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Quelques perspectives pour la décennie à venir ?

Eolien : la filière conforte ses atouts pour la transition écologique des territoires Actu-Environnement.com - Publié le 22/10/2018

Le niveau d'ambition des objectifs français et européens en matière d'énergies renouvelables est déterminant pour créer les marchés. Si l'Europe est parvenue à un accord pour 2030, la programmation française est attendue avec impatience.

Eolien : la filière conforte ses atouts...  |    |  Chapitre 5 / 17
Quelques perspectives pour la décennie à venir ?
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Annoncée pour l'été 2018, la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) a été reportée à fin octobre. Elle doit fixer, pour les horizons 2023 et 2028, le niveau d'ambition de la France en matières d'énergies renouvelables, décliné par filière. La PPE fixe la trajectoire pour atteindre les ambitions inscrites dans la loi sur la transition énergétique : augmenter la part des énergies renouvelables à 23% de la consommation finale brute d'énergie en 2020 et à 32% de cette consommation en 2030. A cet horizon, les énergies renouvelables doivent représenter 40% de la production d'électricité.

Seulement voilà, l'un des grands objectifs de cette loi, réduire la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité en 2025, ne sera pas respecté. Le gouvernement a annoncé le report de cette échéance à 2035, laissant craindre une baisse des ambitions dans le rythme de déploiement des énergies renouvelables…

Les objectifs 2018 quasiment atteints

Pourtant les objectifs 2018 sont quasiment atteints. Les professionnels demandent donc une accélération des ambitions pour les prochaines échéances. L'actuelle PPE prévoit d'augmenter la production d'électricité renouvelable à hauteur de 150 à 167 TWh en 2023. A consommation et solde exportateur stables, la production d'électricité renouvelable représenterait alors 28 à 31% de la production électrique et 32 à 35% de la consommation électrique en 2023. Pour atteindre ces objectifs, la capacité éolienne terrestre installée devrait être de 15 GW en 2018 et entre 21,8 et 26 GW d'ici 2023, soit une puissance moyenne installée de 1,5 à 2,2 GW par an entre 2019 et 2023. Par ailleurs, il faudrait mettre en service entre 2018 et 2023 les projets éoliens en mer déjà sélectionnés (3 GW) et attribuer, d'ici 2023, “des projets à hauteur de 500 à 6.000 MW de capacités éoliennes en mer posées supplémentaires”.

Où en est-on aujourd'hui ? Au 30 juin 2018, la puissance du parc de production d'électricité renouvelable s'élève à 49.669 MW, selon le panorama de l'électricité renouvelable publié par RTE, Enedis, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et l'Association des distributeurs d'électricité (AdEef). La production d'électricité renouvelable a atteint 105,5 TWh entre juin 2017 et juin 2018, soit 96% de l'objectif national fixé pour fin 2018. L'éolien terrestre s'approche lui aussi de son objectif 2018, à 93%. Enfin, les six parcs en mer ont été confirmés par le gouvernement, après renégociation des tarifs d'achat avec les porteurs de projet. Le calendrier devrait être le suivant : 2021 pour Saint-Nazaire, 2022 pour Fécamp, 2023 pour Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et
Le Tréport, et 2024 pour Yeu/Noirmoutier.

Quelle ambition pour 2028 ?

La deuxième PPE, attendue pour fin octobre, devrait réviser les objectifs 2023 et fixer de nouveaux objectifs pour l'horizon 2028. Le gestionnaire de réseau RTE a présenté, fin 2017, cinq scénarios de transition énergétique, dans la perspective d'une baisse du nucléaire à 50% d'ici 2025. Ceux-ci tablent sur des fourchettes allant de 30 à 52 GW pour l'éolien terrestre et 5 à 15 GW pour l'éolien en mer. Soit une réelle accélération du rythme d'installation des parcs. Le gouvernement choisira-t-il les fourchettes hautes alors qu'il vient de renoncer à l'échéance de 2025 pour la réduction du parc nucléaire ? Seule certitude : la nouvelle PPE devrait fixer le calendrier des futurs appels d'offres, que ce soit pour l'éolien terrestre ou en mer (et notamment flottant). En parallèle des travaux français, l'Europe s'est fixé de nouveaux objectifs dans le cadre de la révision de la directive énergies renouvelables. En 2030, les ENR devront représenter 32% du mix énergétique européen. Cet objectif contraignant pourra être revu en 2023. La précédente directive, datant de 2009, fixait des objectifs nationaux, ce qui n'est pas le cas de cette nouvelle directive. Ainsi, la France devait atteindre 23% d'ENR en 2020. Une cible loin d'être atteinte (16% en 2018)…

UE : neutralité des appels d'offres et repowering

L'Union européenne révise également les outils et le cadre relatif aux énergies renouvelables, dans le cadre du paquet énergie propre. La Commission européenne souhaite notamment que les Etats généralisent les appels d'offres neutres technologiquement, pour mettre en compétition les différentes technologies et abaisser les coûts. Une mesure que ne soutient pas la France. Le premier appel d'offres bi-technologies (photovoltaïque et éolien), lancé en Allemagne, a été remporté à 100% par le solaire. Aucun projet éolien n'a été retenu. La filière redoute le même résultat pour l'appel d'offres expérimental lancé en France fin 2017.

 
Un appel pour l'éolien flottant en Méditerranée La première éolienne offshore française est flottante. Installée au large du Croisic (Loire-Atlantique), elle injecte ses kilowatts heure sur le réseau national depuis le 19 septembre. Alors que quatre fermes pilotes devraient voir le jour d'ici 2021, dont trois en Méditerranée, un appel a été lancé pour accélérer le déploiement de la technologie dans cette zone. Régions méditerranéennes, acteurs économiques et professionnels de la filière comptent parmi les signataires.

“La capacité éolienne flottante que nous visons est de 3 GW cumulés et en service à horizon 2030, souligne l'appel. Cet objectif commun sera inscrit dans les schémas régionaux de développement (Sraddet) des régions Sud-Provence Alpes Côte d'Azur et Occitanie/Pyrénées-Méditerranée”. Les signataires demandent l'organisation d'appels d'offres commerciaux réguliers à compter de 2019, dans le but d'atteindre les 3 GW de projets d'ici 2030.
 

La Commission européenne souhaite également, toujours dans la perspective d'abaisser les coûts, que certains appels d'offres deviennent transfrontaliers. Neuf pays européens se seraient déjà engagés à ouvrir une partie ou l'intégralité de leur mécanisme de soutien aux pays voisins : l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Estonie, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, le Portugal et la Roumanie. Le paquet législatif européen comprend également des mesures très attendues par les professionnels. La Commission veut par exemple faciliter le repowering des installations existantes et demande donc aux Etats membres de mettre en place des procédures simplifiées (guichet unique, délais réduits…). Des mesures sont également prévues pour faciliter l'intégration des énergies renouvelables sur les marchés : écrêtement, passage du pas de temps des écarts à 15 minutes, règles pour faciliter le stockage.

Sophie Fabrégat

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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