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Actu-Environnement

De plus en plus de grandes entreprises françaises publient leur rapport de développement durable

Chaque année les grandes entreprises françaises publiant leur rapport de développement durable se font plus nombreuses. Elles apparaissent de ce fait de mieux en mieux dans les classements internationaux... qui restent à prendre avec précautions.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
La publication d'informations sur les impacts sociaux et environnementaux des activités devient une obligation légale par les grandes entreprises dans divers pays et notamment en France avec la loi nouvelles régulations économiques (NRE). L'article 116 de cette loi impose aux entreprises cotées la publication d'un rapport relatif à leurs politiques sociale, sociétale et environnementale à côté de leur rapport financier.

Le cabinet spécialisé Utopies et le cabinet britannique Sustainability, ainsi que le PNUE viennent de publier une étude comparative des rapports extra-financiers de 150 sociétés françaises (dont celles du SBF 120), version française de l'étude Global Reporters, qu'ils avaient déjà menée il y a deux ans.

Au niveau franco-français, l'étude montre qu'en 2005, 68% des 120 entreprises du SB120, 10 entreprises publiques et 10 entreprises privées non cotées ont publié des informations sociales et environnementales alors qu'elles n'étaient que 41% en 2003.
Même si parmi elles, certaines ont encore des progrès à faire en matière d'accessibilité et de vérification, 11 d'entre elles se situent à hauteur du Top 50 international contre seulement 4 en 2004.

Ce sont les groupes de BTP Lafarge, de services Veolia Environnement et Gaz de France qui figurent parmi les entreprises qui en France ont le mieux communiqué sur leurs activités de développement durable en 2005. La 1ère française, Lafarge*** est même au niveau de la 9ème entreprise mondiale.

Néanmoins, le cabinet Utopies tient à souligner que la qualité du reporting varie fortement selon les secteurs d'activité.
En effet, les entreprises industrielles à forts impacts directs (eau/énergie, chimie, matériaux) et certains secteurs, aux impacts plus indirects, comme l'automobile et la distribution restent d'après l'étude parmi les leaders et contribuent à l'amélioration des pratiques de reporting.
L'étude met en avant une progression des entreprises de services et notamment le secteur des banques (10 nouvelles entreprises entrées cette année dans le Top 20). Le leader, Dexia, s'est ainsi fait rattrapé par ses concurrents.
Le secteur automobile s'agrandit avec l'entrée de Peugeot et Michelin dans le Top 20. Valeo publie également un rapport de développement durable, alors que seul Renault apparaissait dans le Top 20 en 2003.
Dans la distribution, Casino devance Carrefour qui était le leader du secteur en 2003 ; Auchan, Guyenne et Gascogne et PPR publient également un rapport de développement durable.
Au sein du Top 20, on voit apparaître trois nouvelles entreprises qui n'avaient pas de rapport en 2002 : ADP, Schneider Electric et Saint-Gobain.

Toutefois, malgré ces avancées significatives, ces rapports ne font pas apparaître clairement les implications du développement durable sur la stratégie de l'entreprise, déplore Utopie. Une large majorité construit son reporting selon les standards internationaux (GRI), utilise le vocabulaire consacré mais manquent encore leur cible, souligne le cabinet.
Peu utilisés et entièrement déconnectés des risques financiers, la crédibilité des rapports est remise en cause par les parties prenantes, conclue l'étude.

La méthodologie Global Reporters, qui a été utilisée pour l'étude pour évaluer la qualité globale des rapports regroupe 48 critères d'analyse regroupés en 7 thématiques** .
Les meilleurs rapports pour la thématique performance environnementale ont été attribué au niveau mondial à Unilever et à BP et au niveau français à Veolia, Lafarge et ADP.
En ce qui concerne la thématique performance sociale et éthique, Total fait partie des 7 meilleurs rapports français. Ce groupe de critères comprend notamment l'hygiène et la sécurité, la diversité, le dialogue social, les droits humains, le développement des communautés ou la lutte contre la corruption.

Quelles que soient les démarches affichées et/ou entreprises, on est en droit de s'interroger sur l'opposition entre le concept de développement durable et l'activité même de certaines entreprises bien classées. Le concept même de développement durable est-il appropriée pour Total à l'heure du réchauffement climatique ?

L'étude établie un classement des entreprises au regard de la qualité des rapports développement durable. Il s'agit donc ici d'une simple notation de la qualité d'un rapport.
Pour Utopies, le défi pour les entreprises consistera à développer des processus capables de restaurer la confiance : vérifications externes, intégration d'avis critiques des parties prenantes, certification adaptée, etc.
L'utilité de ces rapports comme outils d'aide à la décision ne semble pas encore faire l'unanimité.


*Etude réalisée par Utopies et en partie financée par des entreprises partenaires. SustainAbility est l'auteur de la méthodologie Global reporters l'étude. Les rapports de développement durable réalisés par les clients d'Utopies ont été notés par Atitude pour éviter les conflits d'intérêt.

**Contexte et engagements, Qualité du management, Performance économique, Performance sociale et éthique, Performance environnementale, Performances sur les produits
et la responsabilité des activités, Accessibilité et vérification

***Olivier Luneau a été nommé récemment Directeur Développement Durable et Affaires Publiques du groupe Lafarge, et sera rattaché au directeur général. Il succède à Gaëlle Monteiller, qui a rejoint Lafarge Bétons France en tant que Président de la région Vallée de Seine.

Réactions2 réactions à cet article

Que c'est joli sur le papier!!!

Bonjour à tous.

Je suis à la fois surpris et pas surpris par ce que j'ai lu. Les plus grandes entreprises francaises sont jugées sur un rapport et non sur les conséquences positives (emplois de personnes en difficulté sociale ou encore la diminution de la pollution dans un milieu naturel) d'une politique environnementale. Nous sommes ici plutot confronté à une politique communicative. De plus cette étude a été financée par les entreprises nommées elles-même. Plutôt qu'elles participent financièrement à une étude les mettant directement en valeur, pourquoi ne participeraient pas à mettre en valeur des petites sociétés dont l'activité est soucieuse de l'environnement, mais qui ont souvent du mal à être pérennes par manque de moyens. La solidarité ne répond-t-elle- pas à un des fondements du Développement Durable?

David | 27 octobre 2005 à 13h37 Signaler un contenu inapproprié
Une chose en emmène une autre

Quel déception !
Au début de l'article je me suis dit qu'un "concours " entre entreprise, serait bénéfique. Si le classement se basait sur le performance environnemental, (utilisation d'énergie renouvelables comme AMD).
Cette compétition aurait fait progresser les grandes entreprises dans le domaine du développement durable. Chacun voudra être bien classé pour faire sa "pub" auprés d'éventuels consommateurs.
Puis en lisant la suite de l'article, je m'aperçoit qu'ils sont jugés que sur la qualité de leurs rapports et non sur leurs qualités environnementales. ????
Espoir. Peut-être que ça donnera aux institutions gouvernementales des idées sur la restitutions d'autres rapports cette fois-ci en prenant en compte leurs contenus.

Espoir ???

Cirdan, le Charpentier | 28 octobre 2005 à 11h57 Signaler un contenu inapproprié

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