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L'autoconsommation en plein boom

Energies renouvelables : une place grandissante dans l'économie française Actu-Environnement.com - Publié le 18/09/2017

Longtemps freinée par l'absence de cadre juridique, l'autoconsommation est désormais appelée à se développer fortement. Mais les enjeux sont différents dans l'individuel ou le collectif, en métropole ou dans les zones non interconnectées.

Energies renouvelables : une place...  |    |  Chapitre 9 / 15
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Longtemps attendu, le cadre sur l'autoconsommation est désormais quasiment en place. La publication de la loi de transition énergétique, en 2015, et d'une ordonnance, en 2016, a permis de définir l'autoconsommation et des dispositifs de soutien spécifiques, ouvrant la voie à la multiplication des projets. De fait, le gestionnaire du réseau de distribution Enedis, qui a recensé 14.000 clients en autoconsommation cette année, enregistre de plus en plus de demandes de raccordement avec injection de surplus. "Si l'autoconsommation représente actuellement environ 40% des demandes de raccordement pour les foyers s'équipant de panneaux photovoltaïques en 2016, ce chiffre devrait encore augmenter sensiblement en 2017", note Enedis. De nombreux projets sont dans les cartons et les offres se multiplient, tant dans l'individuel que dans le collectif. Le nouveau gouvernement devrait appuyer cette tendance : "On peut aller beaucoup plus vite, beaucoup plus loin" sur l'autoconsommation, déclarait le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, lors de la présentation du Plan climat, début juillet.

Des enjeux différents selon les segments

 
Si l'autoconsommation représente actuellement environ 40% des demandes de raccordement pour les foyers s'équipant de panneaux photovoltaïques en 2016, ce chiffre devrait encore augmenter sensiblement en 2017  
Enedis
 
Selon l'association Hespul, le gisement photovoltaïque diffus, sur les toitures résidentielles et tertiaires, pourrait contribuer pour moitié aux objectifs de développement de l'énergie solaire en France. A condition de ne pas brider son développement par une approche trop individuelle…

"Le modèle d'autoconsommation / autoproduction peut répondre à une aspiration de consommateurs à un modèle de développement économique local de production d'électricité « verte » qui permette de répondre à leurs propres besoins", notait en 2014 la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC). Mais cet attrait entraîne "des enjeux d'appropriation, par les citoyens, des problématiques liées au fonctionnement du système électrique et des enjeux de pilotage territorial du développement de la production électrique décentralisée, qui nécessitent de donner la possibilité d'agir aux différents acteurs et de faire preuve de pédagogie". Tous les modèles d'autoconsommation ne présentent pas le même intérêt du point de vue de la collectivité et du réseau électrique...

Chez les particuliers par exemple, en l'absence de dispositif de stockage, l'installation photovoltaïque sera souvent sous-dimensionnée pour mettre en corrélation la production (plutôt journalière et estivale) et la consommation, qui intervient plutôt en soirée et plus fortement en hiver. Le taux d'autoconsommation naturelle est en effet estimé entre 15 à 20% (réfrigérateur, box Internet…) et peut être porté jusqu'à 40% avec un pilotage des consommations (ballon d'eau chaude, lave-linge…). Résultat : les installations sont souvent limitées à 1 ou 2 kWc pour augmenter le taux d'autoconsommation, alors qu'elles pourraient atteindre 3 kWc.

En revanche, dans le tertiaire ou l'industrie, production photovoltaïque et profils de consommation sont mieux corrélés. "Les segments des activités tertiaires et industrielles (au sens large : industrie, agroalimentaire, logistique, agriculture, etc.) sont ceux où les profils de consommation et de production peuvent être les plus synchrones notamment grâce à des charges importantes pendant la journée (climatisation, bureautique, groupes froids, etc.) voire à des capacités de stockage liées à l'activité du site (frigorifique, chauffage, etc.), capables d'absorber la production photovoltaïque par exemple", souligne la DGEC. Les appels d'offres nationaux sur l'autoconsommation collective lancés en 2016 et 2017 ont permis d'atteindre en métropole un taux d'autoconsommation moyen de 97,4% pour la première période et de 97,6% pour la deuxième période.

Un groupe de députés Républicains, ayant déposé une proposition de loi visant à lancer la filière de l'autoconsommation en mars 2017, a justement voulu cibler les supermarchés et centres commerciaux. Rappelant qu'il existe "près de 20.000 établissements commerciaux de plus de 1.000 m2" en France, représentant "43 millions de mètres carrés hors réserves et locaux administratifs", ces élus souhaitaient faire de ce secteur le "vecteur de développement de l'autoconsommation en France". Leur idée était de leur demander de produire et d'autoconsommer au moins 5% de leur électricité. "Ce seuil est particulièrement bas, il est probable que nombre d'établissements iront beaucoup plus loin", notaient-ils.

ZNI : permettre la poursuite du développement des ENR

Dans les zones non interconnectées (ZNI), le développement de l'autoconsommation porte sur d'autres enjeux. En effet, "la poursuite du développement des énergies renouvelables devient limitée par les capacités d'accueil du réseau de nouvelles capacités intermittentes", indique la DGEC. Pour l'instant, la puissance des ENR est limitée à 30% de la puissance totale appelée afin de garantir la sécurité électrique. Ces plafonds devraient être revus dans les programmations pluriannuelles de l'énergie (PPE) de chaque ZNI, sans toutefois changer fondamentalement la problématique. Résultat : dans les zones où cette limite a déjà été atteinte, toute nouvelle capacité de production supérieure à 3 kW est automatiquement déconnectée du réseau lorsque la puissance appelée renouvelable atteint 30%. Par exemple, à La Réunion, les déconnexions ont généré en 2014 des pertes de 0,5% de la production d'énergie du photovoltaïque. L'île souhaite augmenter le seuil des ENR à 35% en 2018 et vise une fourchette entre 40 et 45% en 2023. Mais l'autoconsommation, couplée à des capacités de stockage, y devient essentielle également. De fait, la PPE réunionnaise fixe des objectifs pour le photovoltaïque stocké de plus de 100 kWc (+20 MW en 2018 et +30 MW en 2023) et pour les installations de 3 à 9 kWc en autoconsommation (+5 MWc en 2018 et +8 MWc en 2023).

Sophie Fabrégat

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