La collecte hippomobile a fait son retour dans les années 2000. Plus de 250 communes françaises, de toute taille, font appel aux services du cheval de trait plus écologique, économique et incitatif qu'une simple benne à ordures.
Aujourd'hui, plus de 250 communes en France de toute taille optent pour le service hippomobile "pour remplir leurs missions de services publics, parce que cela coûte moins cher, parce que cela pollue moins, et parce que cela renforce les liens sociaux et sensibilise les habitants au respect de l'environnement et du développement durable", selon Olivier Linot, président de la commission nationale des chevaux territoriaux. L'utilisation des chevaux territoriaux ne cesse d'augmenter puisqu'en 2001, seule une quinzaine de communes employait cet animal. Et pour cause : un cheval peut travailler une quinzaine d'années "avec un coût d'entretien inférieur à celui d'un engin mécanique", selon M. Linot. Outre la collecte des déchets, le cheval reprend du service dans d'autres tâches : arrosage des espaces verts, ramassage scolaire ou transport des personnes.
Partenariat entre Sita et les Haras nationaux
La collecte sélective de déchets, que ce soit en centre ville et en zones touristiques, s'effectue par le biais d'une voiture tirée par un ou deux chevaux.
En 2008, Sita, filiale de Suez Environnement, a signé un partenariat avec les Haras nationaux visant à étendre son dispositif de collecte hippomobile. Concrètement : accompagné de la meneuse qui conduit le cheval et d'un ripeur qui charge les sacs à un rythme régulier, l'animal "effectue sa tournée au pas au maximum trois heures en continu, suivies d'une pause d'une heure au cours de laquelle il est dételé, nourri et abreuvé", explique Sita. "De retour de sa collecte d'une longueur variable de 5 à 10 kilomètres, la benne est déchargée sur le site du prestataire et le cheval retourne au centre équestre". Se déroulant généralement le matin, la tournée est programmée puis validée par des experts des Haras nationaux. Ordures ménagères, journaux, papier, carton, plastique ou déchets verts…. Seul le mode de collecte change, les consignes de tri et les tournées restent les mêmes.
Plus de 70 communes sont desservies par les chevaux en partenariat avec Sita. Par exemple, à Trouville-sur-mer (Calvados), le cheval permet de ramasser "près de 150 tonnes de verre usagé par an", mais aussi du carton et des piles, pour un investissement de 9.400 euros, contre 22.800 euros pour un camion non polluant et 13.700 pour un camion classique, chiffre Sita.
Les trieurs participent mieux et plus
Et pour preuve : une étude d'Amorce et de l'Ademe confirme que ce type de collecte "permet de regagner la participation des non trieurs". La commune de Pont-Sainte-Marie (Aube) obtient un taux de refus moyen compris entre 4,5 et 5% contre 12 à 15% avant la collecte hippomobile, mise en place en 2009 en partenariat avec le prestataire Hippo-Ecolo.
En 2011, le tonnage d'emballages ménagers recyclables (EMR) collecté sur Pont-Sainte-Marie en secteur pavillonnaire était de 110 tonnes. Si dans la commune, l'augmentation de la performance de la collecte des emballages ménagers recyclables est "un peu limitée par la présence des petits collectifs, le prestataire de service Hippo-Ecolo a mesuré des évolutions de tonnages allant jusqu'à 25% sur d'autres collectivités", indique Amorce. Le bilan carbone est également "amélioré de 65%".
Autre avantage : une "augmentation importante" des soutiens à la tonne triée et la réduction du coût aidé de gestion des déchets. Sur Pont-Sainte-Marie, il a été constaté en 2011 "un quasi triplement" des soutiens à l'éco-organisme Eco-Emballages avec l'arrivée du cheval. Au global, la tournée met 3 jours en mode cheval contre 2 jours en bennes sur la commune.
Rachida Boughriet© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.
Oui au cheval mais à condition que les chevaux ne soient pas considérés comme de simples "outils", sur utilisés, qu'ils soient correctement traités et leurs besoins respectés été comme hiver.
Athos Yorkshire | 31 mars 2014 à 10h31Cette solution peut sembler pertinente dans certains cas de figure liés à l'inaccessebilité ou l'étroitesse de certaines voies, cependant la R437 impose désormais la collecte en conteneurs roulant uniquement et au moyen de lève conteneur. La collecte hippomobile ne permet pas d'appliquer cette recommandation.
Frédéric BARDAILLE | 31 mars 2014 à 11h49réponse à F BARDAILLE
Depuis une dizaine d'année le cheval territorial existe de façon stucturée et bien entendu du matériel spécifique a été mis au point
plusieurs modèles de remorque ont été mis au point et évidemment des remorques avec lève container sont sur le marché et fonctionnent avec soit un moteur auxilliaire soit une pompe hydraulique à commande électrique ce qui permet tout à fait de répondre favorablement aux normes concernant l'ergonomie du travail
d laumond
Notre Organisme (Caritas Kaolack / Sénégal) travaille beaucoup sur l'appui aux communes pour la gestion de leurs déchets solides. Cette expérience de collecte hippomobile conforte nos idées et nos orientations de poursuite nos systèmes de collecte à traction asine, jugés par certains "modernistes" comme étant archaïques car se référant toujours aux systèmes des pays du Nord. Quel bel exemple pertinent du reste. Voici une expérience qui mérite largement d'être diffusée en Afrique qui rêve du "moderne". Edouard François NDONG - Coordonnateur Equipe Développement Caritas Kaolack / Sénégal
Pa Edou | 03 décembre 2014 à 18h40Retrouvez le dossier "Quels outils pour optimiser la collecte des déchets ?"
à la une du n° 335
Acheter ce numéro
S'abonner