Le PRQA de Bourgogne s'est inscrit dans cette perspective en préconisant, dans sa recommandation 18, de programmer des études spécifiques au domaine de la santé, et en insistant sur la nécessité d'une large diffusion des résultats de ces recherches, tant auprès de la population qu'auprès des décideurs.
C'est dans de contexte qu'une analyse de l'agglomération dijonnaise a été entreprise sur l'agglomération de Dijon (Côte d'Or) par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Il s'agit du premier travail de ce type effectué dans la région Bourgogne, précise le rapport de l'InVS.
Les objectifs poursuivis : calculer l'impact à court terme de la pollution atmosphérique en termes de mortalité anticipée et de morbidité évitable et évaluer l'impact à long terme de la pollution atmosphérique sur la mortalité.
Mis en ligne le 7 septembre sur le site Internet de l'institut, les résultats indiquent qu'une réduction de 25 % des concentrations en polluants permettrait d'éviter plus du tiers des décès anticipés attribuables à la pollution atmosphérique et hospitalisations, dans l'agglomération de Dijon. La zone d'étude était constituée de 5 communes où l'exposition de la population à la pollution atmosphérique pouvait être considérée comme homogène, ce qui représente une population totale d'environ 190 000 habitants, précise l'InVS. L'exposition était, quant à elle, estimée à partir des concentrations journalières moyennes des polluants suivis en routine par le réseau local de surveillance de la qualité de l'air, en l'occurrence le dioxyde de soufre, le dioxyde d'azote, l'ozone, et les particules fines d'un diamètre inférieur à 10 µm (PM10).
Selon l'étude, hors morts violentes et accidentelles, le nombre annuel de décès anticipés attribuables à la pollution atmosphérique dans la zone d'étude a été estimé à 24, dont 7 pour cause cardio-vasculaire et 2 pour cause respiratoire. En outre, 8 personnes âgées de 65 ans et plus sont hospitalisées annuellement pour une pathologie respiratoire attribuable à la pollution atmosphérique. De même, 95 hospitalisations pour motif cardio-vasculaire sont attribuables à la pollution atmosphérique, dont 19 pour motif cardiaque. Sur le long terme, l'InVS estime que la diminution de 5 µg/m3 de la moyenne annuelle des PM10 permettrait d'éviter 24 à 27 décès par an.
L'InVS précise toutefois que ces résultats doivent être interprétés avec précaution, en raison des limites de la méthode utilisée, mais confirme que la pollution atmosphérique urbaine peut avoir un impact important sur la santé, même dans une agglomération comme celle de Dijon où les valeurs limites sont la plupart du temps respectées.
Enfin, les différents scénarios de réduction qui ont été testés confirment qu'une action est possible et que les mesures les plus efficaces seraient celles qui visent à réduire au quotidien les concentrations en polluants. ll est donc important de sensibiliser la population et les décideurs à la nécessité d'agir de manière préventive et non pas uniquement lors des pics de pollution, conclut l'Institut de veille sanitaire.
Article publié le 14 septembre 2007