Les nouvelles règles du marché de l'énergie incitent les professionnels de l'éolien à améliorer la compétitivité du kWh produit. Le secteur fourmille de solutions pour produire plus et mieux. Le point avec Guillaume Steinmetz, directeur commercial de ROMO Wind.
Les règles de marché pour la production et la vente d'énergies renouvelables évoluent sérieusement en France. Le 28 mai 2016, la publication d'un décret sur les modalités du nouveau mécanisme de soutien aux EnR impose aux professionnels quelques remises en question.
Les règles du marché de l'énergie privilégient la compétitivité
Auparavant basé sur un tarif d'achat fixé à l'avance et indexé chaque année, ce mécanisme de soutien évolue désormais vers un simple complément de rémunération calculé et versé par l'Etat. Il vient s'ajouter à la vente des productions électriques sur le marché libre de l'énergie.
Concernant l'éolien, l'objectif à terme est d'accompagner la filière vers une compétitivité suffisante sur le marché de l'énergie pour pouvoir se passer de ce complément de rémunération, conformément aux exigences de l'Union Européenne.
La filière de l'éolien optimise l'exploitation des parcs
Pour les exploitants éoliens, souvent habitués à des business models "confortés" par le tarif d'achat, la conséquence est une nécessaire adaptation des habitudes et la quête de solutions pour extraire davantage d'énergie des actifs éoliens en production. Certains exploitants sont déjà rompus à l'exercice, en raison de ressources de vent parfois plus faibles qu'attendues sur les parcs mis en service.
De fait, le marché de l'éolien s'adapte progressivement aux attentes, avec de plus en plus d'entreprises qui proposent des produits et services permettant, de différentes manières et à différents niveaux, d'optimiser l'exploitation des parcs éoliens. Une tendance particulièrement visible sur EWEA, le salon de l'éolien qui s'est tenu en novembre dernier à Paris.
Tout un ensemble d'actions pour produire plus et mieux
Pour l'industrie de l'éolien, l'optimisation des parcs vise à améliorer la compétitivité du kWh éolien produit, et à maximiser les revenus d'exploitation d'un parc. Un ensemble d'actions, directes ou indirectes, doit désormais contribuer à améliorer un fonctionnement, un rendement, une utilisation. Car l'idée d'agir sur les performances seules de la machine, afin de produire plus de kWh à la sortie pour une même ressource de vent en entrée, occulte de nombreuses autres possibilités d'optimisation.
En effet, si le comportement de la machine est évidemment un facteur clé à travailler, les conditions dans lesquelles cette machine est opérée sont tout autant essentielles. A quoi bon travailler sur l'aérodynamisme d'une pale si le parc est situé dans une zone du réseau électrique subissant régulièrement des perturbations ? Pourquoi chercher à améliorer l'angle de calage des pales si l'éolienne en question se trouve la plupart du temps dans le sillage de l'éolienne voisine ?
Optimiser, une mission systémique et complexe
La mission "d'optimiser" dans le secteur de l'éolien revient à considérer l'équation de la production dans son ensemble. Charge à l'exploitant d'intégrer les données d'entrée et les données de sortie, ainsi que le processus permettant de passer des unes aux autres. Aucun facteur, direct ou indirect, n'est à négliger dans cet exercice.
Ainsi, même les considérations d'hygiène et sécurité, en plus de garantir un environnement de travail aux risques limités, permettent indirectement d'optimiser les machines en limitant leur risque d'immobilisation. C'est un facteur qui peut parfois être négligé, à tort.
De nouveaux repères pour les exploitants de parcs éoliens
Il est nécessaire de comprendre que le temps est venu, pour les exploitants, de sortir du simple suivi d'exécution des contrats de maintenance "tout compris". L'ère de l'optimisation éolienne s'impose à eux... et pour le meilleur.
Car si toutes les éoliennes actuellement en exploitation en France voyaient leur fonctionnement optimisé, ne serait-ce que de 2%, cela permettrait un supplément de production électrique correspondant à la consommation des 2,3 millions de parisiens pendant un mois. C'est toujours bon à prendre.
Les perspectives pour les professionnels de l'éolien sont bonnes. Le défi de produire plus et mieux est largement à leur portée. Les pistes d'amélioration sont connues et le mouvement est déjà lancé.
Avis d'expert proposé par Guillaume Steinmetz, directeur commercial France chez ROMO Wind.
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