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Actu-Environnement

La commission européenne veut faire de l'Europe un pôle d'excellence en responsabilité sociale des entreprises

Avec le lancement de l'Alliance européenne pour une entreprise compétitive et durable, la Commission européenne veut promouvoir la responsabilité sociale et environnementale des entreprises en encourageant les bonnes pratiques.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Dans une communication récente, la Commission européenne invite les entreprises à afficher leur engagement en faveur du développement durable, de la croissance économique et de l'amélioration qualitative et quantitative de l'emploi, pour faire de l'Europe un pôle d'excellence en matière de responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE).
Des progrès importants ont été accomplis dans le domaine de la RSE depuis qu'en mars 2000, le Conseil de Lisbonne a fait appel au sens des responsabilités sociales des entreprises. Un livre vert (2001), une communication (2002) et la mise sur pied d'un forum plurilatéral européen sur la RSE (le «forum RSE») en 2004, ont marqué des étapes importantes dans ce processus. Pourtant, selon la Commission, l'adoption, la mise en œuvre et l'intégration de la RSE par les entreprises européennes pourraient encore être améliorées : les salariés, leurs représentants et les syndicats devraient jouer un rôle plus actif dans l'élaboration et l'application de ces pratiques. Les acteurs externes, et notamment les ONG, les consommateurs et les investisseurs, devraient intervenir davantage pour encourager et récompenser le comportement responsable des entreprises. À tous les niveaux, les pouvoirs publics devraient renforcer la cohérence de leurs politiques en faveur du développement durable, de la croissance économique et de la création d'emploi.

C'est pourquoi, convaincue que la meilleure solution pour développer la RSE est de travailler plus étroitement avec les entreprises européennes, la Commission approuve le lancement d'une alliance européenne pour la RSE. Cette initiative est basée sur la contribution d'entreprises actives en termes de responsabilité sociale et environnementale et qui souhaiteraient la promouvoir en présentant leurs pratiques. Cette promotion aurait pour but de sensibiliser à la RSE ainsi qu'à ses résultats en vue de susciter l'intérêt des spécialistes, des responsables politiques, des consommateurs, des investisseurs et du grand public à tous les niveaux appropriés en Europe et ailleurs. L'objectif consiste à mieux intégrer la RSE dans les politiques d'entreprise. L'alliance souhaite également assurer l'établissement d'un environnement favorable à la RSE grâce à la stratégie européenne pour la croissance et l'emploi (stratégie de Lisbonne) et à l'amélioration de la réglementation.
Pour la commission, il ne s'agit pas d'un instrument juridique nécessitant l'aval des entreprises, de la Commission ou d'une autorité publique, mais plutôt d'une option politique en vue de généraliser la RSE dans les entreprises européennes.

Cette alliance est le résultat de plusieurs années de discussions, de déclarations et de consultations publiques avec l'ensemble des parties prenantes, en particulier au sein du forum plurilatéral européen sur la RSE, qui a présenté son rapport final en 2004. Le forum a servi de plateforme de discussion aux représentants européens des entreprises, des employeurs, des syndicats et des organisations de la société civile pour qu'ils s'accordent sur des recommandations visant à développer la pratique de la RSE et à la rendre plus efficace.
Ce forum a également entériné la définition de la RSE comme étant l'intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Ainsi selon la Commission, les entreprises ont un comportement socialement responsable lorsqu'elles vont au-delà des exigences légales minimales et des obligations imposées par les conventions collectives pour répondre à des besoins sociétaux.
Les participants au forum n'ont, en revanche, pas pu s'accorder sur des thèmes tels que les obligations d'information des entreprises ou la nécessité de normes européennes sur le sujet. Selon la commission, la RSE étant, par essence, une démarche volontaire des entreprises, une approche imposant à celles-ci de nouvelles obligations et formalités administratives risquerait d'être contre-productive et serait contraire aux principes de l'amélioration de la réglementation.
Sur ce point, les divergences persistent. La confédération européenne des syndicats, engagée depuis quatre ans dans le processus de concertation, s'étonne du refus de l'Union européenne de fixer des lignes d'orientation aux actions des entreprises.
Pour l'association Les Amis de la Terre, cette décision va renforcer chez les citoyens le sentiment de démission des instances européennes. Elle appuie l'idée qu'à l'heure où les entreprises multinationales affichent des profits records, peu importe si elles n'assument pas leurs responsabilités environnementales et sociales.
En revanche du côté des entreprises, on est plutôt satisfait. Pour le MEDEF, le lancement de l'Alliance européenne pour une entreprise compétitive et durable est un changement de cap majeur. Il appelle les entreprises à rejoindre l'alliance et les invite à travailler avec d'autres partenaires (organisations syndicales, ONG) afin de contribuer activement à son succès.

À travers cette alliance, la Commission souhaite conférer une plus grande visibilité politique à la RSE, afin de reconnaître les efforts déjà déployés par les entreprises européennes en la matière et les encourager à aller plus loin. À compter de l'année 2006, des réunions de synthèse avec toutes les parties prenantes seront organisées pour faire le point sur les progrès réalisés par rapport aux recommandations du forum sur la RSE et sur d'autres tendances, développements et innovations en matière de RSE.
Le résultat recherché par la création de l'alliance est la participation librement consentie des entreprises à la réalisation des objectifs de la stratégie de Lisbonne et de la stratégie en faveur du développement durable. Mais ce résultat dépendra largement de l'engagement des parties prenantes. Consciente que la RSE ne pourra se généraliser sans l'appui actif et les critiques constructives des parties prenantes n'appartenant pas au monde de l'entreprise, la Commission les a invitées à exploiter pleinement les possibilités que leur offre l'alliance.

Réactions5 réactions à cet article

Ah, la RSE !!!!

