Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, a présenté un rapport d'analyse qui révise à la hausse les dommages subis par les réacteurs suite au tsunami du 11 mars. En l'occurrence, la fusion des cœurs serait plus importante qu'estimée précédemment par l'opérateur et les enceintes de confinement auraient subi des dommages.

Fonte totale du cœur du réacteur 1

Le réacteur 1 serait le plus endommagé puisque l'intégralité des 68 tonnes de combustible aurait fondu et se serait échappée de la cuve. Le combustible fondu, porté à une température d'environ 3.000°C, aurait ensuite fissuré le ciment de l'enceinte de confinement. En l'état, Tepco estime qu'à l'endroit le plus endommagé le corium aurait perforé environ 65 cm de béton. Il ne resterait plus que 37 cm d'épaisseur de ciment entre le combustible fondu et l'enceinte métallique incorporée dans le radier.

Quant aux réacteurs 2 et 3, la fonte des cœurs serait partielle et une partie du corium se serait échappée de la cuve endommageant le béton de l'enceinte sur quelques centimètres.

Une simulation

Ces nouvelles évaluations restent des hypothèses réalisées à partir des simulations de l'opérateur basées sur les données recueillies tout au long de la catastrophe, et en particulier sur le déclin des températures enregitrées dans l'enceinte depuis le 11 mars.

"Ca reste une simulation très optimiste", a estimé Hiroaki Koide, un professeur de l'Institut de recherche sur les réacteurs de l'Université de Kyoto, rappelant qu'"[il a] toujours soutenu que l'enceinte est perforée". Repris par le New York Times, le professeur concède cependant, que "personne ne peux savoir jusqu'à quel point la situation est mauvaise", notamment parce que personne ne peut approcher du cœur des réacteurs et que la plupart des instruments de contrôle sont inutilisables. Il faudra environ une décennie pour que les hypothèses des uns et des autres puissent être confirmées.