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"La situation des réseaux d'eau est très disparate selon les collectivités"

Peut-on améliorer l'efficacité des réseaux d'eau potable ? Actu-Environnement.com - Publié le 02/06/2014

Alors que certains acteurs alertent sur le retard pris dans le renouvellement des réseaux d'eau potable, Michel Desmars, Chef du département Eau et assainissement de la FNCCR, décrypte la situation en distinguant zones urbaines et zones rurales.

Peut-on améliorer l'efficacité des...  |    |  Chapitre 1 / 8
"La situation des réseaux d'eau est très disparate selon les collectivités"
Environnement & Technique N°337 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°337
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Actu-Environnement.com : Les taux de perte des réseaux d'eau sont-ils préoccupants ?

Michel Desmars : Nous ne sommes pas dans une situation de crise aigüe, même si certaines collectivités doivent prendre des mesures. Le rendement d'un réseau d'eau potable n'atteint jamais 100%. En revanche, il faut veiller à ce que les fuites ne soient pas excessives.

AE : Les collectivités sont-elles toutes logées à la même enseigne ?

MD : Non, la situation est très disparate et il est nécessaire de faire une analyse réseau par réseau. Les grands réseaux des agglomérations importantes sont presque tous bien entretenus avec un renouvellement suffisant. Il y a logiquement plus de pertes dans les réseaux ruraux, où un rendement de 75% est considéré comme "normal", car leur longueur ramenée au nombre d'abonnés est plus importante. La réglementation issue de la loi "Grenelle II" de juillet 2010, qui fixe un taux de pertes à ne pas dépasser, en tient d'ailleurs compte. Pour certains réseaux ruraux, les fuites sont toutefois trop importantes.

AE : Les collectivités ont-elles une bonne connaissance de leurs réseaux ?

MD : On retrouve là aussi cette disparité. Les services publics des grandes villes disposent pour plus de 90% d'entre eux de toutes les informations nécessaires. Il y a davantage de problèmes dans les petits services ruraux, qui étaient gérés avec l'assistance des services de l'Etat (anciennes DDE et DDA devenues DDT aujourd'hui) qui ont abandonné cette mission. Les informations qu'ils détenaient sur la localisation et l'état des réseaux n'ont pas toujours été transmises aux collectivités.

AE : L'enjeu sanitaire est-il important ?

MD : Oui, il est primordial. Mais le seul risque sérieux identifié aujourd'hui est celui des tronçons en PVC anciens (antérieurs à 1980) qui existent sur certains réseaux ruraux et qui peuvent relarguer du chlorure de vinyle monomère. Ce risque a été analysé par la Direction générale de la santé qui a élaboré un programme de mesures, comme des purges de tronçons de réseaux par exemple.

AE : Pour les canalisations qui le nécessitent, quels sont les freins au renouvellement ?

MD : Cela coûte très cher et il n'existe d'aides ni de l'Etat, ni des agences de l'eau. La totalité du coût est donc à la charge des usagers, ce qui impacte le prix de l'eau. Les élus locaux qui prennent les décisions concernant les réseaux d'eau potable savent que leur renouvellement est nécessaire, mais ils ont aussi pour objectif de conserver un prix de l'eau abordable.

AE : Le regroupement des collectivités est-il une réponse ?

MD : Il y a effectivement environ 15.000 services publics de l'eau potable en France et ce chiffre est trop élevé. Mais un projet de loi clarifiant l'organisation territoriale de la République va être prochainement présenté au Parlement, et il prévoit notamment de réduire leur nombre. Toutefois, si on regroupe ensemble des collectivités qui ont presque toutes des difficultés pour financer le renouvellement de leur réseau d'eau potable, cela ne va pas changer fondamentalement la situation. Si l'on veut accélérer le remplacement des réseaux ruraux, il faut accepter un prix de l'eau plus élevé pour ces réseaux et/ou développer la solidarité entre urbains et ruraux.

AE : Le mode de gestion du service change-t-il quelque chose ?

MD : Non, il n'y a pas de différence significative, car, au final, c'est l'usager qui paie le renouvellement du réseau public que ce soit via le délégataire ou directement à la collectivité. Dans les contrats de délégation modernes, très peu de renouvellements de réseaux sont confiés aux délégataires, les collectivités préférant généralement conserver la charge des infrastructures. Dans le passé, certains délégataires ont en effet eu tendance à percevoir des provisions pour renouvellement de réseau quelque peu excessives par rapport aux travaux effectivement réalisés.

AE : La majoration de la redevance prélèvement pour les collectivités qui n'établissent pas le plan d'action imposé par la réglementation constitue-t-elle une menace ?

MD : Oui, c'est une crainte pour certaines collectivités. Mais les agences de l'eau n'ont pas encore appliqué ces pénalités. Elles sont en phase de collecte des données concernant les pertes des réseaux d'eau potable.

Propos recueillis par Laurent Radisson

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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Réactions1 réaction à cet article

 

L'appropriatiion par des societes qui pompent du fric en masse sur une ressource naturelle me pose question mais je ne suis pas enarque donc..
Comment peut on croire que sur nos dizaines de millier de communes on trouve au moins un expert capable de discuter un contrat avec les veolia et consorts dans chaque commune ?Et le regroupage en COMMUNAUTES de communes N'APPORTERA RIEN Nous avons subi le retubage d'une conduite pourrie par un tube plastique ou le debit est tres reduit mais qui a pu laisser faire une telle C...
Le scandale de l'eau ne selimite pas aux fuites mais à l'aliénation d'une ressource naturelle avec la complicité de pouvoirs ineptes ou interessés

Certains marchands d'eau utilisent parait il beaucoup les agences de voyage.....
L'etat dela gestion de l'eau est un des revelateurs de l'incompetence de nos elites et l'assainissement est un autre scandale

firminou | 02 juin 2014 à 18h19
 
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