Alors que la France s'est fixée des objectifs ambitieux en faveur du solaire thermique suite au Grenelle, le marché est en régression depuis plusieurs années. Pourtant le potentiel est là.
Inépuisable, disponible partout et surtout gratuite, la chaleur du soleil séduit. Le principe de favoriser les apports directs de chaleur solaire dans un bâtiment est la base de nombreux systèmes constructifs même si ce principe de bon sens a tendance à disparaitre. La chaleur du soleil fait même l'objet de nombreuses recherches en thermodynamique dans l'idée de concentrer cette chaleur pour fabriquer de l'électricité ou alimenter en énergie des procédés industriels (solaire thermique à concentration). Mais c'est surtout dans le bâtiment pour alimentation du réseau de chauffage et d'eau chaude sanitaire que la chaleur solaire a toute sa place.
Solaire thermique dans le bâtiment : un marché en stagnation
Le parc mondial du solaire thermique dans la construction est en constante augmentation depuis près de dix ans. Fin 2010, la puissance solaire thermique installée dans le monde était de 195,8 GW soit une surface équivalente d'environ 279,7 millions de m2 dont 60% installés en Chine et 18,4% installés en Europe.
Cependant le marché européen est en régression depuis plusieurs années. En 2011, le marché du solaire thermique s'est élevé à 2,6 GW - portant la puissance du parc à 26,3 GW - soit une surface supplémentaire de capteurs de 3,66 millions de m2 contre 3,75 millions en 2010 et 4,17 millions de m2 en 2009.
Capacités de solaire thermique installées par an en France et dans d'autres pays européens (Estif) |
Quatrième marché européen derrière l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, la France, a également enregistré une baisse de 2% de ses surfaces installées en 2011. Même si les installations en bâtiments collectifs progressent, ça ne suffit pas à endiguer le recul en résidences individuelles.
Pourtant dans le cadre de leurs plans nationaux pris en application de la directive énergie renouvelables 2009/28/CE, les 27 Etats membres se sont fixés un objectif de consommation de chaleur solaire de 3.019 kilos tonnes équivalent pétrole (ktep) en 2015 et 6.348 ktep en 2020 soit plus de 4 fois plus qu'en 2010 (1.449 ktep). "Ces objectifs ne cadrent pas avec la tendance actuelle et nécessiteront des politiques plus ambitieuses et contraignantes", note le cabinet européen de statistique Eurobserv'Er.
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