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Actu-Environnement

L'export dans l'industrie éolienne, les atouts de la filière française

Eolien : la transition énergétique est en marche Actu-Environnement.com - Publié le 12/09/2016

Le potentiel à l'export des énergies renouvelables reste méconnu en France. Au-delà de la production d'une énergie électrique renouvelable et compétitive, l'éolien représente des débouchés et l'opportunité de redynamiser notre tissu industriel.

Eolien : la transition énergétique est...  |    |  Chapitre 10 / 11
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"On ne sait bien exporter que ce que l'on fait bien chez soi", indiquait Bruno Léchevin, président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), à l'occasion des Assises nationales des énergies marines renouvelables (EMR) à Biarritz (64), en juin dernier. Si la France dispose de nombreux atouts dans le commerce mondial des biens et services (parmi lesquels l'aéronautique, la pharmacie, l'industrie automobile, le luxe, l'industrie de défense, French Tech…), force est de constater que son déficit commercial hors énergie reste important et se dégrade depuis 2013. Au premier semestre 2016, le déficit du commerce extérieur français s'est légèrement dégradé, à 9,7 Md€ (biens et services), après 8,5 Md€ de déficit au deuxième semestre 2015. Cette détérioration est "due à l'industrie et au négoce international, tandis que le solde s'améliore sur l'énergie et les services".

Plus d'un an après la promulgation de la loi pour la transition énergétique et la croissance verte, nombre de Français ignorent encore la valeur ajoutée et les emplois créés par le secteur des énergies renouvelables et en particulier par l'éolien sur le territoire français. L'Observatoire de l'éolien 2015 (Bearing Point / FEE) dénombrait 12.520 emplois éoliens en France, à la fin de l'année 2014, avec une augmentation de près de 2.000 emplois supplémentaires (+ 15,4% d'emplois) pour la seule année 2014. Peu de secteurs économiques atteignent un tel taux de croissance actuellement dans l'économie française. L'édition 2016 de l'Observatoire, attendue pour la rentrée, devrait nous donner des tendances encore plus précises, sur l'année 2015.

L'industrie éolienne ne doit pour autant jamais être seulement considérée que d'un point de vue national, elle est a minima "régionale" voire mondiale. Alors que nous installions environ 1 GW de nouvelles capacités éoliennes en France en 2015, ce sont plus de 63 GW de nouvelles capacités qui étaient installées dans le monde la même année (dont 3,392 GW d'éolien en mer, soit environ 5% des nouvelles capacités mondiales en 2015), d'après le Global Wind Energy Council (GWEC). La France, qui s'est fixée un objectif de 40% d'énergies renouvelables dans son mix électrique à horizon 2030, est au 4ème rang européen en termes de capacités éoliennes installées (cumulées), derrière l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni et au 8ème rang mondial, avec un parc éolien installé d'environ 10,8 GW au 30 juin 2016.

Des entreprises françaises à la pointe

La valeur ajoutée créée par l'industrie éolienne sur le territoire français ne se résume pas à l'installation (ingénierie de construction) ou à l'exploitation / la maintenance d'éoliennes, activités permettant au demeurant à des entreprises de se diversifier (travaux publics : fondations, raccordement, routes…) et donc de créer des emplois ou d'en sauvegarder le cas échéant. Il existe de nombreux maillons de la chaîne de valeur éolienne maîtrisés par des entreprises françaises parmi lesquels se trouvent également les études et le développement et la fabrication de composants.

Si la France ne compte à ce jour pas encore de constructeur d'éoliennes français produisant des machines sur notre territoire, il est important de souligner que nos entreprises sont reconnues dans la fourniture de composants, exportés et intégrés à des sous-ensembles, ensuite réimportés en France. Sans être exhaustifs, nous pouvons citer le vendéen Rollix-Defontaine, spécialiste de la couronne d'orientation et présent sur les cinq continents ; l'ardéchois Chomarat, qui développe des renforts unis ou multidirectionnels à base de fibre de verre ou de carbone, s'insérant dans les pales d'éoliennes ; le bourguignon Franceole, fabricant de mâts d'acier pour éoliennes, sur les marché français et voisins de l'hexagone ; le groupe Schneider Electric, dont l'efficacité des produits et services dans l'électricité (raccordement, électronique de puissance, logiciels de commandabilité) n'est plus à démontrer ; le groupe Airbus Defence and Space, pour l'application de la technologie militaire de la furtivité aux pales d'éoliennes ; le ligérien STX, pour la fabrication de fondations de type "jacket" et de sous-stations électriques pour l'éolien en mer ; le normand Paumier Marine spécialiste en solutions de froid industriel, traitement d'air et génie climatique, qui propose des solutions sur mesure dans les secteurs de la marine ou encore le provençal Ideol, concepteur et fournisseur de fondations flottantes pour éoliennes, dont les premiers contrats ont d'abord été remportés au Japon, avant un succès plus récent en France avec le consortium lauréat Eolmed pour l'appel à projets fermes pilotes éoliennes flottantes de l'Ademe.

Des opportunités restent à saisir

En dépit d'un marché mondial de la sous-traitance éolienne très concurrentiel, il existe des opportunités intéressantes pour les entreprises françaises s'engageant dans cette voie, en premier lieu dans l'éolien terrestre, étant donné les volumes annuels produits. Ceci est d'autant plus vrai lorsque l'entreprise est innovante et compétitive. Le référencement d'un produit ou d'un service chez un constructeur d'éoliennes donne accès à des plateformes de sourcing a minima européennes, les turbiniers exportant eux-mêmes leurs composants ou machines dans le monde entier. Exporter des composants chez Vestas, Enercon, Senvion, Nordex-Acciona, GE, Siemens ou Gamesa, c'est donc équiper des éoliennes installées en France, en Allemagne, en Pologne, au Danemark etc.

A l'image de l'industrie automobile et de l'aéronautique, l'industrie éolienne fournit des machines dont les composants proviennent du monde entier, la mondialisation concernant toutes les industries depuis plusieurs décennies. Dans ce contexte, France Energie Eolienne s'est fixée comme objectif prioritaire la structuration industrielle de la filière sur le territoire national. Outre les initiatives annuelles que sont le Colloque National Eolien (conférences, exposition, B2B) ou l'atelier thématique Eole Industrie, FEE est partenaire de nombreux événements au niveau européen (WindEurope Annual Event / Hamburg Wind Energy) ou français (FOWT, Seanergy, Pollutec…). L'association a notamment été à l'initiative du lancement d'un groupe de travail pour l'export dans l'éolien et les EMR, avec les ministères de tutelle, le Syndicat des énergies renouvelables et Business France. Les premiers échanges devraient nourrir une réflexion pour mettre en place un dispositif d'accompagnement plus efficace des entreprises françaises à l'export. A l'heure d'une économie mondialisée et concurrentielle, l'équipe de France de l'export éolien a tous les atouts pour réussir et conquérir de nouveaux marchés et faire de la transition énergétique un succès en France, une belle opportunité à l'export.

Matthieu Monnier

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Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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