Géré par CDC Entreprises et s'appuyant sur l'expertise de l'Ademe, le nouveau fonds commun de placement à risque, baptisé FCPR Écotechnologies, doté de 150 millions d'euros sur 12 ans, vise à aider les petites et moyennes entreprises françaises innovantes
Le fonds s'inscrit dans le cadre des programmes d'action des Investissements d'avenir lancés en 2010. Ses domaines d'intervention sont les énergies renouvelables, la chimie verte, les réseaux électriques intelligents (smart grids), la valorisation des déchets et la dépollution, ainsi que le véhicule du futur.
Lancé le 4 juillet 2012, le fonds vise des prises de participation minoritaires via des opérations en fonds propres et quasi fonds propres. Son but est d'aider les jeunes PME spécialisées dans ces nouvelles technologies, qui "malgré un fort besoin d'innovation (…) ne parviennent pas à financer leur croissance et à accroître leurs fonds propres pour se développer, en particulier lors de passage aux phases industrielles", avaient expliqué l'Ademe et CDC Entreprises alors que les fonds privés se font rares. "Le fonds vient ainsi combler un vide entre les financements en amorçage et en capital développement", avaient souligné les deux établissements publics.
Il s'appuie sur l'expertise technico-économique de l'Ademe qui évalue et présélectionne les projets candidats issus des Appels à manifestation d'Intérêt (AMI). La décision formelle d'investissement est prise par la société de gestion CDC Entreprises. Le FCPR Ecotechnologies investira des montants de 1 à 10 millions d'euros, ''en recherchant systématiquement un co-investissement avec des acteurs privés, dans une logique d'investisseur avisé", avaient ajouté les partenaires.
Il s'agit de prises de participation directe dans ces PME "pour faire du capital-risque. CDC Entreprises prend une part d'investissement minoritaire (10 à 20%). Puis lorsque l'entreprise aura atteint un stade de développement et de rentabilité suffisant, CDC Entreprises revendra ces parts de capital", a expliqué Laurent Arthaud, directeur général délégué de CDC Entreprises.
Une première liste de PME candidates a été pré-sélectionnée par l'Ademe dans le cadre des AMI avant la création du fonds. Parmi cette liste, CDC Entreprises a examiné une soixante de dossiers à ce jour, a précisé M. Arthaud. D'ici la fin 2012, devraient être annoncées les deux ou trois premières PME soutenues par catégorie de filière, celles ayant déposé leur dossier depuis 2 ans, selon lui.
L'investissement par PME sera au minimum de 1 M€, le ticket moyen est situé entre 3 à 5 M€, a-t-il précisé. "Il faut pouvoir mettre suffisamment d'argent pour que la PME atteigne un seuil de rentabilité. Généralement, on investit au début puis on est amené à réinvestir un peu plus tard. On envisage potentiellement de financer en fonds propres jusqu'à 7 à 8 millions d'euros par société" d'ici à cinq ans. Un fonds d'investissement "peut être donc amener à intervenir en plusieurs étapes dans une même entreprise''.
Le fond doté de 150 M€ devrait au total financer 15 à 20 entreprises d'ici à 12 ans. L'objectif est de réaliser "jusqu'à 6 à 7 opérations d'investissement par an", a indiqué M. Arthaud.
Rachida Boughriet
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