70 millions d'euros sont plus particulièrement destinés à la conservation de la nature dans 20 États membres au titre du volet LIFE Nature 2006. Sur les 228 projets qui lui ont été présentés par des partenariats composés d'associations de protection de la nature, d'autorités gouvernementales et d'ONG, la commission en a retenu 61. La plupart des projets prévoient de réhabiliter des sites ou réseaux de sites Natura 2000, d'élaborer et de mettre en œuvre des plans de gestion, d'améliorer des cours d'eau, de jeter les bases d'une gestion à long terme de sites et d'éliminer des espèces envahissantes. Plusieurs projets ont pour but d'améliorer l'état de conservation des espèces sauvages particulièrement menacées.
Les projets sélectionnés représentent un total de 141,6 millions d'euros et se situent dans les pays suivants : Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Espagne, Slovénie, Slovaquie, Suède et Royaume-Uni.
En France, cinq projets bénéficieront d'un financement maximal de 2,6 millions d'euros. Un des projets vise par exemple à conserver deux espèces de plantes endémiques et menacées dans la vallée de la Seine en Haute-Normandie. La violette de Rouen (Viola hispida) et la lunetière de Neustrie (Biscutella neustriaca) ne se répartissent que sur 130 ha sur deux sites Natura 2 000. Elles y sont menacées d'extinction. Un autre projet vise à gérer la conservation de 2.500 ha de paysages de dunes entre Gâvres et Quiberon en Bretagne, y compris 1,000 ha d'habitats prioritaires de dunes grises.
Dans le cadre du volet LIFE environnement 2006, la Commission a retenu 50 projets sur les 464 demandes qui lui ont été soumises par des organisations publiques et privées. Ces projets représentent un investissement total de 214 millions d'euros. Ils utiliseront des méthodes et des techniques nouvelles destinées à résoudre une grande diversité de problèmes écologiques auxquels l'Europe est confrontée. 15 projets visant la réduction de l'incidence des activités économiques sur l'environnement absorberont la plus grande partie du financement de l'Union soit environ 24 millions d'euros. La gestion de l'eau constitue le deuxième thème le plus représenté avec 15 projets pour un montant de 18,5 millions d'euros, suivie de la gestion des déchets avec 14 projets pour 15 millions d'euros. Trois projets portent sur la réduction de l'incidence des produits et services sur l'environnement (5 millions d'euros). Enfin, les trois derniers projets sont consacrés à l'aménagement et la mise en valeur du territoire (3 millions d'euros). Toutes ces actions sont réparties entre la Belgique, le Danemark, l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, l'Autriche, les Pays Bas, la Finlande, la Suède et le Royaume Uni.
La France est concernée par sept projets auxquels 8,5 millions d'euros seront affectés. Quatre projets portent sur la gestion des eaux dont le projet «MARECLEAN » consacré à l'amélioration de la gestion des eaux usées et ciblé sur la réduction des risques de pollution microbienne des eaux côtières. Les trois autres projets concernent le recyclage dont le projet «VITRIFLASH » portant sur la création d'une usine pilote pour la vitrification des REFIOM (résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères) et le recyclage des produits qui en sont issus.
Un troisième volet du programme LIFE dénommé LIFE-Pays tiers contribue spécifiquement à la création de capacités et de structures administratives, et au soutien du développement de politiques et de programmes d'action environnementaux dans les pays tiers riverains de la Méditerranée et de la mer Baltique. Pour le dernier appel à proposition, la commission a choisi de financer 16 projets en Albanie, Algérie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Égypte, Israël, Maroc, Russie, Syrie, Tunisie et Turquie. Ils représentent un investissement total de près de 10 millions d'euros dont environ 60 % seront financés par l'UE. Les projets visent à améliorer l'environnement et à assurer le développement durable en contribuant à la création ou au renforcement des institutions politiques, des instruments de surveillance, des installations de formation, des réseaux et des bases de données nécessaires. Ils couvrent des questions environnementales essentielles, comme la gestion des déchets, la prévention et la lutte contre la pollution atmosphérique, la gestion des bassins hydrographiques et le tourisme durable ainsi que la promotion de l'harmonisation avec la réglementation de l'UE. En Maroc par exemple, un des projets sera consacré à la mise en place de système de gestion des déchets ménagers solides dans les petites communautés urbaines.
Depuis sa création en 1992, l'instrument financier LIFE a cofinancé environ 2.750 projets et a contribué à raison de 1,35 milliard € à la protection de l'environnement. La répartition des ressources financières prévoit que 47% du budget total du programme est destiné à LIFE-Nature et LIFE-Environnement respectivement et 6% du budget est accordé à LIFE-Pays tiers. 95% du budget est accordé aux projets et 5% aux mesures d'accompagnement.
Les projets financés par LIFE doivent répondre aux critères généraux suivants : être d'intérêt communautaire et contribuer aux objectifs de LIFE, être présentés par des participants fiables du point de vue financier et technique et être réalisables en termes techniques, de calendrier, de budget et de rapport coûts-avantages.
L'actuel programme LIFE III expire à la fin 2006. Il sera relayé par le nouveau programme «LIFE+», pour la période 2007 2013, doté d'un budget de près de 2,1 milliards d'euros. La proposition LIFE+ fait actuellement l'objet d'une seconde lecture devant le Parlement européen.