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Reprise de la concentration des industries du recyclage en 2012

Les chiffres 2012 de l'industrie du Recyclage Actu-Environnement.com - Publié le 21/10/2013
Les chiffres 2012 de l'industrie du...  |    |  Chapitre 1 / 12
Reprise de la concentration des industries du recyclage en 2012
Environnement & Technique HS Chiffres 2012 du recyclage Téléchargez le Hors Série E&T sur "les Chiffres du Recyclage", édition 2013
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Après deux années de stabilisation, le nombre d'entreprises de recyclage connaît, en 2012, un nouveau tassement. Entre 2011 et  2012, plus de cent entreprises disparaissent, soit parce qu'elles mettent un terme à leur activité, soit parce qu'elles sont intégrées à une entité plus importante. L'évolution structurelle du secteur, marquant le passage de l'ère artisanale à l'ère industrielle, est ainsi toujours en marche. L'année 2012 n'offrant que peu de perspectives à court et moyen terme, même dans les métiers du recyclage pourtant assurés d'un bel avenir, le processus de concentration reprend, voire s'accélère.

Aujourd'hui, on compte moins de 2000 entreprises sur le territoire français.

Sur les quinze dernières années, plus de 50% des entreprises baissent l'enseigne. Ce pourcentage montre l'ampleur de la transformation du secteur du recyclage en France. Cette évolution structurelle est dictée par la nécessité de renforcer les moyens, notamment logistiques, pour faire face au redimensionnement des marchés, à la forte pression réglementaire, à la quête constante d'amélioration de la productivité et, par voie de ricochet, à l'inflation des besoins en investissements.

Conséquence statistique de ce nouveau tassement du nombre d'entreprises, le volume moyen produit par entreprise passe de 20 604 tonnes en 2011 à 22 717 tonnes en 2012. En 1999, il était de 5 585 tonnes.

Globalement, au cours des 14 dernières années, le mouvement de rationalisation connaît plusieurs phases successives. De 1999 à 2005, la concentration progresse rapidement, malgré, ou en raison d'une expansion rapide des marchés de matières premières recyclées. Au cours de cette période, le nombre d'entreprises de recyclage diminue de 40%. De 2005 et 2007, alors que de nouveaux produits en fin de vie accèdent au recyclage, le tassement du nombre des entreprises cesse et l'on constate même une légère progression.



Cependant, la crise de 2008 stoppe l'embellie. Les plus fragiles des entreprises et un certain nombre de nouvelles entités sur les marchés du recyclage ne résistent pas, tombent dès la fin 2008, puis tout au long de 2009 et en 2010. En 2011, alors que les marchés retrouvent un certain dynamisme, le nombre d'entreprises se stabilise. Toutefois, le secteur affronte de nouvelles difficultés en 2012 et voit 5% de ses entreprises disparaître. Dans le secteur du recyclage des métalliques, 52% des entreprises ont été fermées ou intégrées depuis 1999, et près de 6% des entreprises ont suivi le même chemin entre 2011 et 2012.

44% des entreprises comptent plus de 20 salariés

Force est néanmoins de constater que les entreprises qui ont survécu à ces longues années de rationalisation sont aujourd'hui globalement plus solides. L'évolution de la structure interne de ces entreprises en atteste, notamment à travers l'augmentation du nombre de salariés.



En 2012, le pourcentage d'entreprises comptant plus de 20 salariés atteint 44%, progressant de 4 points d'une année sur l'autre, tandis que le pourcentage d'entreprises comptant de 0 à 5 salariés diminue d'autant. C'est la preuve que les entreprises les plus importantes résistent mieux que les autres. De plus, le phénomène de concentration a un effet de vases communicants sur les entreprises qui transfèrent les salariés des entités rachetées vers les entreprises acquérantes. En 2011, alors que le nombre d'entreprises est stable, le nombre d'établissements diminue légèrement. Cela montre que les entreprises ont procédé à un effort de rationalisation interne, mettant un terme à l'activité des établissements les moins rentables. En 2012, le mouvement de rationalisation interne s'amplifie. Au cours des 14 dernières années, le nombre d'établissements diminue globalement de 32%, au taux moyen annuel de 2,3%. Entre 2011 et 2012, le nombre d'établissements diminue de 3%. Cependant, dans le secteur du recyclage des métalliques, le nombre d'établissements reste stable entre 2011 et 2012. Il convient de rappeler qu'un important travail de rationalisation dans ce secteur a été effectué en 2011.

