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Se former à la notion de paysage pour mieux aménager son territoire

En prévision du lancement d'une formation des élus sur la notion de paysage, le ministère de la Transition écologique les a interrogés. S'ils sont très sensibles au sujet, la plupart conservent une vision très succincte de cet enjeu.

Article  |  Aménagement  |    
Se former à la notion de paysage pour mieux aménager son territoire

C'est une commande de la ministre Barbara Pompili : monter une formation sur le paysage dans le cadre du plan d'action national pour la formation des élus. Pour le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) à la manœuvre, il était important de partir sur de bonnes bases : « Pour ne pas bâtir le plan de formation sur du vent, nous avons lancé une grande enquête, une sorte de photographie 2021 sur la manière dont les élus appréhendent la notion de paysage », explique Jean-Pierre Thibault, inspecteur général au CGEDD. Avec l'aide de l'Association des maires de France (AMF), les enquêteurs ont pu récolter 1 400 réponses, une « première bonne surprise », selon Brigitte Baccaini. « L'échantillon est représentatif et les réponses sont statistiquement rigoureuses », assure l'inspectrice générale au CGEDD. Ce qui donne tout son sens et son intérêt à cette enquête inédite et pleine d'enseignements.

Le paysage, une préoccupation d'avenir

Au total, 1 376 questionnaires ont été jugés valides et exploitables. Après analyse des réponses, le Cerema et le CGEDD pointent une première donnée : les maires ou présidents d'EPCI élus pour la première fois en 2020 représentent, à eux seuls, 54 % des répondants alors qu'ils ne constituent que 39 % de l'ensemble des nouveaux maires. « Les élus récents représentent plus de trois quarts des répondants, ce qui révèle que le paysage est une thématique d'avenir dans leurs préoccupations », estime le CGEDD.

Cette appétence pour le sujet se ressent également dans l'expression de leur besoin de formation. Plus des quatre cinquièmes des élus ayant répondu éprouvent le besoin « certainement » (52 %) ou « peut-être » (30 %) de « renforcer leurs compétences ou connaissances sur le paysage »« Un tel score est évidemment encourageant pour la suite de la mission : il permet notamment de s'adresser aux organismes que l'on va solliciter pour développer ou renforcer – voire créer – des programmes de sensibilisation-formation dans le domaine du paysage, en pouvant leur dire qu'ils ont de bonnes chances de trouver un nombre non négligeable de volontaires pour suivre de tels programmes », estime le CGEDD. Mais à quoi faudra-t-il les former ? Les autres volets de l'enquête révèlent que la notion de paysage est, pour l'instant, appréhendée de manière restrictive.

Une conception du paysage assez traditionnelle

 
Les élus associent entre trop peu la notion de paysage au projet de territoire  
CGEDD
 
Premier point positif à noter, la majorité des élus interrogés identifient la notion de paysage comme une politique publique à part entière et non comme une question d'appréciation personnelle, de beau ou de moche. D'ailleurs il n'y a pas d'adhésion à l'idée d'une France moche.

Par ailleurs, lorsqu'on leur parle de paysage, les premiers mots qui viennent à l'esprit des élus sont assez positifs : « cadre de vie agréable »« campagne et végétation », voire « biodiversité » ou encore « préservation du patrimoine ». Seul 1 % des répondants y voient une contrainte. Ce qui est assez rassurant, mais traduit aussi une vision habituelle et classique du paysage. « Cette vision nous semble un peu datée, regrette Jean-Pierre Thibault, du CGEDD. La santé et le bien-être ne sont que très peu rattachés au paysage par exemple, tout comme l'adaptation au changement climatique. » La future formation pourrait permettre d'ouvrir à ces notions.

De même, sur la manière dont les élus pensent relever les défis du paysage, 54 % estiment que cela passera par la planification urbaine et l'aménagement des espaces publics. Les alignements d'arbres ou la trame verte et bleue ne sont cités que par 8 % et 10 % des répondants. Les outils de l'urbanisme arrivent largement en tête comme leviers d'action paysagère, devant les outils politiques propres à cette thématique (atlas, observatoires photographiques, etc.). « Les élus associent entre trop peu la notion de paysage au projet de territoire », remarque le CGEDD. « Pourtant, l'approche par projets de territoire permet de traiter les paysages du quotidien, de défragmenter les territoires, de recoudre les tissus », témoigne Joël Baud-Grasse, président de la Fédération des conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE). « L'intérêt du paysage, c'est justement de sortir de l'approche en silos et de travailler sur la cohérence », renchérit Jean-Pierre Thibault.

Reste à ces acteurs à mettre au point les formations adéquates. Sur la forme, les élus plébiscitent les visites commentées de terrain sur leur territoire ou sur les territoires voisins. Le Cerema et le CGEDD prévoient de rendre leurs préconisations durant le mois de janvier au ministère de la Transition écologique.

 
 
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