Matériaux biosourcés : « Une formation préalable des entreprises est nécessaire »

Les matériaux d'origine naturelle, qu'ils soient biosourcés ou géosourcés, occupent actuellement une part située entre 1 et 5 % de l'ensemble des constructions neuves, selon les chiffres du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema). Atteindre les 10 % serait néanmoins nécessaire pour respecter la réglementation RE 2020. L'intégration de matériaux comme le chanvre, la paille ou encore la terre crue risque donc de concerner graduellement l'ensemble des métiers de la construction et de la rénovation : des architectes aux artisans et maîtres d'ouvrage, en passant par les bureaux d'étude ou de contrôle.

« C'est toute la chaîne de valeurs du bâtiment qui est concernée par cette approche qualitative biosourcée, a souligné François Leroux, chef de projet « Informer » au sein de l'association Oïkos, à l'occasion du salon BePositive 2023 tenu à Lyon. Les écoles traditionnelles d'architecture ou d'ingénieurs commencent à s'emparer de ce sujet mais cela nécessiterait sans doute d'être encore plus développé auprès des futures générations d'étudiants. » Oïkos œuvre justement à cela au quotidien : informer et former les professionnels du bâtiment « pour mieux leur faire connaître les solutions techniques à leur disposition ». « La réalisation de murs en terre crue ou la mise en œuvre de bottes de paille en isolation sont des techniques extrêmement bien documentées et bordées, a expliqué François Leroux. Mais une formation préalable est nécessaire pour que les entreprises puissent être capables de mettre en œuvre ces matériaux. »