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Actu-Environnement

''La prise en considération des grands enjeux planétaires qui dépassent largement le marché des pollutions, donne une nouvelle dimension à Pollutec''

À la veille de l'ouverture de Pollutec 2004, Actu-environnement.com a souhaité donner la parole à Sylvie Fourn, Commissaire général de ce Salon international des équipements, des technologies et des services de l'environnement pour l'industrie et les collectivités locales. Objectif : souligner l'enjeu de cette 20e édition en regard d'un contexte particulièrement favorable et demandeur.

Interview  |  Gouvernance  |  
   
''La prise en considération des grands enjeux planétaires qui dépassent largement le marché des pollutions, donne une nouvelle dimension à Pollutec''

   
AE : Un certain nombre de facteurs, tant politique que réglementaire, économique, social, de réchauffement climatique, etc, concourt à rendre incontournable la problématique de l'environnement et du développement durable. Dans quelle mesure, ces facteurs impactent-ils Pollutec ?
SF : Historiquement ancré sur le marché des pollutions, Pollutec a choisi dès l'origine, de mettre en présence des collectivités locales et des industriels ayant pour mission claire de traiter des pollutions et si possible, de les anticiper. Quoi qu'il arrive, une grande part de l'exposition demeure consacrée à l'alimentation et au traitement de l'eau potable, à la collecte et au traitement des eaux usées et des déchets municipaux ou industriels. Sur Pollutec, ces locomotives fortes deviennent de plus en plus sélectives, induisant la mise en place de filières de revalorisation, de traitement de l'air, etc. En revanche, les préoccupations des industriels et des collectivités locales se sont accrues en termes d'exigences et d'orientation des investissements. S'ajoute la prise en considération des grands enjeux planétaires comme la réduction des gaz à effets de serre et les objectifs de développement durable, qui, en ouvrant sur les perspectives de protection de la nature, dépassent largement le marché des pollutions et donnent une nouvelle dimension à Pollutec. Cette évolution se traduit par une extension de notre visitorat aux élus, aux directeurs de sites industriels ou aux PDG d'entreprises qui avaient jusqu'à présent tendance à déléguer ce marché du traitement de la pollution à leurs directions industrielles ou HSE. C'est dire que ces derniers ont pris conscience des enjeux et de la nécessité pour leur entreprise de maîtriser son impact environnemental sous peine de sanctions graves, y compris du marché consumériste et boursier !

AE : Quels sont les secteurs phares de cette nouvelle édition ?
SF : Il est clair qu'aujourd'hui, les énergies renouvelables, les thématiques de santé-environnement, de développement durable et d'éco-conception, sont traitées en propre, avec des conférences, des exposants et des rencontres. La création de cette thématique santé-environnement résulte d'un phénomène de convergence assez naturel mais aussi symbolique - puisque la France vient de mettre en place un Plan national santé-environnement (PNSE). De la même façon et dans le cadre de la loi d'orientation énergétique en France, Pollutec valorise les mesures de réduction et de maîtrise de l'énergie, en mettant en scène toute la diversification du bouquet énergétique. Cette édition, qui coïncide aussi avec la déréglementation du marché de l'électricité, consacre un village aux énergies renouvelables et propose toute l'information sur les crédits d'impôts ou autres mesures incitatives destinées à les développer. Les préoccupations plus globales de préservation de la planète font l'objet de plus d'une dizaine de conférences, tables rondes, exposés dans des registres très différents. Fidèle à son rôle de caisse de résonance et d'animateur, Pollutec a voulu donner du contenu aux attentes exprimées en matière d'environnement par la communauté économique lors de la précédente édition, de sorte que tout cela se traduise concrètement par des choix et des investissements.

