tiers conditionne directement la sécurité de 2 millions de personnes. Suite à ce recensement, les digues font actuellement l'objet d'un examen par les services de police de l'eau et le pôle d'appui technique pour les ouvrages hydrauliques (PATOUH) pour déterminer les risques de rupture et les travaux que devra réaliser leur propriétaire. Deux tiers des digues ont déjà été examinées : 10% d'entre elles nécessitent des travaux importants et 30% des améliorations localisées.
La prochaine loi sur l'eau qui, selon la Ministre, devrait être discutée au Sénat en septembre et à l'Assemblée Nationale en novembre, renforcera les obligations de propriétaire d'ouvrages sensibles pour la sécurité publique. Ils seront ainsi tenus d'assurer une surveillance régulière de leurs ouvrages, dont les plus dangereux devront faire l'objet d'une étude de danger, analysant les conséquences de leur rupture éventuelle et les mesures à prendre pour les réduire.
Mais pour certaines digues aucun propriétaire n'a été identifié alors qu'elles nécessitent des travaux importants : environ 250 km de digues sont concernés.
Cette base de données dénommée BarDigues est aujourd'hui réservée à l'État mais devrait être prochainement rendue publique.

Réactions3 réactions à cet article

Une seule vraie prévention !!

La meilleure de toutes les préventions reste la non-constructibilité en zone inondable et une application stricte des PPRI (Plan de Prévention des Riques Inondation)...

Pas de dérogation de complaisance au profit de quelques propriétaires fonciers !!

Fragued | 26 juillet 2006 à 21h13 Signaler un contenu inapproprié
Re:Une seule vraie prévention !!

La Non constructibilité des zones inondables semble être le bon sens encore faut-il que nous respections tous cette évidence !

Combien de locaux de l'armée ou de collectivités, de routes, de voies de contournement, de stations d'épuration, de parking sont encore réalisés en zone inondable... trop, beaucoup trop hélas !

Une loi contre les inondations doit être juste et équitable pour tous et nos élus ne doivent-ils pas montrer l'exemple ?

Alors pas de dérogation certes, encore faut-il l'appliquer à tous les propriétaires fonciers : Etat et Collectivités y compris !!!

cicgapeau | 26 mai 2007 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié
matériels méthodes de recherche dans.....

Bonsoir et félicitation pour vos recherches mis à porter de main.En effet je suis géographe et je suis entrain d'entreprendre une recherche sur :"les mesures de prévention et d'anticipation des inondtions à cotonou "au su-Bénin et les matériels et moyens informatiques me manquent.Dans quel cas m'aider

cibien | 05 mars 2008 à 17h25 Signaler un contenu inapproprié

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