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De nombreuses entreprises se diversifient dans l'éolien

Eolien : la transition énergétique est en marche Actu-Environnement.com - Publié le 12/09/2016

Le dynamisme de la filière éolienne profite aux entreprises du secteur, mais pas seulement. De nombreuses entreprises ont diversifié leur activité ou envisagent de le faire, tant du côté des PME que de celui des grands groupes.

Eolien : la transition énergétique est...  |    |  Chapitre 8 / 11
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"Ça fait cinq ans que j'ai entamé ma reconversion, de la pêche vers les travaux maritimes. En France, les servitudes maritimes n'existaient plus. J'ai donc commencé à être contacté par des bureaux d'études qui voulaient faire des prélèvements là où les futurs parcs éoliens offshore seront installés. J'ai vu dans cette activité des perspectives intéressantes, plus pérennes que la pêche", raconte Olivier Meslin-Le-Bail. Cet ancien marin pêcheur, installé à proximité du Tréport (76), se jette à l'eau et investit, en 2011, dans un bateau d'occasion utilisé en Angleterre pour les parcs offshore. Aujourd'hui, sa société, STO Logistique, compte trois salariés et fait appel à des renforts réguliers. Ses effectifs devraient doubler d'ici 18 à 24 mois et un troisième bateau devrait rejoindre sa flotte courant 2017. "On est dans l'attente des parcs éoliens même si notre activité est diversifiée : nous travaillons pour des chercheurs, des universités, des ports… Ils font appel à nous car les bateaux de pêche ne correspondent pas aux normes en termes d'hygiène, de sécurité… Finalement, l'éolien représente 20 à 25% de notre chiffre d'affaires". Malgré tout, Olivier Meslin-Le-Bail ronge son frein : "La Belgique a trois fois plus d'ambition que nous pour l'éolien offshore alors qu'elle a seulement 40 kilomètres de côtes. En France, on parle de construire une filière mais on s'arrête à cinq ou six parcs…", regrette-t-il.

 
Les PME y vont aussi Mais le secteur n'est pas réservé aux grands groupes. Les PME y ont aussi leur place, même si elles doivent parfois se regrouper pour conquérir des marchés. A l'instar d'ACN Normandie, un regroupement de 11 PME, sous-traitantes dans l'industrie et le BTP, retenu par Adwen pour fabriquer des composants.
 
Comme lui, de nombreuses entreprises attendent beaucoup du développement de l'éolien en mer ou terrestre. Quelque 750 sociétés sont actives dans ce secteur, d'après l'observatoire de l'éolien 2015. Certaines ont, dès leur création, été dédiées à l'éolien. Mais pour beaucoup, il s'agit d'une diversification, plus ou moins éloignée de leur coeur de métier. Toute la chaîne de valeur de l'éolien est concernée, de la fabrication des composants à la logistique, en passant par la conception même des éoliennes.

De nouvelles passerelles se créent

Les chantiers navals STX ont misé sur l'éolien offshore il y a quelques années, pour remplir un carnet de commandes plutôt vide. Spécialisé dans la construction de paquebots et autres navires de guerre, le groupe a mis son savoir-faire dans la fabrication de fondations pour éoliennes mais aussi de sous-stations électriques destinées aux énergies marines renouvelables (EMR). La première sous-station a été livrée au spécialiste de l'éolien offshore Dong, au Royaume-Uni en 2014. Depuis, deux contrats fermes ont été signés pour une livraison en 2018 (Eon/ Statoil et Rentel). Pour répondre à ces commandes et aux futures (le groupe espère remporter les contrats des futurs parcs français), STX a inauguré en 2015, sur son site de Saint-Nazaire (44), l'usine Anemos, capable de livrer deux à trois sous-stations par an. Quelque 200 personnes travaillent à cette activité aujourd'hui, un effectif qui devrait doubler d'ici deux à trois ans. Chiffre d'affaires attendu : 150 millions d'euros d'ici 2018.

D'autres choisissent de se diversifier dans l'éolien alors même que leur carnet de commandes ne désemplit pas… Comme le spécialiste du transport par câble Poma : "Nous avons une activité pérenne, qui évolue aujourd'hui vers l'export et de nouveaux secteurs, comme le milieu urbain et le tourisme. Nous n'avons pas forcément de besoins d'activité ou de creux de charge, souligne David Saint-André, responsable de Poma Leitwind, la branche éolienne du groupe. L'objectif de notre diversification est d'augmenter notre activité, en capitalisant sur une technologie et des compétences que l'on maîtrise déjà". A priori, le lien entre téléphériques et turbines ne saute pas aux yeux.

Et pourtant… Poma construit depuis des années une génératrice qui peut être facilement adaptée aux éoliennes. "Nous avons développé notre propre technologie motorisée, pour des puissances de l'ordre du mégawatt. L'idée était donc de concevoir une éolienne autour de cette génératrice à attaque directe". La complémentarité entre ces deux activités ne s'arrête pas là : "Nous sommes habitués aux grands projets d'infrastructures, qui font évoluer un territoire, qui sont portés par des élus et différents partenaires locaux, et qui impliquent les citoyens". Les compétences se rejoignent aussi pour la motorisation, les composants électriques, la mécanique, le levage, la maintenance…"Toutes les compétences que l'on emploie déjà pourront être mises à disposition de l'activité éolienne, mais on va devoir certainement redimensionner les équipes et créer de nouveaux emplois. Dans la maintenance, alors que jusque-là notre activité était concentrée en montagne, nous allons devoir déployer des équipes là où se situent les parcs éoliens, en plaine", explique David Saint-André.

Poma Leitwind envisage ainsi le recrutement de quelques dizaines de personnes dans les prochaines années. D'ici 2017-2018, elle vise la fabrication et l'installation de 10 à 20 éoliennes par an. L'entreprise construit une nouvelle usine, en Savoie, qui sera dédiée à la fabrication d'éléments pour les télécabines, mais aussi de nacelles d'éoliennes. Elle concevra elle-même, pour son éolienne, le moyeu, la nacelle, la génératrice et les convertisseurs de puissance. Les mâts devraient être fournis par un fabricant bourguignon. "On veut s'approvisionner localement. Notre stratégie est de faire une éolienne 100% made in France, y compris pour les sous-composants. Nous sommes convaincus que l'offre est suffisante et compétitive en France".

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