En raison des changements climatiques qui occasionneront des précipitations plus intenses et une élévation du niveau des mers, l' ampleur des inondations et leurs fréquences risque d'aller qu'en augmentant. En outre, les activités humaines comme le défrichement des forêts, la rectification des cours d'eau, la suppression des plaines inondables et les mauvaises mesures d'aménagement du territoire contribuent sensiblement à l'augmentation des risques d'inondation.
Face à ces risques, la Commission européenne vient de proposer une directive destinée à aider les États membres à prévenir et à limiter les inondations.
La nouvelle directive, étroitement liée avec la directive cadre sur l'eau adoptée en 2000, imposera aux États membres de procéder à des évaluations préliminaires afin de déterminer les bassins hydrographiques et les zones côtières associées qui sont exposés à un risque d'inondation.
Pour les zones où il existe des risques réels de dommages causés par les inondations, les États membres établiront ensuite des cartes des risques d'inondation et des plans de gestion des risques d'inondation. Ces plans doivent comprendre des mesures visant à réduire la probabilité et les conséquences potentielles d'une inondation. Ils devront couvrir toutes les phases du cycle de gestion des risques d'inondation, mais se concentreront principalement sur la prévention des dommages causés par les inondations, sur la protection et sur la préparation.
Par exemple, la construction de logements et d'installations industrielles dans les zones déjà exposées aux inondations ou risquant de l'être dans l'avenir devra être évitée. Des mesures visant à réduire la probabilité et/ou les conséquences des inondations dans des lieux spécifiques, par exemple en restaurant les plaines inondables et les zones humides, devront être entreprises. Enfin des instructions au public sur la manière de réagir en cas d'inondation devront être données.
Dans le cas de bassins hydrographiques internationaux, ces mesures doivent être coordonnées entre les États membres concernés. Enfin, les plans, les évaluations des risques et les cartes des risques d'inondation devront être rendus publics.
Cette nouvelle directive aidera les États membres à se doter des outils appropriés pour réduire la probabilité des inondations et en limiter les conséquences, a indiqué M. Stavros Dimas, commissaire responsable de l'environnement. Elle vise notamment à amener les États membres à coopérer au sein des bassins hydrographiques et des zones côtières partagés, afin d'améliorer la protection contre les inondations partout en Europe.
Concernant la France, dans le cadre d'une communication sur la prévision des risques technologiques et naturels, la ministre de l'Ecologie et du Développement durable, Nelly Olin, qui s'exprimait mercredi en conseil des ministres, a estimé que cinq millions de Français vivaient en zone inondable.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement articulera la politique de prévention des inondations selon quatre axes. La vigilance météorologique sera accrue et une procédure de prévision des crues intégrant les débits des cours d'eau, les précipitations et l'état des sols sera mise en œuvre, à compter de juillet 2006.
Le gouvernement prévoit la mise en œuvre de stratégies globales de prévention sur les grands fleuves et de programmes d'action de prévention par bassin versant. Un renforcement de la sécurité des ouvrages hydrauliques, en particulier des digues de protection contre les crues devrait aussi être mise en place. Enfin, l'urbanisation en zone inondable devra être maîtrisée au moyen, notamment, des plans de prévention des risques naturels prévisibles.