L'Union européenne finance activement la transition énergétique, notamment à travers la Banque européenne d'investissement. Egalement très mobilisé, l'Etat français travaille à ce que les différents échelons soient complémentaires.
Dans la foulée de la COP21, la Banque européenne d'investissement (BEI, détenue à 100% par les 28 Etats membres de l'Union européenne) a décidé qu'au moins 25% de son enveloppe seraient consacrés à des investissements liés au climat, soit environ 20 Mds€ annuellement. Les prêts constituent son domaine d'activité principal. Se servant de sa solidité financière et de son excellente notation (AAA), la BEI emprunte à des taux attractifs et rétrocède cet avantage aux porteurs de projets. Depuis 2015, elle pilote également le Fonds européen d'investissement stratégique (FEIS) – élément central du Plan d'investissement pour l'Europe, dit plan Juncker.
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Effet massif du plan Juncker
Prolongé et renforcé en mai dernier, le FEIS représente désormais 33,5 milliards d'euros de garanties (26 milliards de l'UE + 7,5 milliards de la BEI) censés générer 500 milliards d'euros d'investissement publics et privés d'ici à fin 2020. Le FEIS a notamment vocation à intervenir en direct dans des projets risqués mais viables économiquement – c'est le volet infrastructures et innovation – et à accompagner les PME-ETI à travers des financements à taux préférentiels.
Ce dernier volet est mis en oeuvre à travers un réseau de banques partenaires. L'Etat français a créé une cellule dédiée au plan Juncker au sein du Commissariat général à l'investissement afin d'identifier au mieux les projets tricolores susceptibles de bénéficier de cette manne européenne. Il a, en outre, décidé de renforcer l'action du FEIS sur le territoire en mobilisant 8 milliards d'euros en co-investissement : 2 milliards via Bpifrance pour l'accompagnement des PME-ETI et 6 milliards via la Caisse des dépôts, qui intervient dans les projets d'infrastructures.
Résultat, le FEIS représente à ce jour 70 opérations approuvées en France pour 5,4 milliards d'euros, qui devraient générer 27,5 milliards d'investissements au total. Il a notamment investi 50 M€ dans le fonds dédié aux énergies renouvelables Capenergies 3, géré par Omnes Capital, 40 M€ dans le fonds Eiffel Energy Transition ou encore 135 M€ directement dans le financement du portefeuille de projets d'énergies renouvelables de Valeco, un développeur de Montpellier.
Une palette d'outils chez Bpifrance
En parallèle, Bpifrance étoffe continuellement son offre d'accompagnement pour les éco-entreprises qui comprend notamment le fonds Ecotechnologies de l'Ademe pour les start-up, le fonds SPI (Sociétés de projets industriels) pour les innovations de rupture en phase d'industrialisation et, depuis peu, le fonds France Investissement Énergie Environnement (FIEE) pour les PME et petites ETI de la transition énergétique.
Via ses différents véhicules, Bpifrance soutient la croissance de développeurs d'énergies renouvelables comme Neoen ou Quadran (en cours de rachat par Direct Energie) et de sociétés industrielles innovantes comme Sabella, spécialisée dans l'énergie hydrolienne.
Anne-Claire Poirier, Greenunivers.com
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