Reprise de la progression des effectifs

La crise de 2008 met un terme à une caractéristique quasi-structurelle du secteur du recyclage : la progression constante de ses effectifs. Le recul constaté en 2009 se perpétue en 2010. Puis le retour à des conditions plus favorables, au cours de l'année 2011, permet d'enregistrer une reprise des embauches. Nonobstant les difficultés économiques rencontrées en 2012, la progression des effectifs se poursuit. Les effectifs employés atteignent 33 400 personnes et les effectifs salariés sont de 29 500 en équivalent temps plein. Le secteur du recyclage des ferrailles et des métaux emploierait 20% des effectifs, celui du recyclage des papiers cartons 14%, celui des palettes et bois 8% et celui des plastiques 7%.


En 2012, les effectifs employés progressent de 1% par rapport à 2011. Ce taux est légèrement inférieur au taux moyen des 14 dernières années (+ 1,5%). Il est cependant supérieur à celui relevé sur la moyenne des 5 dernières années qui s'établit à 0,5%. C'est également en termes de statuts qu'évolue le salariat des industries du recyclage en 2012. Pour la première fois, depuis que des statistiques permettent d'analyser l'évolution du secteur, le nombre de cadres employés dans les entreprises de recyclage franchit le cap des 10%. On enregistre la même évolution pour les agents de maîtrise. En conséquence, la proportion d'ouvriers et d'employés passe sous le niveau des 80%. En revanche, aucune évolution n'est enregistrée statistiquement sur la répartition des effectifs masculins et féminins au sein des entreprises. La population employée reste très majoritairement masculine.

Une offre de plus en plus diversifiée

Tout au long de la très longue histoire des entreprises du recyclage, on a assisté à une succession de phases de spécialisation puis de diversification.

A la lueur des statistiques, il semble que l'on soit entré, depuis la fin du siècle dernier, dans une longue phase de diversification. En 1999, 52% des entreprises n'exercent qu'une seule activité. En 2012, seulement 15% des entreprises sont dans cette situation. En 1999, le nombre moyen d'activité par entreprise est de 1,6. Il est désormais de 4,4. Cette diversification de l'activité au sein des entreprises de recyclage s'est effectuée sous la pression économique, d'une part, sous la pression des politiques de gestion des déchets menées par les fournisseurs des entreprises de recyclage, d'autre part. En effet, alors que les fournisseurs de matières premières à traiter ont tendu à limiter le nombre des prestataires de gestion des déchets, les entreprises de recyclage ont du s'adapter.

A titre d'exemple, elles ont continué à avoir accès au gisement de déchets métalliques, à condition de prendre également en charge la benne de déchets papiers cartons, ou bien celles des palettes mais aussi celle de DIB en mélange. La diversification, que les entreprises du recyclage ont su opérer, est le moyen de se prémunir des baisses de pression récurrentes qui affectent tour à tour les secteurs débouchés.

L'efficacité économique de cette diversification trouve évidemment ses limites quand, comme en 2012, l'ensemble des secteurs débouchés sont plus ou moins affectés par la crise globale. Et puis au cours de ces dernières années, un certain nombre de produits voient émerger de nouveaux débouchés sous forme “recyclée”. La diversification produit permet alors aux entreprises d'élargir la gamme de matières premières recyclées. Enfin, les entreprises de recyclage savent maintenant proposer et développer de nouvelles offres dans le domaine des services. La collecte et le tri des DIB sont les exemples caractéristiques de cette évolution.

Investissements : une surprenante évolution

Dans le secteur du recyclage, investissements et chiffre d'affaires sont puissamment corrélés. Au cours des 14 dernières années, le montant des investissements a représenté en moyenne 5,6% du chiffre d'affaires des entreprises. En 2012, 6% du chiffre d'affaires des entreprises a été consacré aux investissements, soit un montant de 740 millions d'€. Il s'agit là du pourcentage de CA le plus élevé consenti aux investissements depuis 2006 et du montant d'investissements le plus élevé depuis 14 ans. S'agit-il d'une prémonition d'une reprise de l'activité en 2013 ou d'une erreur d'évaluation dans la foulée d'une année 2011 qui avait ressemblé à une reprise ? Il faut espérer que les entreprises n'aient pas pêché par excès de confiance.

Ce montant particulièrement élevé des investissements pourrait également s'expliquer par le fait que les investissements portent désormais sur des matériels de plus en plus sophistiqués, notamment dans le domaine du tri.



Celui-ci s'est, en effet, considérablement mécanisé et automatisé au cours des dernières années. Cette nouvelle étape de modernisation constitue également un des moyens pour se prémunir des conséquences de crises possibles.

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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