Ce séisme se classe au quatrième rang des plus puissants séismes enregistrés depuis 1900. Le tsunami provoqué par ce séisme a touché les côtes de plusieurs pays (Sri-lanka, Thaïlande, Bangladesh, Inde, Malaisie, Singapour) et s'est avéré plus meurtrier que les vibrations induites directement par le séisme.
Le secrétaire général de l' Organisation des Nations Unies (ONU), Kofi Annan, a estimé, aujourd'hui à Djakarta devant des dirigeants du monde entier réunis pour la conférence internationale des donateurs aux pays victimes du séisme et du tsunami en Asie du Sud que le nombre de vies perdues lors des tsunamis ne sera sans doute jamais connu avec précision, mais qu'il risquait de dépasser les 150.000 morts.
Alors que les offres d'aide internationale atteignaient près de 3 milliards d'euros, selon l'ONU, les raz-de-marée en Asie représentent la plus importante catastrophe naturelle à laquelle l'ONU a eu à faire face au nom de la communauté mondiale dans ses 60 ans d'existence, a affirmé Kofi Annan.
Les délégués présents à la conférence devraient évoquer notamment la reconstruction des zones ravagées, la gestion et la logistique de l'aide humanitaire, de l'aide aux sinistrés, d'éventuelles mesures concernant la dette des pays touchés et a approuvé le principe d'un système d'alerte précoce aux tsunamis dans l'Océan indien.
Nous sommes d'accord pour établir un centre régional d'alerte précoce aux tsunamis pour l'Océan indien et la région de l'Asie du sud-est, indique la déclaration finale des pays asiatiques, de l'ONU, de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Par ailleurs, l' Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a tiré la sonnette d'alarme en déclarant que le nombre de morts risquait de doubler et de passer ainsi à 300.000, si des mesures n'étaient pas prises cette semaine pour empêcher la propagation de maladies parmi les populations sinistrées et a évalué mardi à 500.000 le nombre de blessés et dit craindre une catastrophe sanitaire si l'accès à l'eau potable n'est pas rapidement rétabli dans les régions sinistrées.
Les vagues qui se sont abattues dimanche sur le littoral de l'océan Indien ont privé de réserves d'eau potable des centaines de villages, et pollué celles qui restaient en y mêlant des eaux usées. Ce sont ces réserves d'eau qui représentent la plus grande menace, souligne l'OMS.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) estime essentiel de se préoccuper immédiatement des problèmes environnementaux qui vont menacer la santé des survivants. La destruction des ports et autres infrastructures industrielles est importante et il est donc nécessaire de traiter dès maintenant des problèmes sous-jacents comme les déchets liquides et solides, les produits chimiques industriels, les systèmes d'assainissement et la salinisation des réserves d'eau potable. Sans traitement approprié, ces causes environnementales alourdiraient encore le bilan de la catastrophe, estime le PNUE.
Des experts environnementaux vont renforcer les équipes des Nations Unies déjà sur le terrain et apporter une aide en matière d'analyses, de télédétection afin d'aider à l'identification des impacts et fournir des informations utiles aux efforts humanitaires.
Kofi Annan a lancé un appel de fonds consolidé d'un montant de 977 millions de dollars, qui doit répondre aux besoins humanitaires au cours des six prochains mois dans les pays frappés.
L'Australie a promis une aide totale de 610 millions d'euros -la plus forte contribution en faveur des pays sinistrés-, suivi de l'Allemagne avec 500 millions d'euros, du Japon et des Etats-Unis.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, a indiqué jeudi à Jakarta que l'Union européenne débloquerait 350 millions d'euros pour la reconstruction des pays asiatiques touchés par les tsunamis, en plus des 100 millions d'urgence déjà annoncés mercredi.
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, a fait savoir que l'aide française atteindrait 45 millions d'euros dont trois millions d'euros, débloqué par le ministère de l'Ecologie et du Développement durable, via ses Agences de l'eau, pour aider au traitement des eaux sales en Asie.
Avec environ 95.000 morts dans la province d'Aceh (nord), l'Indonésie est le pays le plus durement touché par les tsunamis. Le Sri Lanka est le deuxième pays touché avec plus de 30.000 morts. En Inde, le bilan atteint 9.781 morts et 6.107 disparus. L'île de Katchal, la principale ville des archipels des Andaman, a ainsi rapporté 4.657 disparitions. Elle comptait 7.000 habitants, avant les tsunamis. Quant à la Thaïlande, elle s'achemine vers un bilan d'au moins 10.000 morts.
Par ailleurs, une réunion internationale d'examen après 10 ans du Programme d'action de la Barbade sur le développement durable des petits États insulaires en développement aura lieu à Port-Louis, Maurice, du 10 au 14 janvier 2005.
Dans le contexte de la tragédie qui frappe l'Asie, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles des petits États insulaires, n'apparaissent malheureusement que plus dramatiques. Plus de 2 000 participants des îles, de leurs partenaires traditionnels des pays donateurs ainsi que d'autres pays, y compris quelque 25 chefs d'État et de gouvernement, sont attendus à cette réunion de l'ONU chargée d'examiner les progrès dans l'application du Programme d'action de la Barbade.