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Plastiques : ces mélanges qui empoisonnent la vie des recycleurs

Centres de tri : relever le défi des plastiques Actu-Environnement.com - Publié le 07/08/2017

Pour les recycleurs, l'extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques est une bonne nouvelle. A condition que la qualité des lots qui sortent des centres de tri ne se dégrade pas.

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Plastiques : ces mélanges qui empoisonnent la vie des recycleurs
Environnement & Technique N°371 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°371
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Avec l'extension des consignes de tri à tous les emballages plastique, les entreprises de recyclage notent une augmentation des volumes disponibles. Mais la médaille a un revers : la qualité des balles n'est pas toujours au rendez-vous. En effet, avec l'ajout de nouveaux emballages, la nature des plastiques à recycler évolue car une même résine peut être employée sous diverses formes. Cette hétérogénéité des résines pose problème aux recycleurs.

6.000 tonnes de polystyrène

Le premier problème concerne le polystyrène (PS) qui est considéré par de nombreux acteurs comme la bête noire du dispositif. Dans l'absolu, son recyclage ne pose pas de difficulté lorsque les lots sont homogènes. C'est le cas du recyclage des chutes récupérées chez les industriels. Mais, dans les déchets d'emballages, il se présente sous forme expansée (barquettes) ou non (pots de yaourt). Ces lots posent de réels problèmes aux recycleurs qui, pour l'instant, renoncent à les recycler en France. Actuellement, deux sites en Europe sont capables de les traiter, en Allemagne et en Espagne.

Par ailleurs, le polystyrène est incompatible avec certaines autres résines. "C'est un poison pour le recyclage du polyéthylène haute densité (PEHD) et du polypropylène (PP)", explique Olivier Vilcot, du Syndicat national des régénérateurs de matières plastiques (SRP). Pour cette raison, les recycleurs apprécient peu le flux PEHD, PP et PS en mélange qui leur impose un tri fin pour éliminer le PS. Ce flux est pourtant retenu par la plupart des centres tri de taille intermédiaire qui renoncent à séparer les trois résines. La collecte d'emballages en polystyrène représente un flux de l'ordre de 100 g par an et par habitant, soit environ 6.000 tonnes par an lorsque la France sera totalement passée en extension du tri. Ce volume semble trop faible pour voir émerger une filière française de recyclage rentable. A titre de comparaison, le PEHD et PP représentent un flux valorisable de 50.000 tonnes par an. "Le polystyrène embête tout le monde", résume Olivier Vilcot qui estime qu'il devrait être séparé dès le centre de tri et envoyé en valorisation énergétique. Une position que partage Federec.

L'arrivée du PET barquette

Une autre résine pose également problème : le polyéthylène téréphtalate (PET). Les flacons et bouteilles en PET clair ou foncé sont triés de longue date. Mais l'arrivée du PET des barquettes dans les balles modifie la situation. Lorsque toutes les collectivités françaises seront passées en extension des consignes de tri, il devrait représenter 20% de l'ensemble du flux de PET. Du point de vue des recycleurs, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Le PET des barquettes est cassant, ce qui entraîne des pertes "comprises entre 10 et 50% de la matière" lors de la caractérisation et du tamisage des broyats. De plus, il n'a pas le même niveau de viscosité que celui utilisé pour les flacons et son incorporation à un pourcentage élevé peut générer un jaunissement des lots de PET recyclé.

Pour les recycleurs, la limite d'incorporation du "PET barquette" est comprise entre 2 et 10%, en fonction de la qualité demandée par les acheteurs de matières recyclées et des processus de recyclage. Le problème est de même nature que celui posé par le PET opaque qui s'est imposé pour la fabrication de bouteille de lait. En 2016, il représentait en moyenne 12% des balles de PET, rendant certaines impropres au recyclage. A terme, il faudra peut-être séparer quatre flux de PET : PET clair, PET foncé, PET opaque et PET barquette. D'autant que le polyéthylène furanoate (PEF) pourrait renouveler le débat. Cette résine biosourcée ne perturbera pas le recyclage du PET si elle est présente à hauteur de hauteur de 1 ou 2%.

Enfin, les lots de films et de sacs plastique posent des problèmes similaires. La plupart des plastiques souples sont en polyéthylène (PE), mais il en existe en polypropylène (PP) et en résines complexes. De plus, les sacs en PE présentent des grades différents en fonction de leur épaisseur. Le problème sera probablement identique avec la multiplication des sacs en plastique biodégradable ou biosourcé qui polluent les lots de plastiques souples en PE.

Philippe Collet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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Réactions1 réaction à cet article

 

Où la bonne intention des biosourcés se confronte à la dure réalité industrielle des centres de tri.
Conclusion: les promoteurs des plastiques biosourcés n'ont pas fait leur job, à savoir de l'éco-conception, ce qui est tout de même un comble quand on entend leurs discours...
Et ce sont encore les exploitants industriels (les centres de tri et les utilisateurs de matières premières secondaires) qui vont avoir à s'adapter.

Albatros | 04 juillet 2017 à 15h08
 
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