AE : Plus globalement, quels sont les secteurs porteurs en termes d'offres et de marchés ?
SF : Le secteur du déchet, avec en particulier celui du recyclage, de la récupération et de la valorisation, explose avec une augmentation de plus de 30 % en nombre d'exposants et en surface d'exposition. Toute la filière économique visant à récupérer un produit sous forme de déchets ou de produit de fin de vie pour le valoriser à terme, est représentée. Ainsi, les recycleurs (en particulier les adhérents de la Fédérec) - qui se positionnent comme les acteurs économiques de cette filière - entraînent avec eux les fabricants de matériels de recyclage et de tri, les sociétés de manutention des déchets dans les unités de recyclage, etc. La ''Prévention et gestion du risque'' fait l'objet d'un autre secteur à part entière, très proche du reste de celui des sites et sols pollués, jusqu'ici noyé dans le secteur du déchet. Dans la foulée des événements de Toulouse, force a été de constater la prise en compte des dégâts occasionnés par une urbanisation non maîtrisée autour de sites dangereux. Il en va de même des friches industrielles, sources de dégradation des nappes phréatiques et donc d'impacts environnementaux. D'où la nécessité de diagnostiquer et de traiter les sols. Quant au secteur santé-environnement totalement nouveau, il offre un contenu intellectuel fort avec une cinquantaine d'experts médicaux, scientifiques et techniques venus du monde entier pour dresser un panorama des connaissances sur l'impact en termes de santé publique, des pollutions sur les milieux eau-air-sol, et essayer d'induire des solutions techniques préventives ou curatives. Sans oublier les domaines de l'eau et des déchets dans leur notion de marché ! Si la problématique environnementale s'avère très complexe de par son aspect transverse, elle affiche aujourd'hui, une meilleure cohérence entre ses différents secteurs, dont on ne percevait pas forcément bien la pertinence !

AE : Pour la première fois, vous consacrez un espace à l'emploi et à la formation. Quelle est votre motivation ?
SF : À l'instar de l'alimentaire, l'environnement concerne tout le monde, mais nous tenons à préserver un caractère professionnel à Pollutec. En outre, beaucoup d'étudiants aimeraient travailler dans ce domaine. C'est pourquoi nous avons ressenti le besoin de canaliser l'offre et la demande de manière intelligente. Le principe consiste d'une part, à essayer d'identifier ceux qui s'intéressent à l'environnement, en termes d'évolution de carrière avec les aspects de formation ou de recherche d'emploi, en leur donnant un lieu de convergence pour obtenir cette information. Et d'autre part, à permettre aux exposants eux-mêmes d'annoncer leurs offres et d'apprécier les demandes. Dans un secteur qui a le vent en poupe, il s'avère intéressant à double titre de proposer ce type de prestations, afin que les visites s'opèrent de manière plus rationnelle et efficace.

AE : Par ailleurs, vous avez créé votre propre salon de l'environnement en Chine, qui du reste, vient de fermer ses portes. S'agit-il du même concept et comptez-vous l'exporter dans d'autres pays ?
SF : D'une certaine manière, nous avons développé le même concept et nous sommes très satisfaits des premiers retours. Dans un pôle économique dont on connaît les performances mais aussi les besoins en matière environnementale, Pollutec Shanghai a la prétention à terme, de traiter de l'ensemble des secteurs environnementaux. En revanche, l'échelle est différente, puisque nous disposions de 5000 m2 d'exposition pour 300 exposants au lieu de 90 000 m2 et 2400 exposants sur Pollutec. Si l'économie chinoise est en développement farouche, le pays représente avec la Russie, l'un des plus pollués au monde. D'où sa prise de conscience que l'environnement peut constituer un frein à son développement s'il n'est pas pris en compte. Les enjeux sont colossaux ! Les visiteurs de bons niveaux nous ont incités à repositionner une seconde édition sur Mars 2006. En juin 2005, nous lançons également ce concept en Algérie, en coopération avec le Ministère des ressources en eau algérien. Un projet est en cours sur le Maroc. Pollutec Espagne existe déjà. En revanche, nous ne renouvellerons pas notre tentative sur Vienne !

AE : Quel serait votre message à la veille de l'ouverture de Pollutec 2004 ?
SF : Au-delà du visitorat convaincu de la pertinence et de l'intérêt du Salon par sa pratique au quotidien de cette politique, je souhaiterais alerter et sensibiliser les élus, les investisseurs et les donneurs d'ordre des collectivités locales. J'invite ces derniers conscients qu'ils ne pourront pas échapper à la pression, à venir écouter les experts venus du monde entier pour leur faire découvrir ces nouveaux thèmes au travers d'exposés d'une heure à la fois riches et simples, en accès libre et gratuit !

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