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La FAO et la CITES signent un accord de collaboration en faveur du commerce durable de poisson

La FAO et la CITES renforcent leur collaboration pour garantir l'utilisation durable de la ressource halieutique menacée par la surexploitation. Les deux organismes ont déjà prévu de s'intéresser à plusieurs espèces de requins.

Biodiversité  |    |  F. Roussel
   
La FAO et la CITES signent un accord de collaboration en faveur du commerce durable de poisson
Lambi des Caraïbes
   
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue par son sigle CITES ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. La CITES contrôle et réglemente le commerce international de quelque 5.000 espèces animales et 28.000 espèces végétales pour les protéger de la surexploitation comme l'hippocampe, le requin baleine ou encore le lambi des Caraïbes. Ceci signifie qu'un pays souhaitant exporter ces espèces doit commencer par certifier auprès de la CITES qu'ils ont fait l'objet d'une récolte légale et que leur commerce ne portera pas préjudice à la survie de l'espèce à l'état sauvage.
On estime que le commerce international des espèces sauvages représente des milliards de dollars par an et qu'il porte sur des centaines de millions de spécimens de plantes et d'animaux. Ce commerce est varié, allant de plantes et d'animaux vivants à une large gamme de produits dérivés : produits alimentaires, articles en cuir exotique, instruments de musique en bois, souvenirs pour touristes, remèdes, etc. L'exploitation et le commerce intensifs de certaines espèces, auxquels s'ajoutent d'autres facteurs tels que la disparition des habitats, peuvent épuiser les populations et même conduire certaines espèces au bord de l'extinction. De nombreuses espèces sauvages faisant l'objet d'un commerce ne sont pas en danger d'extinction mais l'existence d'un accord garantissant un commerce durable est importante pour préserver ces ressources dans l'avenir.

Mais l'inscription d'une espèce sur les listes de la CITES n'est qu'un premier pas. Veiller à la mise en application des contrôles pour la faire respecter par les 169 pays signataires est tout aussi important mais pose souvent problème. C'est pourquoi la CITES s'associe aujourd'hui à l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin d'évaluer l'état des stocks de certaines espèces aquatiques, d'examiner de plus près les pratiques de gestion, et de veiller à ce que seules les pêcheries gérées dans une optique responsable fassent l'objet d'un commerce international. Cette collaboration a déjà bien fonctionné sur le cas du lambi par exemple. L'insertion de ce mollusque dans la liste de la CITES n'a guère mis un terme à sa surpêche, mais grâce à la collaboration entamée avec la FAO, la Convention a pu analyser avec précision les points sensibles et, le cas échéant, aider les pays à mettre en place des contrôles.

Fortes de cet exemple encourageant, la FAO et la CITES se concentrent désormais sur d'autres espèces menacées tels les clams géants, les esturgeons et les poissons napoléons, ainsi que des espèces susceptibles d'être insérées sur les listes de la Convention, notamment le concombre de mer et plusieurs espèces de requins. Cette coopération doit permettre de garantir l'utilisation durable de ces précieuses ressources et a été officialisée dans un protocole d'accord signé par le Secrétaire général de la CITES, Willem Wijnstekers, et Ichiro Nomura, Sous-Directeur général de la FAO, Département des Pêches.
En vertu de cet accord, la FAO et la CITES examineront conjointement l'évaluation scientifique, juridique et technique des espèces aquatiques faisant l'objet d'une exploitation commerciale, inscrites ou proposées dans les Annexes de la Convention.
En ce qui concerne les espèces figurant déjà sur les listes ou sur le point d'être insérées, la FAO collaborera avec la CITES et les pays exportateurs pour améliorer le suivi et l'aménagement des ressources halieutiques, en les aidant à garantir que les exportations viennent uniquement de pêches responsables. Selon Ichiro Nomura, ce protocole d'accord offre une nouvelle occasion pour la FAO de déployer toute son expertise en matière de biologie et de politiques halieutiques de façon très concrète. En travaillant avec la CITES à la promotion de pêches durables et au commerce responsable du poisson, nous entendons consolider nos efforts pour garantir que les populations du monde entier puissent continuer, à long terme, à se nourrir et à gagner leur vie grâce à la pêche et au commerce de produits halieutiques, a-t-il ajouté.

Le commerce international de produits de la pêche a récemment atteint la valeur record de 71 milliards de dollars, selon les statistiques de la FAO. Même si ce commerce améliore souvent la sécurité alimentaire et les revenus des pays en développement, la FAO et la CITES ont cependant exhorté les pays pratiquant la pêche à s'assurer qu'ils ne nuisent pas aux stocks sauvages.

Réactions2 réactions à cet article

Vers un optimal

Bonjour à tous!!
Etant moi même étudiante en halieutique, je me réjouis de ce type de mesures.
Je souhaiterais toutefois apporter un bémol. Faire des lois et des quotas c'est bien, mais à quoi servent-elles si personne ne verifie qu'elles sont appliquées? Surtout dans un contexte actuel de flambée du prix du poisson, comment dire à un pêcheur qu'il doit limiter ses revenus? Seriez-vous prêt à renoncer à une partie de votre salaire parce qu'il existe un salaire maximum? Il faut responsabiliser les acteurs des pêches avant de faire des lois les limitant dans leur activité et ensuite s'assurer que ces lois sont appliquées et surtout qu'il y a un système de répression efficace.
A bon entendeur...

crevette2005 | 12 octobre 2006 à 10h50 Signaler un contenu inapproprié
Re:Vers un optimal

bonjour,
réalisant au Maroc des études et du conseil en environnement notamment en gestion intégrée des zones côtières je suis particulièrement sensible à ce genre d'informations.
A titre d'alternative pour la gestion raisonnée des pêcheries côtières la création de zones d'aménagement intégré des milieux côtiers à l'aide de récifs artificiels et d'épaves neutralisées semble être une bonne solution pour les PVD. La difficulté étant plus de sensibiliser les acteurs publics à la faisabilité de tels projets que de convaincre les pêcheurs.
Ce type d'aménagement a déjà fait ses preuves et permettrait de créer des "mini-réserves" assorties de zones périphériques d'exploitation raisonnée de la ressource halieutique.
Les pêcheurs (artisans dans un premier temps) en bénéficient doublement puisque la disponibilité de la ressource tout comme les revenus qui découlent de son exploitation sont contrôlés.
Par voie de conséquence, la surexploitation n'a plus lieu d'être et cela facilite l'application de la loi.
Qu'en pensez vous ?
Connaissez vous des sources de financement disponibles pour fair aboutir un projet pilote de ce type dans un PVD comme le Maroc ?
Je suis évidemment ouvert à la discussion sur le sujet et prêt à envisager tout type de collaboration.

ochavoin | 12 octobre 2006 à 15h30 Signaler un contenu inapproprié

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