En plus de générer de l'énergie via du biogaz, l'usine permet la production de matières servant à l'enrichissement des sols. Les résidus solides et liquides sont séparés et recyclés pour former notamment des engrais biologiques concentrés à grande valeur nutritive et de l'eau exempte de pathogènes, pouvant être utilisée à des fins d'irrigation.
Cette nouvelle technologie permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'autres impacts environnementaux associés à l'épandage du fumier.
Projet de 7,9 millions de dollars canadiens, le Système intégré d'utilisation du fumier (SIUF) combine la digestion anaérobie, l'utilisation des biogaz, la séparation des matières liquides et solides ainsi que les procédés de récupération et d'enrichissement des éléments nutritifs. Le méthane issu de la digestion anaérobie sert à produire de l'énergie verte et de la chaleur. Des procédés novateurs permettent de récupérer et d'obtenir une concentration des éléments nutritifs du liquide traité par digestion de manière à produire des engrais biologiques exempts de pathogènes. L'eau récupérée au moyen de ce procédé est utilisée à des fins d'irrigation.
Actuellement, l'usine de Système intégré d'utilisation du fumier produit un peu moins d'un mégawatt d'électricité. Une partie de cette énergie, environ 200 à 300 kilowatts, sert à alimenter le parc d'engraissement. Le reste, environ 700 kilowatts, est utilisé par environ 700 foyers des collectivités agricoles des environs. L'agrandissement futur de l'usine triplera la production d'énergie, qui passera à trois mégawatts.
Ce projet représente un progrès important dans le domaine des technologies axées sur des ressources renouvelables, explique M. John McDougall, président et chef de la direction d'ARC. Des entreprises comme Highland Feeders sont constamment confrontées à la difficulté d'exploiter leurs installations d'une façon respectueuse de l'environnement et socialement responsable. Par ailleurs, les entreprises doivent être économiquement viables pour survivre. La technologie du SIUF tire parti des avantages énergétiques et nutritifs du fumier en le transformant en énergie, en bioengrais et en eau pour l'irrigation. À cela s'ajoute un autre avantage : la technologie favorise également des pratiques améliorées de gestion du fumier en ce qui concerne la contamination des eaux de surface et des eaux souterraines, les odeurs, la poussière et les émissions de gaz à effet de serre.
Alberta Research Council (ARC) s'affaire actuellement à adapter cette technologie à d'autres sources de biomasse, comme le purin, les déchets de transformation des aliments, les carcasses d'animaux morts, les produits d'équarrissage et les déchets municipaux, a indiqué M. John McDougall.