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"Les études environnementales représentent un budget conséquent pour les projets offshore"

Les promesses de l'éolien en mer Actu-Environnement.com - Publié le 11/05/2015

Les projets éoliens offshore sont soumis à étude d'impact et à un suivi environnemental de l'installation au démantèlement des mâts. Le point avec Rémi Casteras, responsable des études techniques et environnementales chez wpd offshore France.

Les promesses de l'éolien en mer  |    |  Chapitre 4 / 5
"Les études environnementales représentent un budget conséquent pour les projets offshore"
Environnement & Technique N°347 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°347
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Actu Environnement : L'éolien offshore est une activité relativement récente. Que sait-on de ses impacts environnementaux ?

Rémi Casteras : Nous n'avons pas encore de parcs offshore en France, mais d'autres pays voisins ont déjà de l'expérience sur ce sujet : 75 fermes éoliennes sont installées en Europe du Nord. Certaines d'entre elles sont implantées dans des milieux proches de ceux de la Manche où seront établis nos futurs parcs, Fécamp et Courseulles-sur-Mer. Les fermes en mer du Nord, de l'estuaire de la Tamise ou proches des côtes belges bénéficient déjà d'un bon retour d'expérience sur les effets sur les milieux. Nous pouvons nous appuyer sur leurs études d'impact et leurs suivis environnementaux, ainsi que sur les évaluations environnementales réalisées pour d'autres activités maritimes : les ports, l'extraction de granulats, les câbles sous-marins… Aujourd'hui, une bibliographie conséquente sur les impacts environnementaux des activités en mer existe.

AE : Il y a néanmoins des données qui sont propres à chaque site…

RC : Effectivement, pour établir l'état initial des milieux, certaines données étaient manquantes sur la Manche. Nous avons donc réalisé des études. Pour le parc de Fécamp, cela représente deux ans de suivi par bateau, par avion, l'installation de radars en mer, la réalisation de prélèvements sous-marins par des plongeurs… afin de mieux connaître la faune marine et les populations d'oiseaux. Ces études représentent un budget très conséquent, de l'ordre de 2 M€, soit cinquante fois plus que pour un parc terrestre.

AE : Est-ce que des partenariats ont été menés avec des équipes de chercheurs ou des associations ?

RC : Nous travaillons effectivement avec différentes structures universitaires. Nous avons réalisé, avec l'université de Caen, des campagnes sismiques. Nous collaborons également avec des associations, comme par exemple la Cellule de suivi du littoral normand sur la biologie des fonds marins, ou le Groupe ornithologique normand sur l'observation des oiseaux marins et le Groupe mammalogique normand sur les chauves-souris et les mammifères marins. Nous cofinançons un projet mené par l'Agence des aires marines protégées sur l'acquisition de données à l'échelle de la Manche sur la mégafaune marine, ainsi que sur le suivi télémétrique de colonies de mouettes tridactyles installées à proximité de nos projets. L'objectif est de mutualiser les efforts de recherche.

AE : Outre l'évaluation de l'état initial, vous devez aussi assurer un suivi des effets environnementaux…

RC : Oui, nous avons des programmes de suivi avant la construction, pendant et après. Ces suivis seront également réalisés par bateau, avion, radars… Ils porteront sur le bruit, les oiseaux, les substances chimiques ou encore l'effet récif. Cela représente un budget de 5 M€ sur la vie du parc.

AE : Quels sont les principaux impacts environnementaux de vos projets éoliens offshore ?

RC : Cela dépend du projet et du milieu sur lequel il est implanté. Pour le parc de Courseulles-sur-Mer, un des principaux effets intervient lors de la phase de construction et du battage des pieux. Le bruit de cette opération est conséquent et peut provoquer des lésions permanentes chez les mammifères marins qui évoluent à proximité (phoques, marsouins). Les rideaux de bulle généralement utilisés pour limiter le bruit ne sont pas opérants en haute-mer, en raison des courants. Nous avons donc dû envisager une autre solution. L'objectif est de faire fuir temporairement les mammifères hors de la zone de travaux. Cinquante minutes avant le battage, nous mettrons en œuvre des effaroucheurs. Avant le démarrage, nous vérifierons à l'aide de bouées équipées de détecteurs qu'ils ont effectivement quitté la zone.

Pour le parc de Fécamp, l'impact en phase de construction sera moindre. La problématique environnementale se pose davantage pendant la phase d'exploitation, sur les effets du parc sur le courant marin.

Globalement, alors que les premiers parcs offshore ont été installés il y a plus de vingt ans, il n'y a pas eu d'impacts très inquiétants observés. La distance entre chaque éolienne est suffisamment importante, tout comme la distance entre le parc et la côte, pour éviter des effets négatifs majeurs.

AE : Certaines études montrent que ces parcs peuvent même parfois avoir des effets positifs pour la faune locale…

RC : Autour des fondations des éoliennes se crée un effet récif : tout un nouveau milieu s'installe, comme on a déjà pu le constater autour des épaves de bateaux. Des moules commencent à s'implanter, puis toute une chaîne alimentaire, avec de nouvelles espèces de mammifères ou d'oiseaux. Des phoques, des marsouins, des cormorans viennent chasser à proximité des parcs. L'installation de fermes offshore limite également la circulation des bateaux. Cela peut donc créer une zone de calme relatif à l'intérieur du parc, pour certaines espèces.

AE : L'autorité environnementale a récemment donné son avis sur l'étude d'impact du parc de Courseulles-sur-Mer et demande des précisions sur certains effets (bruit, oiseaux, substances chimiques) et les mesures envisagées pour les réduire et/ou les compenser. Quelle suite allez-vous y donner ?

RC : Nous étudions actuellement l'ensemble des demandes de précision faites par l'Autorité environnementale et allons établir un mémoire en réponse.

Propos recueillis par Sophie Fabrégat

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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