Re:Que peut-on y faire ?
Je vous transmet ce que j'ai reçu par mail :
Le 27 juin 2005, en pleine nuit, l'usine classée SEVESO SBM Formulation (du groupe Union Carbide) de Beziers prennait feu. Selon les médias officiels, le feu a été maitrisé vers 8 heures du matin; peu de produits ont été vaporisés dans l'atmosphère et le nuage âcre, aucunement toxique, s'est rapidement dilué en partant vers l'est (d'abord Beziers, puis Narbonne et jusqu'à Carcassonne).
C'est la version officielle qui a circulé, un peu, dans les médias, notamment dans le journal régional (le Midi-Libre).
L'histoire a été très vite enterrée, oubliée; tant mieux pour une région qui attend impatiemment les touristes avides de ses plages.
Pourtant, l'information mérite d'être creusée.
Commençons donc par le début : nous savons que cette usine contenait près de 2000 tonnes de fongicides, d'insecticides et autre produits chimiques. Seule une infime partie a été, selon les officiels, vaporisée dans l'atmosphère. Pourtant, ce même rapport officiel stipule que les 5000m² du bâtiment sont partis en fumée. Il ne reste plus rien de l'usine, pas même les murs. A moins que les pompiers n'aient évacué à la hate dans la matinée 1000 tonnes de produits toxiques, soit près de 2000 tonnes, en réalité tout le stock a disparu dans les airs.
Mieux que cela : le feu a été maitrisé officiellement vers 8 heures. Pourtant, vers 11h50, une explosion s'est produite dans les restes de l'usine. La déflagration, qui s'est donc produite presque 4 heures après l'extinction officielle de l'incendie, a été entendue dans tout l'ouest du département de l'Hérault, ainsi que dans l'est de l'Aude. Des gens de Gabian, de Fos, de Laurens, de Faugères, de Cabrerolles ou de Caussiniojouls, villages distant de 30 km du site, ont été surpris par un bruit sourd, violent, comme si "un avion avait franchi le mur du son". Dans certains quartiers de Beziers (les plus proches de la zone), certaines vitres n'ont pas résisté.
Certaines rumeurs, que je n'ai pu vérifier, font état de la présence de pompiers sur le site lors de l'explosion.
Le jour de l'explosion, les habitants proches de l'usine ont recu comme consigne de se calfeutrer chez eux malgré aucune preuve de toxicité. Pourtant, nombre d'entre eux se sont plaints de brûlures dans la bouche et de difficultés à se déplacer.
Concernant la composition des produits qui sont partis dans l'atmosphère, la companie propriétaire de l'usine, Union Carbide, a refusé de communiquer cette information sous couvert de secret commercial.
Cependant, cette usine fabriquait les mêmes produits qu'une autre usine du même groupe, l'usine de Bhopal (Inde). Cette usine, qui a explosé en 1984, aurait fait jusqu'à 30000 morts et 500000 blessés.
Rappel de Bhopal : http://www.novethic.fr/novethic/site/dossier/index.jsp?id=6557
Le 27 juin, c'est plus de 100000 personnes qui se trouvaient dans un rayon de 10km autour de l'usine.
De plus, l'usine, appelée SBM Formulation, n'apparait pas sur la liste officielle des usines classées SEVESO de Beziers :
http://environnement.34500.free.fr/74pol-industrielles.html
Le nuage officiellement non toxique a été, au gré de petites brises marines au sol (venant de l'est), été poussé vers les terres en direction de Narbonne et Carcassonne. Si l'on observe l'analyse météorologique du 28 à minuit, soit 12 heures après l'explosion, on remarque la présence d'une depression vers le golfe de Gascogne :
http://www.wetterzentrale.de/archive/ra/2005/Rrea00120050628.gif
Ce type de situation provoque effectivement au sol des brises d'est (marines) sur le Biterrois, mais en altitude un flux variant SO à NO : dès que les résidus remontaient en altitude, ils étaient repoussés vers l'ouest, soit au dessus des plages. Ainsi on peut considerer que toutes les stations balnéaires, entre Narbonne-Plage et Sete, ont été survolées par les résidus. Cette depression a en plus permis le passage d'une petite bande pluvieuse qui a traversé tout le département de l'Hérault d'ouest en est, bande pluvieuse qui a donné des gouttes sales et boueuses sur les jardins, les vignes, les champs. Ces pluies sales ont également touché l'agglomération Montpelliéraine.
