Cette conférence, organisée sous l´égide de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement*, devait continuer à débattre des termes du nouvel accord. Entré en vigueur en 1997, l'Accord International sur les Bois Tropicaux doit expirer le 31 décembre 2005.
Nous ne sommes toujours pas en mesure d'annoncer un accord, a déclaré Carlos Antonio da Rocha Paranhos, l'ambassadeur du Brésil, qui présidait la réunion.
Une conférence semblable organisée en juillet dernier s'était déjà soldée par un échec.
Les questions en suspens portent sur les objectifs de l´Accord au regard du contexte mondial en matière de production et de commerce de bois tropicaux et des préoccupations environnementales. L´accord est supposé offrir un cadre pour les consultations, la coopération internationale et l´élaboration de politiques entre pays producteurs et pays consommateurs, contribuer à un développement durable et renforcer les exportations de bois tropicaux et de produits dérivés de ces bois provenant de sources gérées de manière durable. Egalement au cœur de la négociation, le financement de la mise en œuvre du nouvel accord.
En effet, les 59 états** sont surtout en désaccord sur la répartition des droits de vote et du financement du futur accord. Plusieurs pays consommateurs sont d'avis d'accorder davantage de pouvoirs à l'Organisation internationale des bois tropicaux*** afin de lutter contre l'abattage clandestin, mais beaucoup de pays producteurs craignent que cela ne sanctionne le commerce légal.
Environ 500 millions de personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine dépendent de l'exploitation des bois tropicaux. Malgré les efforts de protection, la déforestation se poursuit au rythme de 12 à 15 millions d'hectares par an, soulignent les écologistes et certains redoutent que l'expiration de l'Accord international sur les bois tropicaux de 1994 ne donne le signal d'une déforestation massive.
Les participants se retrouveront à nouveau en juin prochain.
*L´un des principaux mandats de la CNUCED dans le domaine des produits de base est de faciliter la coopération entre producteurs et consommateurs de produits de base et de soutenir le travail des organismes internationaux de produit.
**Les 59 états représentent près de 80 % des forêts tropicales mondiales et 90 % du commerce mondial des bois tropicaux, évalué à 10 milliards de dollars.
***Les accords sur les bois tropicaux sont administrés par l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), créée à cette fin en 1986 à Yokohama, au Japon. L´OIBT essaie de trouver un juste équilibre entre la promotion du commerce et de l´industrie des bois tropicaux et la gestion durable de ces ressources naturelles.