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L'Ademe évalue les politiques d'efficacité énergétique

Dans le cadre du Conseil mondial de l'énergie, l'Ademe a mené une étude pour évaluer les politiques d'efficacité énergétique et leurs impacts dans 63 pays du monde entier, spécialement dans les pays en voie de développement.

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Dans le cadre du Conseil mondial de l'énergie, l'Ademe a mené une étude pour évaluer les politiques d'efficacité énergétique et leurs impacts dans 63 pays du monde entier, spécialement dans les pays en voie de développement. Le rapport identifie aussi les mesures les plus efficaces.

Achevé en juillet 2004, ce rapport triennal réalisé avec la collaboration de l'Olade (Latin American Energy Organization) et l'Aperc (Asia Pacific Energy Research Centre) sous la coordination d'Enerdata, part du principe que la mise en place de réglementations sur l'efficacité énergétique et d'instruments liés aux prix peut être facilitée par une coordination internationale sur les normes et les niveaux de fiscalité. En outre, même si la priorité des pays en voie de développement reste les investissements dans les infrastructures d'approvisionnement en énergie et une utilisation plus efficaces des unités de productions d'énergie existantes, l'efficacité énergétique s'avère aussi importante pour ces pays que pour les pays industriels. L'échange des bonnes pratiques d'efficacité énergétique entre pays ne pouvant que contribuer à la compréhension mutuelle et bénéficier à l'ensemble des décideurs publics.

Basée sur une enquête portant sur 63 pays, l'étude a consisté à identifier les mesures les plus efficaces qui peuvent être recommandées aux pays ayant décidé de s'impliquer dans le développement et la mise en œuvre de politique de maîtrise de la demande énergétique. Elle s'est concentrée sur quelques mesures phares, en particulier :
. L'existence d'institutions centrées sur l'exécution de la politique nationale d'efficacité énergétique (présentes dans deux tiers des pays examinés) et les programmes formels ou loi, déclinant des objectifs concrets d'efficacité énergétique ou de réduction des émissions de Dioxyde de carbone (C02).
. La création de labels et de normes minimales visant des programmes d'efficacité énergétique pour les appareils électroménagers neufs. Quoique dans les pays en voie de développement, les appareils d'occasion occupent une place très importante.
. Les moyens de financement innovants mis en œuvre, comme l'actionnariat ou la recherche de partenariats entre les pouvoirs publics et les investisseurs privés. Ces fonds ayant pour but de développer à long terme un marché des services d'efficacité énergétique.
. La présence de Centres locaux d'information sur l'efficacité énergétique. Quelque 14 pays européens et 7 pays d'Asie et d'Afrique ont mis en place de tels centres d'information locaux, comparables aux Espaces Info Energie en France.

Rappelons que l'évaluation globale de l'efficacité énergétique repose sur l'intensité en énergie primaire, c'est-à-dire la quantité d'énergie nécessaire pour produire une unité de PIB (richesse économique d'un pays). Le niveau de cette intensité est très différent selon les régions. Il est 25 % plus faible que la moyenne mondiale pour le Japon, l'Europe Occidentale, l'Amérique Latine, et l'Asie du Sud. Il est 40 % supérieur pour l'Amérique du Nord et l'Océanie. Et ces niveaux d'intensité énergétique sont encore plus hauts dans les pays de l'Est et l'ex-URSS.

Dans beaucoup de pays, cette intensité énergétique diminue régulièrement (1,5 % en moyenne dans le monde depuis 1990). La Chine, qui avait le niveau le plus élevé d'intensité énergétique en 1980, a vu ce niveau baissé quatre fois plus vite que le reste du monde. Il se situe maintenant dans la moyenne mondiale.

Cette amélioration de la productivité énergétique au niveau mondial s'explique en partie par les différences dans les rythmes de croissance économique entre les régions et par les changements de structure économique qu'ont pu connaître les différents pays depuis 20 ans. En effet, les services exigent 7 fois moins d'énergie par unité de valeur ajoutée que l'industrie. Ainsi, hors changement de structure de l'économie mondiale, la réduction d'intensité énergétique se limiterait seulement à 1,1 % par an.

Autre constat : la consommation d'électricité des ménages par personne augmente dans toutes les régions du monde. Et si cette augmentation est particulièrement forte dans les pays en voie de développement où la croissance économique est plus élevée et s'accélère, on observe plutôt un ralentissement de cette augmentation dans les pays de l'OCDE depuis 1990. Quant aux émissions de CO2 énergie par habitant, elles varient de manière significative (dans une proportion de 1 à 7) selon les pays et le niveau de développement, mais aussi en fonction du mix énergétique et de l'efficacité de l'utilisation de l'énergie. Les émissions de CO2 énergie augmentent plus lentement que l'activité économique dans toutes les régions, excepté le Moyen-Orient. Pour l'ensemble du monde, l'intensité CO2 du PIB a diminué de 1,8 % p.a. entre 1990 et 2003, la majeure partie de la réduction étant due aux améliorations d'efficacité énergétique.

La version complète de ce rapport est disponible sur le site web du Conseil Mondial de l'Énergie.

Un contexte de forte incertitude géopolitique
La forte hausse des prix du baril résulte sans doute du contexte actuel de forte incertitude géopolitique : événements d'Irak, affaire Ioukos en Russie, instabilité politique au Venezuela… Mais au-delà de ces facteurs conjoncturels, les prix élevés du pétrole traduisent également des tendances structurelles de long terme qui remettent sur le devant de la scène la nécessaire maîtrise des consommations d'énergie :
. La croissance des consommations d'énergie, notamment dans les pays émergents comme la Chine, est telle que l'adéquation entre production et consommation de pétrole n'est plus mécaniquement assurée à moyen terme.
. La lutte contre le changement climatique, dans une perspective ''post Kyoto'', imposera inéluctablement un accroissement des coûts de l'énergie.
. La libéralisation du secteur de l'énergie n'entraîne plus systématiquement des réductions de prix au niveau du consommateur final et les prix spot de l'électricité peuvent atteindre des niveaux très élevés lors des pointes de consommation.
. Les gouvernements, plus particulièrement dans les pays en développement, sont confrontés à une pénurie de financements pour investir dans les outils de production d'énergie qui pourraient répondre à une demande galopante…et préfèrent maîtriser la croissance de cette demande.

Tous ces éléments se répercutent finalement sur les marchés en contribuant à des anticipations à la hausse des prix de l'énergie. Ils justifient en retour la mise en œuvre de politiques visant à maîtriser la dynamique des consommations d'énergie en promouvant une plus grande efficacité de son utilisation. Les politiques d'efficacité énergétique de 2004 ne sont plus celles appliquées au lendemain du premier choc pétrolier de 1973 et depuis trente ans, les Etats ont tiré de nombreux enseignements de leurs expériences passées. Il était donc opportun de dresser un panorama des pratiques actuelles et d'identifier les innovations mises en œuvre dans les pays les plus dynamiques.

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