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Etat des lieux de l'éolien en mer en France

Eolien : plein cap vers la COP 21 Actu-Environnement.com - Publié le 16/11/2015

Pierre Parvex, président de la Commission Offshore de France Energie Eolienne, dresse un état des lieux de l'éolien en mer en France, entre innovation et contribution à la croissance verte.

Eolien : plein cap vers la COP 21  |    |  Chapitre 11 / 13
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Un cadre législatif plus propice au développement de l'éolien en mer

La Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe des objectifs ambitieux en termes d'énergies renouvelables. Il est prévu 32% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie et 40% d'énergies renouvelables dans le mix électrique à l'horizon 2030, le développement de l'éolien en mer en France s'inscrit dans cette logique.

La France a d'ores et déjà attribué six parcs commerciaux d'éoliennes en mer avec des technologies de fondation posée (parmi lesquelles les fondations gravitaires, monopieux ou jacket), pour une puissance avoisinant 3 GW, soit la moitié de l'objectif d'énergies marines renouvelables qu'elle s'est fixée pour 2020. La Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE), prévue par la nouvelle loi, sera une occasion de fixer, en cohérence avec l'objectif global d'énergies renouvelables, des objectifs ambitieux pour l'éolien en mer (en cours d'élaboration pour les périodes 2016-2018 et 2019-2023) dont la maturité croissante entraîne une baisse des coûts très significative ces dernières années, en particulier au Royaume-Uni et au Danemark.

Outre cette loi ambitieuse, l'Etat français a fait montre de volontarisme politique en proposant un décret relatif aux ouvrages énergétiques en mer. Ce projet de décret – toujours en consultation – vise à consolider le cadre juridique applicable aux projets d'énergies renouvelables en mer lauréats d'appels d'offres, d'appels à projets nationaux ou européens et aux ouvrages des gestionnaires de réseaux en mer. Il a également pour objectif de simplifier les procédures et le traitement des recours sans diminuer le niveau de protection environnementale et de consultation du public. Il propose notamment de désigner une cour d'appel administrative spécialisée statuant pour l'ensemble des autorisations administratives nécessaires à la réalisation de ces projets.

Les éoliennes en mer, une contribution bleue à la croissance verte

Au 30 juin 2015, on compte 3.072 éoliennes en mer connectées aux réseaux électriques en Europe, pour une puissance cumulée de 10.393,6 MW. Ces turbines reposent sur des fondations dites "posées". En France, les premières éoliennes offshore sont prévues à partir de 2018, pour les projets issus du premier appel d'offres attribué en 2012. Ces projets en sont au stade de l'enquête publique ou l'ont achevée, enquête dont l'objet est de recueillir l'avis de la population et des parties prenantes sur l'installation d'éoliennes Adwen à Saint-Brieuc, d'Alstom à Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Saint-Nazaire.

La fabrication de ces turbines aura des retombées directes sur les territoires concernés (Pays de la Loire, Bretagne et Normandie) et au-delà, si l'on considère les emplois induits (services, sous-traitance industrielle etc.). Plus récemment, le consortium lauréat du second appel d'offres (2014), mené par Engie, a achevé la phase de débat public en août, les conclusions sont attendues pour le mois d'octobre 2015. Au total, la filière des énergies marines renouvelables créera 10.000 emplois, essentiellement liés aux projets éoliens offshore posé des deux premiers appels d'offres mais également liés aux filières de l'hydrolien et de l'éolien en mer flottant. Les emplois créés seront générés par les industriels (constructeurs d'éoliennes, sous-traitants (pales, fondations, composants…), exploitants mais également entreprises de services (ports, maintenance, ressources humaines…)). De même, la R&D liée à ces projets fera le pont entre les universités, laboratoires et centres de recherche et les applications industrielles de ce secteur sensible aux innovations.

Actuellement, la filière éolienne en mer travaille activement avec l'Etat sur la baisse des coûts dans la perspective du 3ème appel d'offres, annoncé par la ministre de l'Ecologie en décembre dernier. Outre la baisse des coûts liée à l'innovation, à la courbe d'expérience et aux effets de volume, des études de dérisquage en amont pilotées par l'Etat pourraient réduire l'incertitude sur les projets. De même, un dialogue entre l'Etat et les différents candidats pour trouver le "meilleur cahier des charges", flexible et transparent, pourrait aboutir à des réductions de coûts, comme le montrent des exemples récents au Danemark (Horns Rev 3, notamment). Des volumes conséquents devront être attribués d'une façon régulière, avec un volume de 3 GW dès le 3ème appel d'offres, si l'on souhaite atteindre les objectifs d'énergies renouvelables, comme prévus par la Loi de transition énergétique.

Les éoliennes en mer flottantes, de l'innovation à l'industrie

L'Ademe a publié, le 5 août dernier, l'appel à projets (AAP) fermes pilotes éoliennes flottantes permettant aux futurs candidats de proposer des projets de parcs constitués de trois à six éoliennes dans quatre zones propices issues d'une concertation entre toutes les parties prenantes (transport maritime, pêche, Défense, parcs naturels marins, tourisme…), jusqu'au 4 avril 2016. L'éolien flottant pourra, une fois validée l'étape R&D et confirmée la viabilité économique de la technologie, ambitionner de se développer par le biais de fermes commerciales, comme c'est d'ores et déjà le cas pour l'éolien posé.

L'objectif à 2030 proposé par la profession pour la France est d'installer 3 GW en Méditerranée et 3 GW sur les façades maritimes occidentales de la métropole. Sans préjuger de la réussite des projets pilotes d'éoliennes flottantes, il est important de se projeter dans un futur proche car la compétition n'est pas que française, elle est aussi européenne et même mondiale. Si l'on veut pouvoir se positionner sur des marchés à l'export, il faut que la France poursuive son accompagnement de la filière. Cela se traduit, entre autres, par une visibilité dans le calendrier industriel et un soutien des acteurs français à l'export. La PPE doit impérativement comprendre des volumes ambitieux pour l'éolien en mer posé d'une part et pour l'éolien flottant d'autre part. Il serait difficile de faire autrement alors que le Japon, le Portugal, l'Ecosse et d'autres pays souhaitent se positionner en leaders sur l'éolien flottant et encouragent leurs entreprises dans cette voie. France Energie Eolienne estime que le développement de fermes commerciales d'éoliennes flottantes devra succéder rapidement aux fermes pilotes.

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