Honda souligne, dans son communiqué, que ce scooter, équipé d'une pile à combustible similaire à celle fabriquée par Honda pour les véhicules automobiles, s'inspire d'un scooter de 125 centimètres cubes et précise qu'il n'a pas encore décidé quand le commercialiser.
En 2003, le constructeur Yamaha Motor avait annoncé être en train de développer le premier système à pile à combustible pour scooter mais son prototye à l'heure actuelle n'est toujours pas sorti.
Une pile à combustible est un générateur d'électricité qui transforme directement l'énergie chimique d'un combustible en énergie électrique. Elle fonctionne sur le mode inverse de l'électrolyse de l'eau et est constituée de deux électrodes (Anode et Cathode) séparées par un électrolyte, matériau qui bloque le passage des électrons mais laisse circuler les ions. Le réducteur le plus approprié est l'hydrogène (H2) et l'oxydant est l'oxygène de l'air (O2).
La production d'électrons à l'anode et leur consommation à la cathode assurent la différence de potentiel qui permet la circulation du courant lorsque la pile est alimentée en air et en hydrogène et qu'elle est placée en générateur dans un circuit électrique. La majorité des piles à combustible utilisent l'hydrogène comme combustible.
La pile à combustible consomme de l'hydrogène et de l'oxygène et rejette de l'eau, c'est un système à ''zéro'' émission polluante, néanmoins l'hydrogène ne se trouve pas à l'état naturel et est en majorité produit actuellement à partir de gaz naturel avec émission de CO2, contribuant au réchauffement du climat.
La première cellule hydrogène-oxygène fut construite en 1839 par Sir William Grove, qui réalisa la réaction inverse de l'électrolyse de l'eau en utilisant des électrodes de platine poreux et de l'acide sulfurique comme électrolyte.
Cette technique fut mise en sommeil devant le développement plus rapide des générateurs thermiques et des accumulateurs et piles électriques aux environs des années 1860.
En 1889, L. Mond et C. Langer apportent des perfectionnements dans la pile notamment avec l'introduction de catalyseurs (noir de platine) ou des électrolytes pouvant être contenus dans des matrices poreuses en plâtre ou en amiante.
En 1921, E. Baur met en évidence l'importance de la cinétique. Il met au point une cellule fonctionnant à haute température (1000°C), avec une anode de carbone, une cathode à base d'oxyde de fer et des carbonates alcalins comme électrolytes.
Dans les années 1950-1965, des dizaines de laboratoires et d'industriels se lancèrent dans les piles à combustible.
Les premières applications ont concerné les domaines spatiaux et océanographiques. Il y eut notamment l'essai d'une pile de 20 kW par l'U.S. Navy capable de fonctionner à une profondeur de 6 000 m.
A la suite du deuxième choc pétrolier de 1979, une étude sur l'évaluation des possibilités techniques et économiques du développement de la pile à combustible pour la traction fut menée en France. De très nombreuses incertitudes sur l'avenir des piles n'ont pu être levées et cette étude a conclu à la non-poursuite des programmes de recherche.
En 1980, on constate l'échec des efforts pour utiliser cette technologie.
Elle reste très coûteuse et la durée de vie des piles est encore très limitée. La durée de fonctionnement de ces piles était faible car les électrodes fonctionnant généralement avec un électrolyte liquide avaient tendance à se dessécher ou se noyer.
A partir du début des années 1990, les préoccupations environnementales liées au développement de l'effet de serre relancent la recherche dans le domaine des piles à combustible.
Source : RAPPORT SUR LES PERSPECTIVES OFFERTES PAR LA TECHNOLOGIE DE LA PILE A COMBUSTIBLE PAR MM. Robert Galley et Claude Gatignol