Que le MEDEF s’intéresse à la RSE qui inclut le « développement durable », c’est une bonne chose, si ça n’est pas un vert manteau qui cache plus ou moins habilement des réalités plus tristes.

Maintenant, comme toujours, comme pour le "développement durable", etc. qu’on soit ou non hebdomadairement maintenu déniaisé par le Canard enchaîné, il faut s'entendre sur ce qu'on met derrière le terme RSE . Est-ce partout compatible avec l' objectif de rendement actionnarial à deux chiffres que visent "avant tout" la plupart des grosses entreprises ?
Remarquez que les « grands » chefs d’entreprises , à la réputation surfaite ou non, ne risquent pas grand-chose avec leur écoeurant et insultant « golden hello » (un beau « paquet » à l’embauche », leur tout aussi écoeurant et injustifié « golden good bye » (un autre gros « paquet » à la démission-licenciement), plus le rendement de leurs stocks-options. Mais peut-on imaginer un patron de grande entreprise brusquement touché par la grâce qui impulserait une nouvelle direction de façon plus ou moins irréversible avant d’être inévitablement viré, et avant de donner son scandaleux « golden good by » (ou golden parachute, si vous préférez) à une bonne oeuvre écologique ?

Rare, hélas, mais il y en a quelques uns, sont les PDG qui possèdent, éventuellement avec la famille, la majorité des actions de l’entreprise et peuvent donc agir sincèrement au bénéfice premier de l’environnement .

Heureux celles et ceux qui travaillent dans leur entreprise.

Quant aux salariés d'autres entreprises sensibles aux réalites environnementales et sociétales, s'ils peuvent au moins essayer de limiter la casse, c'est déjà çà de pas perdu qui leur permettra de toujours se regarder dans la glace.

Constructif | 06 avril 2006 à 09h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Ah, la RSE !!!!

Et oui.. vous avez tout compris... et c'est un sujet que je connais bien puisque je travaille en industrie, et pas des moins polluantes... mais je m'active justement pour que mes "valeurs vertes" diffusent auprès de la direction. Mais il faut arrêter de se voiler la face et de rester d'un extrême écologisme.. il est clair que le monde d'aujourd'hui est dirigé par le marché...et que très rare sont les patrons à grande conscience écolo...le développement durable est intéressant pour l'entreprise à partir du moment ou il y trouve un intérêt, qui contribuera plus ou moins directement à terminer dans son porte-feuille... tout l'objectif consiste à entrer dans ce jeu et faire comprendre, prouver, que de telles actions ne seraient que positives pour la santé de son entreprise (plus difficile quand il ya un actionnariat derrière)...
toujours est il que même si il y a clairement des abus dela aprt d'industriels, le fait de passer de "l'autre côté" fait également comprendre le point de vue de ceux-ci (et du MEDEF)...

greendays | 06 avril 2006 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:Ah, la RSE !!!!

La RSE ou DD cristallise aujourd'hui espoirs et crispations.
Espoirs pour ceux qui savent le chemin qui reste à parcourir mais qui ont aussi à l'esprit que de tels changements, qu'ils viennent des entreprises ou d'autres institutions (le politique ferait bien de balayer devant ses administrations...), ne se décrètent ni même ne s'imposent de l'extérieur. Avant d'agir durablement, il faut et je rejoins les propos précédents, penser durablement, c'est à dire intégrer aux habitudes des préceptes nouveaux qui découlent du DD. Rien n'est plus difficile aujourd'hui que de convaincre des générations entières de responsables, aux habitudes solidement ancrées, qu'un développement maîtrisé du monde passe par la redéfinition des enjeux et des engagements et l'ouverture aux parties prenantes.
Cela requiert de l'énergie, de la formation et du temps car un tel mouvement de fond, même s'il profite de la vigilance et du travail des parties prenantes de plus en plus imbriquées, ne se diffusera pas d'un coup de baguette magique. Le développement durable est en l'espèce une révolution douce qui gagne du terrain, les esprits et agit sur les individus en préparant les comportements de demain. L'exposition de l'entreprise, de part la publication d'un rapport DD marque déjà un changement et ouvre la voie à de véritables changements.
En tout cas, le processus, même contestable dans sa mise en pratique parce qu'imparfait (contradiction dans les décisions, logiques internes), est irréversible et les effets s'en ressentent (progrès manifestes dans la RSE, intégration dans les processus managériaux, implication plus grande des acteurs internes et externes à l'entreprise...).

Greendays, je travaille comme toi dans une ent. industrielle, visiblement aux mêmes fonctions (assistant DD), souhaiterais-tu prolonger la discussion? Je te communique pour l'instant mes coordonnées perso : remi.chevret.2002@supdeco.rms.fr
N'hésite pas !
Et à tous ceux qui participent à l'élan insufflé par le DD, continuez à manifester votre ardeur, les choses vont changer!

Friend of the earth | 06 avril 2006 à 12h51 Signaler un contenu inapproprié
Re:Ah, la RSE !!!!

Plutôt d'accord avec cette vision des choses!! pas de problèmes pour échanger, je note ton mail!

greendays | 06 avril 2006 à 13h01 Signaler un contenu inapproprié
la RSE n'est pas efficace

La responsabilite sociale de l'environnement n'est pas seulement la responsabilité de l'entreprise car l'entreprise n'est pas plus responsable de l'environnement qu'elle n'est responsable de sa faillite.

Dans la RSE on confond volontairement la responsabilite du directeur de l'usine comme par exemple le directeur de l'usine de la rhodiaceta a Bourg de Peage et la responsabilité de la société qui elle rhodiaceta a été vendue plusieurs fois .

meleze | 19 avril 2006 à 11h25 Signaler un contenu inapproprié

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