De son côté, si la tendance actuelle se poursuit, l'UE risque d'ici 2030, de dépendre des importations pour couvrir 65% de ses besoins énergétiques. Pourtant les livraisons de gaz et d'électricité sont constamment dans l'incertitude du fait des risques politiques et de la hausse de la demande. La nécessité de produire et d'utiliser l'énergie de façon plus sûre a donc été soulignée dans un rapport d'initiative sur les sources d'énergie conventionnelles, adopté jeudi dernier par la commission de l'industrie du Parlement européen. À travers ce vote, les députés ont ainsi voulu souligner que les énergies fossiles, comme les autres sources conventionnelles, demeurent très importantes pour assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques de l'Union.
Cependant, toute utilisation d'un combustible fossile entraîne des émissions de CO2, qui sont actuellement la principale cause du changement climatique. Or, l'AIE prévoit un doublement des quantités d'électricité à produire à partir du charbon d'ici à 2030. Cela impliquerait la libération d'environ 5 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère, ce qui représente 40 % de l'augmentation attendue des émissions de CO2 liées à l'énergie au niveau mondial. Compte tenu des engagements de l'UE à combattre le changement climatique, les parlementaires ont de ce fait souligné que les États membres devraient redoubler leurs efforts en matière de recherche et de développement dans le but d'améliorer l'efficacité de la production et de la fourniture d'énergie, de réduire l'impact environnemental, d'améliorer la sécurité des technologies existantes [et] de développer des techniques de stockage pour les énergies renouvelables. Si les combustibles fossiles doivent continuent de jouer un rôle important dans le paysage énergétique, il faudra trouver des solutions pour limiter les effets de leur utilisation à des niveaux compatibles avec les objectifs de durabilité sur le plan climatique.
Les députés ont donc appelé la Commission à soumettre rapidement des propositions législatives sur le captage et le stockage de carbone (CSC) de façon à répondre aux questions juridiques autour du stockage et du transport de CO2. Ils ont souligné que les technologies de CSC devraient être adaptées aux générateurs d'énergie fossiles le plus tôt possible. Des procédés de captage et de stockage du CO2 existent déjà et sont des pratiques établies dans certains secteurs industriels. La technologie est bien au point et éprouvée, mais elle doit être adaptée pour pouvoir être utilisée à une grande échelle d'une façon intégrée dans la production d'électricité.
En attendant, les parlementaires misent encore pour un moment sur le nucléaire. Ils considèrent en effet que l'énergie nucléaire est un composant clé de la fourniture d'énergie dans la plupart des États membres et représente un tiers de l'approvisionnement européen en énergie, ils estiment donc que cette énergie est indispensable pour couvrir les besoins énergétiques de base de l'UE à moyen terme. L'énergie nucléaire est actuellement la plus grande source d'énergie pauvre en CO2 en Europe et les objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre et de lutte contre le changement climatique ne pourront être atteints en cas de renoncement à l'énergie nucléaire, ont-ils souligné. À l’heure actuelle, environ un tiers de l'électricité et 15% de l'énergie consommée dans l'UE provient du nucléaire.