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La modernisation des centres de tri incite à l'harmonisation des schémas de collecte

Centres de tri : relever le défi des plastiques Actu-Environnement.com - Publié le 07/08/2017

La modernisation et l'agrandissement des centres conduit les collectivités à se regrouper pour former de plus grands bassins de tri. L'harmonisation des schémas de collecte devrait progressivement s'imposer.

Centres de tri : relever le défi des...  |    |  Chapitre 4 / 6
La modernisation des centres de tri incite à l'harmonisation des schémas de collecte
Environnement & Technique N°371 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°371
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A l'issue de la modernisation des centres de tri, la France pourrait compter moitié moins d'unités. Ces centres, de plus grande taille, seront alimentés par des bassins de collecte étendus au delà de la maille de l'intercommunalité. Cette évolution pousse les collectivités locales à se regrouper et à réviser leurs consignes de tri pour les harmoniser.

Redéfinir le bassin versant

Pour être pleinement efficaces, les centres modernes doivent recevoir un flux uniforme. En effet, ils sont calibrés pour un flux de déchets caractérisé par une composition et une densité. Lorsque l'extension des consignes de tri à tous les emballages entre en application, le tonnage collecté progresse d'environ 5% et le volume de 20%. "C'est le même type de différence qu'il y a entre un kg de plumes et un kg de plombs", explique Guillaume Bomel, directeur général de la branche Infrastructure chez Suez Recyclage et Valorisation. Actuellement, de nombreux centres modernisés reçoivent un mélange de flux "en extension" des consignes de tri et "hors extension". Ils traitent donc des flux plus denses que ce pour quoi ils ont été créés.

Dans un premier temps, cela ne pose pas de difficulté majeure, notamment parce que les équipements sont en cours de réglage. Mais à terme, il faudra que les caractéristiques des déchets collectés dans le bassin versant convergent, ce qui impose d'harmoniser les schémas de collecte. Dans cet esprit, la réalisation d'une étude territoriale qui inclut une réflexion sur le schéma de collecte du bassin versant est un préalable incontournable pour l'obtention des aides de l'Ademe. Le mouvement devrait se poursuivre puisque le cahier de la responsabilité élargie du producteur (REP) pour les emballages envisage explicitement l'évolution des schémas de collecte : la redéfinition des bassins de tri est à la base de la sélection des centres de tri qui seront modernisés.

Multi-matériaux et fibreux/non-fibreux dominent

Jusqu'à maintenant, le schéma privilégié était la collecte en mélange des déchets d'emballages ménagers et des papiers. Cette collecte multi-matériaux représente approximativement 60% des tonnages triés. Suivent la collecte d'un flux emballages et d'un flux papiers, pour 21% des tonnages, et la collecte d'un flux fibreux (papiers et cartons) et non fibreux (emballages hors cartons) pour 6% des tonnages. Reste enfin un peu moins d'une quinzaine de pourcents collectés via des schémas atypiques. Selon l'Ademe, le schéma fibreux/non fibreux est le moins onéreux avec un coût complet (transport, tri et recettes matériaux) de 237 euros par tonne. Le schéma multi-matériaux affiche un coût de 277 euros par tonne.

Eco-Emballages s'inscrit dans la recommandation de l'Ademe de converger vers l'un de ces deux schémas de collecte et ne souhaite pas nécessairement que tous les territoires adoptent le schéma majoritaire. "Si les schémas en mélange et fibreux/non-fibreux coexistent sur un bassin de tri élargi, il ne faut pas forcément se précipiter pour n'en retenir qu'un. Ce serait le plus souvent le schéma en mélange, ce qui ferait perdre le bénéfice du meilleur tri fait par les habitants en fibreux/non fibreux avec comme conséquence un coût plus élevé", estime Carlos de Los Llanos. La cohabitation des deux flux cités par le directeur du recyclage de l'éco-organisme semble se dessiner. Surtout qu'à l'occasion de la modernisation des centres de tri et de la refondation des bassins, les partisans de la collecte fibreux et non-fibreux tentent de gagner du terrain. Ils s'intéressent en particulier aux collectes atypiques qui devront progressivement disparaître. C'est notamment le cas d'Ecofolio qui participe à la réflexion. L'éco-organisme en charge de la REP pour les papiers plaide depuis longtemps pour la séparation des fibreux et des non-fibreux. Il explique notamment que cela répond aux attentes de l'industrie papetière qui réclame des fibres de bonne qualité. Avec ce schéma, les papiers ne sont pas souillés par les autres déchets et le tri dans des centres dédiés est plus fin.

Les centres de tri dédiés aux fibreux manquent

Ecofolio voit donc dans l'extension des consignes de tri "une occasion particulière et exceptionnelle d'accompagner les collectivités locales dans leur réflexion sur les schémas et modes de collecte des recyclables", explique Jean-François Robert, son responsable des activités et relations industrielles. L'éco-organisme intervient tout d'abord en accompagnant la réflexion des collectivités sur l'amélioration des performances globale du dispositif de collecte et de tri. Ensuite, il soutient financièrement, via son "Accompagnement au Changement", les investissements générés par le changement d'organisation. Près de 30 millions d'euros ont été dépensés pour plus 130 projets liés à la collecte et au tri par le biais d'un appel à projets annuel. Les premières aides portaient essentiellement sur la collecte (soutien à l'achat de conteneurs de collecte pour densifier le maillage des points d'apports volontaires, par exemple), mais elles sont progressivement étendues à la modernisation des centres de tri.

Ecofolio travaille en grande partie avec les collectivités qui appliquent des collectes atypiques, et notamment celles qui ne trient pas encore les papiers. L'éco-organisme défend que le schéma fibreux/non-fibreux permet d'écarter les papiers et cartons qui n'ont pas à être triés dans les centres de tri dédiés aux emballages. Environ 60% des flux collectés ne sont pas impactés par la baisse de densité des flux, souvent générateur de surcoût. C'est le choix retenu par Amiens Métropole (Somme) qui a décidé de collecter les papiers et cartons séparément par le biais de points d'apport volontaire. Les fibreux sont ensuite triés dans un centre dédié. Reste un problème : la France ne compte que deux centres dédiés aux fibreux collectés par le service public de gestion des déchets. "Ce n'est pas suffisant", regrette Jean-François Robert. Pour y remédier, Ecofolio a lancé un appel à projets pour soutenir des centres de tri privés dédiés aux fibreux.

Philippe Collet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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