En phase d'exploitation, un protocole de suivi environnemental prévoit la réalisation, plusieurs fois par an, de 18 points contrôles environnementaux. Un comité de suivi de l'environnement réunissant habitants, élus locaux et représentants d'administration sera chargé de faire régulièrement le point sur la situation.
Une attention particulière a été portée en amont à la limitation des nuisances sonores, à la réduction des émissions de poussières, au recyclage des eaux de procédé, à la maîtrise du trafic routier et à la réduction de la pollution des sols.
L'ensemble de l'installation fonctionne par exemple à l'électricité à l'exception des engins de chargement pour lesquels des aires étanches de rétention ont été aménagées, de manière à prévenir tout risque de contamination des sols par hydrocarbures.
De plus, l'eau joue un rôle prépondérant dans l'exploitation sablière. Après extraction, un premier lavage permet de séparer une partie de l'argile présente dans les matériaux, des sables et graviers qui sont ensuite répartis par granulométrie. Les sables subissent alors un second traitement par cyclonage au cours duquel eau et argile sont une nouvelle fois séparées des matériaux granulaires. Afin de réutiliser ces eaux de procédé, l'eau et l'argile récupérées sont envoyées vers une installation de traitement. Il s'agit d'un bassin dans lequel les particules d'argile sont décantées. L'eau est réutilisée dans le procédé tandis que l'argile est récupérée et renvoyée par pompage vers la zone de carrière pour servir au réaménagement.
En région parisienne, le centre Yprema de recyclage de déchets inertes du BTP de Gennevilliers (92) est ouvert depuis 2001 mais connaît actuellement une nouvelle phase de travaux pour améliorer le site.
Le centre qui avait fait l'objet d'une déclaration en préfecture des Hauts-de-Seine au titre des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) accueille des matériaux des chantiers de démolition / déconstruction des Hauts de Seine, de la Seine Saint Denis et du Val d'Oise. Ces matériaux ont déjà subi un premier tri sur leur lieu de provenance et sont composés de : blocs de bétons, armés ou non armés, couches de chaussées (enrobés, graves traitées aux liants hydrauliques, graves non traitées). Les matériaux, dès leur réception et après contrôle visuel de leur qualité (absence de plastique, bois, plâtre), sont stockés sur des aires séparées, selon leur nature : bétons fortement armés, autres bétons et couches de chaussées.
Yprema réalise actuellement des investissements importants mieux intégrer le centre dans le paysage et pour réduire les nuisances visuelles et sonores aux riverains. Il y est notamment question de réaliser un merlon afin de masquer l'activité, d'installer une tour de dépoussiérage sur l'installation de concassage, de supprimer les équipements bruyants en les remplaçant par des équipements plus adaptés au confort des riverains. D'autres aménagements concernent la mise en œuvre d'une logistique fluviale et en projet, une reconfiguration du stockage pour une circulation en sécurité sur le site.
Rappelons que les déchets inertes provenant des activités de déconstruction du BTP représentent le plus important gisement de déchets en France, loin devant les déchets ménagers. Une étude de l'Ademe et des fédérations du Bâtiment et des Travaux Publics a évalué le gisement à 280 millions de tonnes de déchets inertes pour les déconstructions des TP (travaux publics) et à 20 millions de tonnes de déchets inertes pour les déconstructions des Bâtiments.
Parmi ces déchets inertes, il faut distinguer : les déchets inertes ultimes, destinés à une mise en décharge car n'ayant pas de potentiel de recyclabilité et les déchets inertes recyclables qui s'avèrent les plus nombreux. Ils sont destinés à être transformés dans des centres de recyclage en de nouveaux matériaux de construction pour les entreprises de Travaux Publics.
Pourtant, l'expérience montre que les déchets inertes ont toujours du mal à rejoindre les circuits de stockage et de recyclage en France. Dernièrement, dans un arrêt daté du 15 décembre 2004, la Cour de justice de la communauté européenne a condamné la France pour son retard dans la transposition en droit français de la directive 1999/31/CE du 26 avril 1999. Les états membres avaient jusqu'au 16 juillet 2001 pour transposer ce texte en droit national. Cette directive définit notamment les différentes classes de stockage : déchets dangereux (classe 1), déchets ménager (classe 2) et déchet inertes (classe 3). Elle imposait par ailleurs un circuit pour chacune de ces classes et notamment un tri avant stockage pour la classe 3 afin de recycler certains matériaux.
Le ministère de l'Ecologie et du Développement durable a par ailleurs édité un Guide de bonnes pratiques relatif aux installations de stockage de déchets inertes issus du BTP
Qu'il s'agisse de pression réglementaire environnementale, comme d'un besoin nécessaire d'entretenir de meilleures relations avec les riverains – tant pour améliorer l'image que d'éviter procès et compensations financières - de plus en plus d'industriels intègrent désormais l'environnement dans la conception ou dans l'évolution de leur site d'exploitation. Une tendance relativement récente dont on ne peut que souhaiter qu'elle se développe et fasse des émules.