En cas de probléme dans un site classé SEVESO 2 (c'est à dire représentant des risques majeurs pour la population), la population est alertée par une sirène au son modulé (montant et descendant), à raison de 3 fois par minute. Dans le cas de Beziers, les riverains ont été "invités" à fermer leur fenêtres, les ouvriers à ne pas se rendre à leur travail et les enfants à ne pas aller en récréaction. Les agents qui étaient chargés de réguler la circulation autour du périmètre de sécurité n'avaient aucune protection respiratoire, et souffraient de fortes quintes de toux et de brûlures sur la langue et dans la gorge.
Si cette explosion a été vite enterée par les médias, l'usine a continué de fumer pendant au moins 4 jours, ces fumées étaient visibles depuis les collines au nord de la ville. Si aujourd'hui tout est revenu à la normale, c'est aujourd'hui une bombe écologique et sanitaire à retardement qui plane dans l'air Languedocien.
Info de dernières minutes :
Officiellement si l'usine s'est embrasée vers 3h du matin, le feu a en réalité commencé, selon plusieurs témoins, la veille vers 19h.
_ Selon certaines sources, il n'y avait pas 1000 tonnes de produits mais 2000 (invérifiable).
_ Le vendredi 1er juillet, le prefet a été remplacé par un autre prefet venant d'Alsace, Michel Thénault.
_ Des personnels d'intervention (pompiers, police), dont il convient de saluer la bravoure et le courage, ont reconnu avoir recu des consignes de silence de leur hiérarchie.
_ Dans le seul reportage télévisé sur l'accident (diffusé sur France 3 le matin), les pompiers interviewés ne portaient aucun masque pour respirer. Pourtant tous les personnels qui étaient sur le site dès l'après midi portaient des équipements spéciaux.
_ La préfecture de l'Hérault a diffusé, par l'intermédiaire de la DRIRE (et donc non directement) le non d'un des gaz qui s'est echappé : du disulfure de carbone. Cependant, il s'avère que ce n'est pas un gaz mais un liquide qui s'enflamme à 100°, produisant alors du sulfure de carbonyle et du sulfure d'hydrogène. Il est évident vu la violence de l'incendie que tous les stocks de disulfure de carbone ont brulé.
_ Selon les associations, voici une autre liste de produits suspectés d'avoir été vaporisés :
- oxydes d'azote (NOx)
- dioxyde de soufre (SO2)
- hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
- dioxine (HAPC)
- chloropicrine (CP)
_ Les analyses d'air diffusées dans les médias ont été effectuées par la société Air-LR, société qui selon la CLAPE-Languedoc Roussillon, n'est ni équipée ni homologuée pour mesurer ce type de produits. Mieux encore : aucun relevé officiel n'a été effectué sur la présence de dioxines : si des cas de stérilités, cancers, malformations (résultat de la présence de ces produits) ou autres se produisent, la société industrielle pourra prétendre qu'elle n'est pas responsable car les produits soit-disant responsables de ces symptomes n'auront jamais existé.
Pour finir, quelques conseils :
- Les citernes d'eau de pluie doivent être déconnectées rapidement dès que l'on a connaissance de l'événement et après il vaut mieux faire une analyse d'eau potable.
- Boire quotidiennement du thé au champignon komboucha. En urgence, il y en a du tout prêt dans les magasins bio. Le champignon se recrée en permanence à vie et reste divisible pour vos amis. Le champignon de départ est en vente dans certaines boutiques, par internet ou par correspondance.
- Laver abondamment tous fruits et légumes provenant de la région (quid des fruits exportés et revendus sans précautions ?). Préférer consommer des produits de l'extérieur, quoique ce ne soit pas vraiment une garantie.
- Il serait inutilement coûteux de pratiquer des analyses de sang. Par contre, il faudrait que le corps médical et tous les médecins de Béziers et environs, ainsi que de toutes les régions parcourues par le nuage (Toulouse), pratiquent une veille épidémiologique, à condition de savoir bien évidemment quels sont les symptômes liés aux produits émis. Il est donc urgent de connaître la vérité sur l'ensemble des produits émis. C'est impossible qu'il n'y ait que du SO2.
- D'après le médecin de la DDASS et les médecins de l'AMIES, les poussières fines sont en quantité trop importante, donc il convient spécialement de surveiller la toux et la peau et de consulter son médecin dès une première alerte ou d'aller vers le service d'urgence de l'hopitâl de Béziers.
OniB
| 24 juillet 2005 à 15h56